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Les maux de tête d’Arsène Wenger
À l'heure d'affronter Fenerbahçe, Arsène Wenger a déjà des maux de tête. Le bide de samedi dernier contre Aston Villa a donné raison à ses détracteurs et une non-qualification en Ligue des champions pourrait venir perturber un mercato déjà proche du néant.
Wenger Bashing
Arsène Wenger en a vu d’autres. Mais il se serait sans doute passé de cette première journée catastrophique. Samedi dernier, les Gunners ont récité leur texte, mais pas le bon. Le texte d’une équipe qui démarre fort, ouvre le score, s’y voit déjà, puis sombre sans raison apparente alors qu’elle a la balle. Une possession parfois brillante, parfois stérile, qui éveille l’espoir autant qu’elle suscite le désespoir, quelques ballons perdus bêtement, des tacles en retard, des pénaltys, un carton rouge, un joueur majeur – Oxlade Chamberlain – blessé et un cauchemar sous forme de déjà vu pour les habitués de l’Emirates. Oui, ce refrain-là, les habitués de l’Emirates le connaissent par cœur. Car ils le savent très bien, les Gunners sont capables du meilleur. Comme du pire.
Ce couac aurait pu rester une anecdote de début de saison. Le problème, c’est qu’il arrive au moment où le Wenger bashing atteint certainement son point culminant. Le problème, c’est que les concurrents directs d’Arsenal ont tous gagné lors de cette première journée et paraissent avoir réussi leurs mercatos. Pour un Bale pas encore vendu, Tottenham a déjà acheté Willian. Entres autres. Ce contraste, qui n’est peut-être finalement qu’une apparence estivale qui n’augure rien de la saison à venir, les fidèles d’Arsenal ne le supportent plus. Arsène Wenger aura beau leur soutenir que cette équipe a l’habitude de démarrer mollement, comme lors des saisons précédentes, et qu’elle a terminée sur une folle série de victoires pour déposer la hype Tottenham lors de la dernière journée, ils veulent autre chose. À croire que ce récit vieillit mal, très mal.
SPEND SPEND SPEND
Qualifiés chaque année depuis 17 ans pour les phases de poules de la Ligue des champions, c’est au Stade Şükrü-Saracoğlu que les Gunners iront chercher ce soir leur qualification dans un barrage qui pourrait accessoirement ne servir à rien. Flash-back : exclu pour deux ans des compétitions de l’UEFA à cause d’une affaire de matchs truqués, le club stambouliote pourra jouer ce soir grâce à un appel suspensif déposé le mois dernier. Le Tribunal arbitral du sport rendra, lui, son verdict final le 28 août. Peu importe, les Gunners ne pourront pas attendre cette date pour s’assurer leur place en Ligue des champions, verrouiller leur avenir à court terme et débuter ce mercato estival – pour le moment réduit à Yaya Sanogo – qui leur cause tant de maux à un an de la fin du contrat d’Arsène Wenger. Un communiqué de l’Arsenal Supporters Trust est venu le rappeler : « Ces dernières semaines, Ivan Gazidis a évoqué l’intention du club d’offrir à Arsène Wenger un nouveau contrat. Nous pensons que cette décision n’est pas appropriée (…) et qu’elle ne doit pas être prise avant la fin du mercato. Il faut également que les résultats de l’équipe s’améliorent dans les semaines suivantes. »
Si Arsène Wenger tient bon envers et contre tous : « Comme toujours, nous faisons ce que nous pensons être juste. Cette année, nous n’avons pas perdu de joueurs, nous allons essayer de renforcer l’équipe et prendre les bonnes décisions jusqu’à la fin » , en arrière plan, on lui reproche surtout d’avoir trop de pouvoir, de trop décider seul et d’appliquer les mêmes méthodes de recrutement qu’il y a une quinzaine d’année. Celles qui ont fait sa gloire à la fin des années 90 et qui ont lui fait rater Wilfried Zaha cet été. Et tant d’autres. Vous l’aurez compris, on reproche à Arsène Wenger de ne pas avoir changé alors que tout a changé, en particulier chez les concurrents (encore). Pendant ce temps, Steve Rowley, le chef de la cellule de recrutement, et Bob Arber, le boss des sections jeunes, ne se parleraient plus. Pendant ce temps, on prête à Yohan Cabaye – qui n’a pas joué lundi soir contre City – une envie de rejoindre Londres. Comme Gonzalo Higuaín il y a un mois.
par Antoine Mestres