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Les missions remontada du Barça
Par Florian Lefèvre
Et si le FC Barcelone n’était pas mort ? Le coach catalan, Luis Enrique, l’a soufflé après la raclée 5-0 infligée au Celta Vigo : « L'équipe peut réussir une remontada face au PSG. » C'est vrai que le Camp Nou en a vu d'autres. Retour sur les retournements de situation les plus fous réalisés par le Barça en Coupe d’Europe.
1977-78, Ipswich Town (0-3, 3-0)
Bien avant les années Ronaldinho ou, plus tard, le jour où Andrés Iniesta a éteint Stamford Bridge, le FC Barcelone jouait déjà en jaune dans les seventies. Un maillot fluo barré par deux bandes bleu et grenat, comme lors de ce déplacement à Ipswich Town, en huitième de finale de Coupe UEFA. Sur la côte est de l’Angleterre, le Barça prend la marée, 3-0. Mais le club catalan peut compter sur ses joyaux néerlandais : les deux Johan, Neeskens & Cruyff – ce dernier disputant sa dernière saison au club avant de filer au Los Angeles Aztecs. Le score est lourd à remonter, en plus, le Barça vient d’essuyer un revers contre le Real Madrid juste avant le match retour. Mais il y a Cruyff. Le Hollandais volant relance son équipe en marquant les deux premiers buts, puis Carles Rexach remet les pendules à l’heure. 3-0, place aux tirs au but. À ce petit jeu-là, l’équipe de Rinus Michels prend le meilleur sur celle de Bobby Robson. Le Barça s’arrêtera finalement en demi-finale face au PSV, futur bourreau du Sporting Bastia.
1978-79, Anderlecht (0-3, 3-0)
Même scénario que face à Ipswich Town, même dénouement haletant aux tirs au but. Vainqueur de la Copa del Rey l’année précédente, le Barça se présente donc en Coupe des coupes. Après un premier tour de chauffe face au Shakhtar Donetsk, vient la confrontation avec Anderlecht. 3-0 pour les Belges à Bruxelles. Au-delà de la défaite, les Catalans sont animés par un esprit de revanche après avoir subi des tacles et gestes rugueux dans tous les sens. Et un but rapide de Hansi Krankl allait enflammer le match retour au Camp Nou. 2-0 juste avant la pause, et c’est El Torito ( « le Petit taureau » ) Rafael Zuviría qui délivre les 80 000 Catalans à la 86e minute. Victoire aux pénos, le Barça est en route pour soulever la première de ses quatre C2.
1985-86, Göteborg (0-3, 3-0)
Dans les années 80, l’IFK Göteborg s’impose comme un cador sur la scène européenne, en remportant deux Coupes UEFA en 1982 et 1987. Entre ces deux titres, les Suédois se hissent dans le dernier carré de la C1, en 85-86, profitant forcément de la suspension des clubs britanniques après le drame du Heysel. Mais qui osera croire que leur qualification est volée quand ils battent le Barça 3-0, en demi-finale aller ? Pour les Catalans, le sauveur s’appelle alors Àngel « Pichi » Alonso : l’avant-centre efface le retard du FCB à lui seul. Encore une confrontation qui se jouera aux tirs au but. L’homme du match aller, Roland Nilsson, rate sa tentative, et Barcelone passe de justesse. En finale, le Barça s’inclinera devant le Steaua Bucarest… aux tirs au but.
1993-94, Dynamo Kiev (1-3, 4-1)
Comme on se retrouve. Pour la troisième fois en quatre saisons, le FC Barcelone mené par Johan Cruyff croise la route du Dynamo Kiev en Coupe d’Europe. Et une fois encore, les Blaugrana vont éliminer la terreur de l’ex-URSS, au premier tour de la Ligue des champions. Malgré une défaite 3-1 en Ukraine, les Catalans ne tremblent pas au retour. 4-1, avec un doublé du capitaine José María Bakero. Le plus beau but du match restant cette frappe surpuissance de Sergueï Rebrov. La Dream Team de Cruyff est lancée, elle ne perdra plus aucun match jusqu’à la finale… mais plus dure sera la chute sur la dernière marche face au Milan de Capello. À charge de revanche, le Dynamo Kiev viendra s’imposer 4-0 au Camp Nou, quelques années plus tard. Avec un buteur juvénile nommé Andriy Shevchenko.
1999-2000, Chelsea (1-3, 5-1)
Le Barça a-t-il jamais porté plus beau maillot à l’extérieur que cette tunique dorée au tournant des années 90 et 2000 ? Après avoir brillé lors des deux phases de poules de la Ligue des champions, cette année-là, les Catalans affrontent Chelsea en quarts et son trio de champions du monde Deschamps-Desailly-Lebœuf. Un coup franc magique de Zola, suivi d’un doublé du Norvégien Töre André Flo, et les Blues mènent 3-0 à la mi-temps du match aller. Mais en seconde période, le futur Ballon d’or Luís Figo surgit entre les défenseurs adverses pour planter l’importantissime but à l’extérieur. Au retour, Rivaldo commence par rendre la pareille à Zola sur coup franc. En revenant ensuite à 2-1, Chelsea tiendra longtemps son ticket pour le dernier carré. Mais Dani García va offrir la prolongation au Barça à la 83e. Tout va basculer quand Celestine Babayaro crochète par derrière Figo dans la surface. Penalty, carton rouge, et but de Rivaldo. Au tour suivant, le Barça se fera stopper par Valence.
2012-13, AC Milan (0-2, 4-0)
Souverain lors de la phase de poules de C1, le Barça de Tito Vilanova (c’est Jordi Roura qui a pris place sur le banc à la suite de l’hospitalisation du coach) se voit offrir l’AC Milan au tirage des huitièmes de finale. Des Rossoneri en pleine reconstruction après le grand lessivage de l’intersaison (départs de Nesta, Inzaghi, Zambrotta, Gattuso, Van Bommel, Seedorf, Thiago Silva, Zlatan…). On croit revoir le grand Milan à San Siro, lorsque Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari donnent un avantage net aux hommes de Massimiliano Allegri (2-0), avant la deuxième manche. Le Barça s’est fait museler offensivement à l’aller. Mais la machine barcelonaise va se déchaîner au Camp Nou. Dès la 5e minute, le tiki taka barcelonais scotche les Milanais, et Lionel Messi conclut un modèle d’action collective, puis inscrit le doublé dès la demi-heure de jeu. Milan repart avec un 4-0 dans la tronche et un énorme regret : ce poteau frappé par M’Baye Niang, pourtant seul face à Víctor Valdés.
40 choses que le foot doit à Canal+
Bien avant les années Ronaldinho ou, plus tard, le jour où Andrés Iniesta a éteint Stamford Bridge, le FC Barcelone jouait déjà en jaune dans les seventies. Un maillot fluo barré par deux bandes bleu et grenat, comme lors de ce déplacement à Ipswich Town, en huitième de finale de Coupe UEFA. Sur la côte est de l’Angleterre, le Barça prend la marée, 3-0. Mais le club catalan peut compter sur ses joyaux néerlandais : les deux Johan, Neeskens & Cruyff – ce dernier disputant sa dernière saison au club avant de filer au Los Angeles Aztecs. Le score est lourd à remonter, en plus, le Barça vient d’essuyer un revers contre le Real Madrid juste avant le match retour. Mais il y a Cruyff. Le Hollandais volant relance son équipe en marquant les deux premiers buts, puis Carles Rexach remet les pendules à l’heure. 3-0, place aux tirs au but. À ce petit jeu-là, l’équipe de Rinus Michels prend le meilleur sur celle de Bobby Robson. Le Barça s’arrêtera finalement en demi-finale face au PSV, futur bourreau du Sporting Bastia.
Même scénario que face à Ipswich Town, même dénouement haletant aux tirs au but. Vainqueur de la Copa del Rey l’année précédente, le Barça se présente donc en Coupe des coupes. Après un premier tour de chauffe face au Shakhtar Donetsk, vient la confrontation avec Anderlecht. 3-0 pour les Belges à Bruxelles. Au-delà de la défaite, les Catalans sont animés par un esprit de revanche après avoir subi des tacles et gestes rugueux dans tous les sens. Et un but rapide de Hansi Krankl allait enflammer le match retour au Camp Nou. 2-0 juste avant la pause, et c’est El Torito ( « le Petit taureau » ) Rafael Zuviría qui délivre les 80 000 Catalans à la 86e minute. Victoire aux pénos, le Barça est en route pour soulever la première de ses quatre C2.
Dans les années 80, l’IFK Göteborg s’impose comme un cador sur la scène européenne, en remportant deux Coupes UEFA en 1982 et 1987. Entre ces deux titres, les Suédois se hissent dans le dernier carré de la C1, en 85-86, profitant forcément de la suspension des clubs britanniques après le drame du Heysel. Mais qui osera croire que leur qualification est volée quand ils battent le Barça 3-0, en demi-finale aller ? Pour les Catalans, le sauveur s’appelle alors Àngel « Pichi » Alonso : l’avant-centre efface le retard du FCB à lui seul. Encore une confrontation qui se jouera aux tirs au but. L’homme du match aller, Roland Nilsson, rate sa tentative, et Barcelone passe de justesse. En finale, le Barça s’inclinera devant le Steaua Bucarest… aux tirs au but.
Comme on se retrouve. Pour la troisième fois en quatre saisons, le FC Barcelone mené par Johan Cruyff croise la route du Dynamo Kiev en Coupe d’Europe. Et une fois encore, les Blaugrana vont éliminer la terreur de l’ex-URSS, au premier tour de la Ligue des champions. Malgré une défaite 3-1 en Ukraine, les Catalans ne tremblent pas au retour. 4-1, avec un doublé du capitaine José María Bakero. Le plus beau but du match restant cette frappe surpuissance de Sergueï Rebrov. La Dream Team de Cruyff est lancée, elle ne perdra plus aucun match jusqu’à la finale… mais plus dure sera la chute sur la dernière marche face au Milan de Capello. À charge de revanche, le Dynamo Kiev viendra s’imposer 4-0 au Camp Nou, quelques années plus tard. Avec un buteur juvénile nommé Andriy Shevchenko.
Le Barça a-t-il jamais porté plus beau maillot à l’extérieur que cette tunique dorée au tournant des années 90 et 2000 ? Après avoir brillé lors des deux phases de poules de la Ligue des champions, cette année-là, les Catalans affrontent Chelsea en quarts et son trio de champions du monde Deschamps-Desailly-Lebœuf. Un coup franc magique de Zola, suivi d’un doublé du Norvégien Töre André Flo, et les Blues mènent 3-0 à la mi-temps du match aller. Mais en seconde période, le futur Ballon d’or Luís Figo surgit entre les défenseurs adverses pour planter l’importantissime but à l’extérieur. Au retour, Rivaldo commence par rendre la pareille à Zola sur coup franc. En revenant ensuite à 2-1, Chelsea tiendra longtemps son ticket pour le dernier carré. Mais Dani García va offrir la prolongation au Barça à la 83e. Tout va basculer quand Celestine Babayaro crochète par derrière Figo dans la surface. Penalty, carton rouge, et but de Rivaldo. Au tour suivant, le Barça se fera stopper par Valence.
Vidéo
Souverain lors de la phase de poules de C1, le Barça de Tito Vilanova (c’est Jordi Roura qui a pris place sur le banc à la suite de l’hospitalisation du coach) se voit offrir l’AC Milan au tirage des huitièmes de finale. Des Rossoneri en pleine reconstruction après le grand lessivage de l’intersaison (départs de Nesta, Inzaghi, Zambrotta, Gattuso, Van Bommel, Seedorf, Thiago Silva, Zlatan…). On croit revoir le grand Milan à San Siro, lorsque Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari donnent un avantage net aux hommes de Massimiliano Allegri (2-0), avant la deuxième manche. Le Barça s’est fait museler offensivement à l’aller. Mais la machine barcelonaise va se déchaîner au Camp Nou. Dès la 5e minute, le tiki taka barcelonais scotche les Milanais, et Lionel Messi conclut un modèle d’action collective, puis inscrit le doublé dès la demi-heure de jeu. Milan repart avec un 4-0 dans la tronche et un énorme regret : ce poteau frappé par M’Baye Niang, pourtant seul face à Víctor Valdés.
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