- PSG Champion de France 2015-16
Les moments clés du titre du Paris-SG
Champion de France en mars, c’est fou. Parce que c’est l’hiver, quoi. Cette saison incroyable du Paris Saint-Germain s’est dessinée en plusieurs étapes. Retour en arrière sur un n’importe quoi comptable.
Juillet 2015, Ángel Di María débarque
Voilà deux ans que les deux parties se tournaient autour. Cette fois, c’est officiel. Ángel Di María est un joueur du PSG contre 63 millions d’euros. Vainqueur de la Ligue des champions en 2014 avec le Real Madrid, l’arrivée du gaucher avait été contrariée par le fair-play financier. Le PSG en règle avec l’autorité de la concurrence, voilà le meilleur pote de Lavezzi dans la capitale. C’est le gros coup de l’été en France et sans doute l’un des plus beaux en Europe. Au départ, l’homme est surtout là pour exhiber ses tatouages en Ligue des champions. Mais son apport en Ligue 1 est indéniable. Avec lui, le PSG s’est doté d’une mobylette capable de tout casser et de donner du caviar à la louche. Érection permanente.
Août 2015, 4 à la suite
Depuis l’arrivée de QSI, le PSG avait pris l’habitude de toujours caler au démarrage. Et le calendrier de ce début de saison était casse-gueule. Trois déplacements (Lille, Montpellier, Monaco) et la réception d’un promu (Gazélec). Surtout, le PSG n’avait jamais gagné son match d’ouverture depuis que l’argent coule à flot. Pas cette fois. En août, les hommes de Laurent Blanc vont faire mieux : ils vont faire un « perfect » . Quatre matchs, quatre victoires, aucun but encaissé avec, et en conclusion, une démonstration à Louis-II (3-0) avec la première passe décisive de Di María pour ses grands débuts en Ligue 1. Au soir du premier mois de compétition, le PSG est déjà en tête. Ça va trop vite pour la concurrence.
Septembre 2015, Boum je t’aTrapp
Recruté par des chemins de traverse, Kevin Trapp intrigue. Que vaut vraiment le gardien allemand du PSG qui a poussé Salvatore Sirigu sur la touche ? Après un premier mois de compétition sans but encaissé et sans trop de boulot, arrivent septembre et la Ligue des champions. On a envie de voir. On a vu. Contre Bordeaux, l’ancien de Francfort coûte la victoire à son équipe en se faisant enrhumer au pied par Khazri. Le PSG concède ses premiers points de la saison (2-2 au Parc des Princes contre Bordeaux). Et déjà, la première polémique, la fameuse guerre des goals. Cette boulette bordelaise ne sera pas sa dernière : Lyon, Angers, Bastia, Real Madrid, pire qu’un jogging Lacoste d’un lycéen des 90’s. Pas grave, Blanc assume les sautes de concentration de son gardien et le maintient dans les barres coûte que coûte. La double confrontation contre Chelsea lui donnera raison. Cette saison, aucune polémique ne viendra troubler ce vestiaire.
Octobre 2015, l’OM de main
Premier choc médiatique de la saison, première alerte. Contre l’OM, le PSG l’emporte sur deux penaltys de Zlatan Ibrahimović – qui devient pour le coup le meilleur buteur de l’histoire du club devant Pauleta –, mais les critiques fusent. Lent, mou, sans envie ni agressivité, le PSG s’est fait bouger par une équipe jusqu’ici moyenne de l’OM et un gros Lassana Diarra. Sauf que même en étant moyen, le PSG l’emporte. Le scénario sera exactement le même au Vélodrome. Un match très moyen, mais une victoire avec à chaque fois le même homme décisif : Zlatan Ibrahimović. À 34 ans, le Suédois réalise sa meilleure saison statistique au PSG. Moins dominant qu’en 2012-2013, moins spectaculaire qu’en 2013-2014, moins blessé que l’an dernier, le numéro 10 est pour la première fois au service de l’équipe. Alors qu’il est dans sa dernière année de contrat, le « long nez » est indispensable et décisif au sens premier du terme.
Décembre 2015, Lyon prend la fessée
Battu pour la première fois de la saison par le Real Madrid en octobre, le PSG, vexé, enquille les victoires et les buts. Et décembre sera un parfait résumé de l’accélération parisienne. En championnat, Nice, Lyon et Caen prendront trois gifles : 3-0 sur la Côte d’Azur, 5-1 au Parc pour la bande à Jean-Michel Aulas et 3-0 à D’Ornano. Trois prétendants au podium. Trois démonstrations. Avant Noël, le PSG est engagé dans toutes les compétitions et hérite de Chelsea en 8es de finale de Ligue des champions. Dorénavant, il faudra gérer le calendrier national avec la préparation européenne. Blanc assure qu’il fera des choix. À l’heure actuelle, les Parisiens peuvent encore tout gagner…
Janvier 2016, Di María passe la seconde
Mois de reprise, mois de folie. Huit matchs toutes compétitions confondues, huit victoires. Et c’est celle contre Angers à domicile qui fait le plus de bruit. Gros bloc, défense solide, les Angevins se font pourtant tordre porte de Saint-Cloud : 5-1. Ángel Di María balance un « top but » , et Van der Wiel est à la conclusion d’une action collective qui ferait passer le porno pour une friandise. La machine monte doucement en pression. Entre début décembre et début février, les Parisiens enquillent 16 victoires de rang toutes compétitions confondues. Ils sont déjà trop loin…
Février 2016, #LaurentBlanc2018 et les emmerdes
Le mois de toutes les émotions. Après 27 journées de Ligue 1, le PSG perd pour la première fois à Lyon. Et c’est logique. Depuis mars 2015, les Parisiens n’avaient pas connu le sentiment de terminer un match de championnat sans le moindre point. Mais ce couac ne sera pas le seul du mois le plus court de l’année. Dans la nuit du 13 au 14 février, à quelques encablures de la Saint-Valentin et de la réception de Chelsea, Serge Aurier se sert de Periscope pour découper son entraîneur, certains coéquipiers et surtout sa carrière. En 24 heures, l’affaire fait la une des journaux, et Aurier est mis à pied. Il regardera Chelsea depuis son canapé. Autre coup dur, Ezequiel Lavezzi file en Chine pour découvrir les nuits agitées. Le PSG perd donc ses deux ambianceurs. Malgré ce bordel, le PSG l’emporte contre Chelsea, et Ibrahimović fait un double-double contre Reims au match suivant : deux buts, deux passes. Dans tout ça, on en oublierait presque le plus important : Laurent Blanc prolonge jusqu’en 2018. Pour un choix par défaut, le Président rassemble.
Mars 2016, champion de France en hiver
Chelsea braqué à Stamford Bridge, le PSG sera encore dans le top 8 européen. Cette fois, pas d’exploit. C’est une suite logique. Et pour se concentrer sur avril, il faut vite valider ce titre de champion de France qui tend les bras au club de la capitale. Bien aidé par les poursuivants qui avancent au ralenti, le PSG bat un record de précocité : être champion à la 30e journée (l’OL l’avait été à la 33e à sa grande époque) et surtout en hiver après avoir été champion d’automne… en hiver. Bref, du grand n’importe quoi pour une équipe qui aura très vite compris que pour briller sur la scène européenne, il fallait vite se donner de l’air en championnat. Plus de 20 points d’avance sur son dauphin, c’est ce qu’on appelle un grand bol d’air. Malgré tout, ce quatrième titre de champion de France de l’ère qatarie – le sixième de l’histoire du club – porte le sceau de trois joueurs : Thiago Silva, Zlatan Ibrahimović et Ángel Di María. Les seuls qui n’auront jamais été blessés et/ou connu de période sportive difficile. Surtout, ce sont ceux qui auront été décisifs au moment où il le fallait.
Par Mathieu Faure