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Les moments-clés du parcours des Bleus
Plus dure sera la chute. En finale, à Saint-Denis, face à un Portugal privé rapidement de Cristiano Ronaldo... C'est le moment de rembobiner l'aventure des Bleus.
29 mars 2016, la dynamique s’enclenche
Pour la première fois depuis la soirée du 13 novembre, l’équipe de France revient au Stade de France. Les Bleus s’imposent avec la manière contre la Russie (4-2), dans la lignée d’une victoire aux Pays-Bas (2-3) quatre jours plus tôt. Ils sont acclamés par le public tricolore. Prometteurs, Kingsley Coman, Dimitri Payet et N’Golo Kanté marquent des points certains dans l’esprit du sélectionneur. Buteur de la tête, Dédé Gignac traverse tout le terrain pour célébrer avec les remplaçants français, à commencer par Olivier Giroud. Comme pour dire à Benzema que les hommes de Didier Deschamps voient la vie en bleu sans l’attaquant du Real ? DD et le président de la Fédération vont bientôt trancher.
13 avril 2016, la non-sélection de la Benz’
La décision tombe, et cette fois, il n’est plus question pour Noël Le Graët de réconcilier « deux garnements » , comme il l’avait déclaré dans une conférence de presse lunaire en décembre dernier. « Je ne serai pas sélectionné pour notre Euro en France… » , informe lui-même Karim Benzema sur Twitter. Comme le recommandaient publiquement le Premier ministre, Manuel Valls, et le ministre des Sports, Patrick Kanner, Deschamps et le président de la 3F décident de se passer de l’attaquant du Real – déjà suspendu depuis quatre mois – impliqué dans l’affaire de chantage à la sextape. Parce que « la capacité des joueurs à œuvrer dans le sens de l’unité, au sein et autour du groupe, l’exemplarité et la préservation du groupe » , ça compte aussi, justifie la Fédération. Juste avant le début de la compétition, Benzema accusera dans la presse espagnole son sélectionneur d’avoir « cédé sous la pression d’une partie raciste de la France » .
12 mai 2016, la liste sans surprise
Le sélectionneur national sort la chemise blanche et le costume bleu au 20h de TF1. L’heure est venue d’annoncer les 23 joueurs (plus les réservistes) qui participeront à la sauterie dans l’Hexagone. Verdict : aucune surprise. Fidèle à lui-même, DD fait confiance à ses gars sûrs, à commencer par Yohan Cabaye et Moussa Sissoko, qui sortent pourtant d’une piètre saison en Angleterre. Kevin Gameiro, Alexandre Lacazette et Hatem Ben Arfa ne sont pas dans les 23 contrairement à Olivier Giroud. Raphaël Varane, Jérémy Mathieu et Lassana Diarra devront quant à eux déclarer forfait à la dernière minute. L’opinion publique s’arrache les cheveux, mais ne sait pas encore que Giroud plantera trois fois en phase finale, quand Sissoko finira l’Euro en boulet de canon.
10 juin 2016, des débuts hasardeux
Et si Hugo Lloris n’avait pas fait barrage à Bogdán Stancu ? Et si la France s’était retrouvée menée, chez elle, lors du match d’ouverture ? À bout portant, l’attaquant roumain est à deux doigts de glacer le Stade de France dès la quatrième minute de jeu. Au terme d’un match poussif, il faut attendre un éclair inespéré de Dimitri Payet – pied gauche – pour délivrer les Bleus à la 89e (2-1). Un but succulent, une victoire qui annonce déjà la qualification pour le tour suivant et surtout des larmes de joie pour celui qui endossera encore le costume du héros face à l’Albanie.
15 juin 2016, c’est long 89 minutes
C’est l’histoire d’un paradoxe. Comme face à la Roumanie, les Bleus ont galéré comme pas permis face à l’Albanie, privée de Lorik Cana. Mais comme face à la Roumanie, il y a la délivrance au bout qui vient éclipser l’embarras tricolore. Sans imagination ni plus de génie (Pogba débute sur le banc, tout comme Griezmann), l’équipe de France met 89 minutes pour placer son premier tir cadré : une offrande d’Adil Rami venue de la droite reprise victorieusement par le mètre 76 d’Antoine Griezmann. Dans la foulée, Payet plante le deuxième. La France est la première équipe qualifiée pour les huitièmes de finale.
19 juin 2016, pas encore de certitudes
Ça aurait été trop beau. Trop fou. Quand Dimitri Payet déboule dans la surface suisse à la réception d’un long centre de Moussa Sissoko, difficile de se douter que l’attaquant de West Ham va rabattre le cuir de volée dans la cage de Sommer. Et pourtant sa reprise vient fracasser la barre transversale. Un frisson comme le stade Pierre-Mauroy n’en connaîtra pas deux. La première période est encourageante, la deuxième plus barbante, le traditionnel but salvateur de la fin de match n’arrivera pas (0-0). Au moins, Paul Pogba a retrouvé sa place de leader du milieu de terrain.
26 juin 2016, piqués au vif
Premiers de leur groupe, les Bleus partent largement favoris devant la République d’Irlande en huitièmes de finale. Mais une faute de Paul Pogba dans la surface adverse vient tout de suite contrecarrer les plans tricolores. Robbie Brady transforme le penalty. À la pause, l’Irlande tient son avantage. Les Tricolores n’ont plus le choix. Deschamps chamboule ses plans tactiques (d’un 4-3-3 à un 4-2-3-1 avec Matuidi repositionné à gauche et l’entrée de Coman à la place de Kanté) avant que l’équipe de France ne fasse sauter le verrou irlandais (2-1). Et le sélectionneur s’appuiera sur cette nouvelle base pour la suite de la compétition.
Le festival offensif du 3 juillet 2016
L’Angleterre aura réussi à nous faire craindre l’Islande. Les hommes de Lars Lagerbäck et d’Heimir Hallgrimsson allaient-ils ajouter le pays hôte sur la liste de leurs exploits ? Non catégorique, répond Olivier Giroud, lancé dans le dos de la défense à la 12e minute de jeu. Les Islandais jouent l’attaque, les Français en profitent, et la note est salée. Pogba, Payet et Griezmann y vont chacun de leur but, le premier acte se transforme en récital (4-0 à la pause, 5-2 au final). Samuel Umtiti et Moussa Sissoko ne lâcheront plus leur place de titulaire. Deschamps, lui, a trouvé sa bonne formule avec son 4-2-3-1.
7 juillet 2016, la bête noire achevée
Une petite raclée, il fallait au moins ça pour engranger de la confiance avant de se frotter à l’Allemagne. En demi-finale. Ce maillot blanc et short noir qui font ressurgir des souvenirs douloureux à toutes les générations de l’Hexagone. Sauf que les Allemands sont diminués (Hummels suspendu, Khedira, Gómez, puis Boateng blessés). Un penalty inespéré, le festival Griezmann et une baraka inouïe plus tard, les Bleus font valser leurs démons. Difficilement, mais c’est précisément ce qui fait le sel de cette victoire face à l’Allemagne (2-0). Le plus dur est fait, enfin c’est ce qu’on croyait…
10 juillet 2016, si près du Paradis
C’est le grand jour. Celui qu’on attend depuis si longtemps, celui qu’on ne reverra pas de sitôt. Dix ans et un jour après France-Italie à Berlin, les Bleus goûtent de nouveau à la finale d’un grand rendez-vous. Il y a les grands souvenirs (84, 98, 2000…), le sourire aux lèvres, l’attente. La boule au ventre, l’excitation, la tension. Comment imaginer que cette Coupe va s’envoler quand Cristiano Ronaldo quitte ses partenaires à la 25e minute ? La bande à Grizou a les occasions, mais ça ne rentre pas. Le temps tourne, la frappe d’Eder tonne telle la foudre. Just Fontaine avait raison : « C’est tellement con ce jeu des fois… »
Par Florian Lefèvre