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Les Lionceaux dijonnais
Après avoir été lourdement battu lors de son entrée dans la compétition face au Portugal (0-3), le Sénégal est en demi-finale du Mondial U20 contre le Brésil (16h heure locale). Et petite particularité, deux Dijonnais évoluent dans cette sélection : Mouhameth Sané et Mamadou Thiam. Présentation des deux Lionceaux de la Téranga.
« On se tient informé par WhatsApp, vu que ça coûte assez cher. Je viens de leur envoyer un message pour les féliciter. » Même à 19 000 kilomètres de distance, Sébastien Pérez, le directeur sportif de Dijon, continue de suivre très attentivement la progression de ses poulains, Mouhameth Sané (19 ans) et Mamadou Thiam (20 ans). Les deux jeunes joueurs du DFCO disputent actuellement avec le Sénégal la Coupe du monde U20 en Nouvelle-Zélande et se sont qualifiés pour les demi-finales. Les voilà désormais face au Brésil. Ce ne sont pas les seuls Lionceaux qui évoluent en France, puisque l’impeccable gardien, Ibou Sy, sauveur en huitièmes aux tirs au but contre l’Ukraine (trois arrêts !), porte les couleurs de Lorient. Seydou Sy, lui, appartient à Monaco alors que Roger Gomis, le capitaine, évolue à Louhans-Cuiseaux en CFA 2.
Pisté par le FC Porto
Contrairement à ses petits camarades, Sané, arrivé en janvier dernier en Bourgogne (il est sous contrat stagiaire pour encore un an), ne pourra pas affronter la mini Seleção, la faute à une accumulation de cartons jaunes. Le remplacer ne sera pas simple pour le sélectionneur, Joseph Koto. Ce défenseur, au physique impressionnant (1m96, 75 kilos), est un homme de base des Lionceaux de la Téranga. Et, chose qui ne trompe pas, le FC Porto, spécialiste en dénichage de talents, le surveille depuis plusieurs mois. En mars dernier, il avait aussi été retenu dans l’équipe type de la CAN U20, une compétition où les Sénégalais avaient atteint la finale (battus 1-0 par le Nigeria). Blessé, Mamadou Thiam, fils de l’ancien international sénégalais Pape Idrissa Thiam, qui fait également office de conseiller, n’avait, lui, pas pu y participer. Il s’est bien rattrapé durant ce Mondial en inscrivant deux buts, un splendide face à la Colombie et un autre décisif face aux Ouzbeks en quarts de finale.
Des performances qui pourraient interpeller quelques clubs, puisque l’attaquant dijonnais arrive en fin de contrat et a déjà refusé une proposition pour passer professionnel. « Avant toute chose, ce sont vraiment deux bons gamins avec un bon état d’esprit, analyse Pérez, qui sera devant le match, ce mercredi, et qui récupérera un montage personnalisé sur ses joueurs. Ils sont vraiment à l’écoute et ça favorise leur progression. Sané, il vient d’une académie au Sénégal. Il a passé quelques jours chez nous et on a tout de suite vu ses qualités de défenseur et surtout de meneur. Il y a encore des progrès à faire, évidemment, mais la marge de progression est très intéressante. » Le compliment est quasiment similaire pour l’attaquant Mamadou Thiam, qui a déjà eu la chance de goûter à la Ligue 2 cette saison (8 apparitions en championnat, plus une en Coupe de France, ndlr).
Lille aussi est très bien représenté
« Il est puissant, véloce et est bon dans les changements de rythme. Cela fait deux ans qu’il est au centre de formation, et, l’année dernière, il n’a pas fait l’année que l’on voulait, car il a eu des problèmes musculaires, avoue le dirigeant dijonnais. Cette année, on l’a laissé venir petit à petit, on l’a laissé monter en puissance. Comme pour Mouhameth, sa marge de progression est importante, car c’est vrai qu’il a un peu de mal à finir les matchs(sur les 5 matchs du Mondial U20, Thiam, toujours titulaire, n’en a terminé qu’un seul, ndlr). » La présence des deux Sénégalais en demi-finale du Mondial U20 met ainsi en lumière la formation dijonnaise et c’est aussi ça que retient Sébastien Pérez.
« On commence à récolter tout le bénéfice de notre politique. Il y a eux deux, mais il y a aussi Jordan Marié, Florent Mollet, Brian Babit, Enzo Basilio qui, eux, sont déjà pros. À terme, on souhaite pouvoir s’appuyer sur un noyau dur de joueurs formés au club. La saison prochaine, Mamadou et Mouhameth feront partie de l’effectif professionnel en tout cas. » Du côté de Marseille, Reims, Laval et surtout Lille, ce sera peut-être aussi le cas. Tous ces clubs français possèdent encore des joueurs en lice dans ce Mondial U20, la palme revenant au LOSC qui compte trois représentants dans les rangs du Mali (Youssouf Koné, Dieudonné Gbaklé, Adama Traoré, ndlr). L’occasion pour ces jeunes pousses de briller dans une compétition planétaire avant, pourquoi pas, de confirmer sur le sol français. Mais ça, c’est le temps qui le dira.
Par Tanguy Le Séviller