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- France/Allemagne (4-1)
Les minis-Bleus champions d’Europe
Après la génération 1987, on pourra donc bien parler de génération 1998. Champions d'Europe comme leurs aînés en 2004, ces Bleus-là peuvent remercier Odsonne Édouard, auteur d'un triplé et meilleur buteur du tournoi, avec 8 réalisations.
France 3-1 Allemagne
Buts : Edouard (40e, 47e, 70e), Gul (83e CSC) pour la France / Eggestein (50e) pour l’Allemagne
On attendra un peu pour se dire qu’on peut mourir tranquille, mais l’on peut déjà se dire que le futur de cette équipe de France est prometteur. Vainqueur d’une solide Allemagne, les Bleus de Jean-Claude Giuntini ont certes pêché par manque de réalisme, Édouard mis à part, mais se sont quand même offert le 14e championnat d’Europe des moins de 17 ans. Avec tout ce qu’il fallait de frissons et d’occasions manquées pour vraiment faire ça comme les grands. Avec panache, mais en gardant quand même le suspense jusqu’au bout. Enfin presque. Des vrais pros, la bonté en plus.
Un festival, un vrai
Qui dit finale, dit forcément show et spectacle. Donc aussi cérémonie d’ouverture et speaker qui parle trop fort. Rassurez-vous, il y a eu tout ça en prélude de ce France-Allemagne. Il y a même eu le speaker qui parle trop fort en même temps que la série de concerts gênants censés clore les festivités. Du Las Ketchup, des jupes trop courtes et même Michel Platini, le Lazur Stadium de Burgas avait vraiment mis le paquet pour faire de cette finale la plus grande kermesse printanière de Bulgarie. Du gros, du gras et du lourd. Comme le début de match allemand. Plus physiques, les Allemands tentent un pressing haut, mais se heurtent à la rapidité des contres français et de Nanitamo Ikone (PSG) en particulier. Les Allemands auraient dû être punis, mais s’en sortent par la grâce d’une grosse opération gaspi’ lancée par Timothé Cognat (Lyon). De quoi chauffer les gants de Constantin Frommann (SC Fribourg) et donner des idées à la Mannschaft. Eux aussi savent mettre à côté des occasions toutes faites. Sauf qu’à force de jouer au con, ce but allait forcément tomber d’un côté ou de l’autre. Et joie, il sera français. Qui d’autre qu’Odsonne Édouard pour vous décoincer une première partie de soirée ouverte, mais stérile ?
Magic’ Édouard
On n’aura pas attendu bien longtemps pour se dire que ces Bleus-là avaient la souffrance comme moteur. Une minute de jeu en seconde période et déjà un immanquable. Lancé seul face au but à la faveur d’une passe en retrait de poussin de Busam (SC Fribourg), Ikone trouvait encore le moyen de s’écraser dans les gants de la version miniature de Neuer. Une version miniature ressemblante, mais impuissante au moment de se retrouver en face à face avec Édouard. 2-0, on pensait les Bleus à l’abri et assez matures pour gérer un résultat. On avait tout faux. Trois minutes plus tard, un coup de casque d’Eggestein (Werder Brême) obligeait Luca Zidane (Real Madrid) à une double parade aussi désespérée qu’inutile. Le simple Z était lobé, la Nationalmannschaft relancée. Et des Allemands qui en veulent, ben ce sont des Allemands qui attaquent. Parfois de manière désordonnée, mais toujours avec la patate. De quoi offrir des espaces en contre et des occasions à Ikone, mais toujours pas de but pour le format de poche. Non, parce que celui qui plante, c’est Édouard. Encore et toujours. L’attaquant parisien s’en remettait à une ultime pichenette pour mettre fin au suspense. Il restait dix minutes, mais les Bleus pouvaient souffler, les Allemands pas encore. Un but contre son camp de Gökhan Gül (Bochum) venait fixer le tableau d’affichage : 4-1. On ne sait pas encore s’ils auront tous leur bac, mais ces Bleus-là sont déjà champions d’Europe. Avec mention.
Par Martin Grimberghs, à Burgas