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Ce qu’il faut savoir sur le tournoi olympique féminin
Si le tournoi olympique masculin et ses affiches peu sexys ne vous motivent pas à suivre le foot pendant les Jeux olympiques, c’est l’heure de se (re)mettre au foot féminin. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de plonger dans le grand bain.
⇒ Un tournoi qui compte
Le tournoi féminin de football des Jeux olympiques de Paris 2024 démarrera jeudi dans un anonymat presque total, avec une double affiche Canada-Nouvelle-Zélande et Espagne-Japon à 17h, avant de laisser les quatre autres rencontres, dont celle des Bleues face à la Colombie, s’enchaîner jusqu’à 23h. Aucun match d’ouverture n’est prévu à Paris, des dizaines de places sont bradées sur la billetterie officielle des JO, mais pourtant cette compétition compte beaucoup dans le ballon rond féminin. Demandez à Alex Morgan, recalée de la sélection américaine, qui traîne son spleen sur les réseaux sociaux depuis… Si chez les garçons, les sélectionneurs doivent se contenter d’appeler des joueurs de moins de 23 ans et trois autres seniors que les clubs ont bien voulu libérer, les filles elles évoluent au complet, avec l’équipe A habituelle (bien qu’à 18 joueuses + 4 réservistes). Une différence de règlement mais aussi une différence de calendrier, puisque là où les joueurs masculins sont souvent retenus par leurs clubs, les championnats féminins eux reprennent majoritairement plus tard, de début à mi-septembre. Les sélectionnées hypothèquent donc leurs vacances – et non la présaison – pour partir en quête d’une médaille d’or extrêmement difficile à décrocher, puisqu’il n’y a que douze équipes qualifiées, toutes parmi les meilleures au monde.
⇒ Le bal des favorites
Dans un tournoi qui ne retient que la crème de la crème, avec 12 équipes contre 32 en Coupe du monde, toutes les équipes ou presque pourraient prétendre à la victoire finale. Parmi les nations qualifiées, on retrouve notamment sept présentes lors des derniers huitièmes de finale du Mondial 2023, auxquelles s’ajoutent le Brésil, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Zambie et le Canada, tenant du titre. Mais une sélection débarque tout de même en France avec le statut d’archi-favorite : l’Espagne. Championne du monde en titre, titrée en Ligue des nations en février dernier après avoir écrasé la France, la Roja dispute étonnamment le premier tournoi olympique féminin de son histoire. Mais celles qui ont débarqué lundi sous la pluie nantaise comptent bien terminer avec la médaille d’or autour du cou, comme d’habitude.
⇒ La France attendue au tournant
L’équipe de France s’affiche elle-même comme favorite, répétant à qui veut l’entendre que l’objectif final, c’est la breloque dorée. Les joueuses d’Hervé Renard se sont mis la pression pour ces Jeux à domicile, malgré la complexité du tournoi. Placées dans un groupe avec les championnes olympiques (Canada), la sensation de la dernière Coupe du monde (Colombie) et une équipe physique un peu reloue à jouer (Nouvelle-Zélande), les Bleues doivent pourtant déjà passer les poules avant d’envisager de se frotter à plus fortes qu’elles. Si elles ont éliminé l’Allemagne en demi-finales de Ligue des nations sur leur chemin vers la qualif aux JO (finalement repêchée), elles se sont fait rappeler à l’ordre sévèrement par l’Espagne en finale. Sachant que la dernière compétition à domicile pour la France s’est soldée par une élimination en quarts face aux États-Unis lors du Mondial 2019, avec des joueuses qui dénonçaient la surpression entraînée par le fait de jouer dans l’Hexagone. Une erreur à ne pas reproduire pour la dernière danse d’Hervé Renard.
⇒ Retenez bien ce nom : Mary Fowler
Si vous avez une bonne mémoire, vous vous souvenez sûrement de la numéro 11 australienne et de sa lourde frappe détournée in extremis par Elisa De Almeida lors du quart de finale face à la France (0-0, 6-7 TAB). À 21 ans, le feu follet de Manchester City va déjà disputer ses deuxièmes Jeux olympiques, après avoir inscrit le but victorieux en quarts de finale face à l’Angleterre lors des JO de Tokyo. L’attaquante passée par Montpellier durant deux saisons bénéficie toujours du statut de « crack », malgré ses six années de carrière en tant que professionnelle derrière elle. Mais si Mary Fowler va enfin exploser lors de ces Jeux, c’est parce que, comme en club, elle bénéficie d’une carte chance. Chez les Skyblues, elle a profité de la blessure de Khadija Shaw pour claquer doublé sur doublé en fin de saison. En sélection, elle peut dire merci à Sam Kerr, qui s’est fait les croisés cet hiver et lui laisse la voie libre dans un système à deux attaquantes qu’elle adore.
“If someone is putting that pressure on you or giving you a bit more responsibility in the team, it's because they believe in you and they think you're actually capable of doing that.”
An enjoyable chat with Mary Fowler ahead of #Paris2024 for @AAPSport https://t.co/iy6dkBduEm
— Anna Harrington (@AnnaHarrington) July 19, 2024
⇒ Pourquoi y a-t-il si peu d’engouement autour du tournoi féminin ?
Si le CIO n’a pas voulu communiquer sur le nombre de places restantes, il reste beaucoup de places pour les matchs de foot féminin. Comme chez les garçons. La faute au manque de popularité du football aux Jeux olympiques, mais aussi au manque de communication sur les différentes épreuves se déroulant loin de Paris, la plupart des rencontres se jouant entre Nantes, Marseille, Nice, Lyon, Bordeaux et Saint-Étienne. Seuls trois matchs auront lieu au Parc des Princes, pour lesquels il ne reste que peu voire pas de places sur la billetterie en ligne. Plusieurs stades ont donc décidé de faire des packs de 4 places à 15 euros chacune pour éviter que les enceintes ne sonnent creux. Au Brésil déjà, les tribunes étaient particulièrement vides pour le tournoi féminin. Mais la France espère surfer sur la bonne dynamique du foot féminin pour remplir ses différents stades.
Par Anna Carreau