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Les Light Blues cherchent la lumière

Par Gabriel Cnudde
5 minutes
Les Light Blues cherchent la lumière

S'efforçant de rejoindre l'élite écossaise depuis leur liquidation judiciaire en 2012 et leur relégation en Scottish Football League Two, les Glasgow Rangers font de nouveau face à de graves difficultés financières. Soutenus par un public engagé dans un véritable bras de fer avec les dirigeants, les Gers avancent petit à petit dans un tunnel qui pourrait bien devenir une impasse.

À quelques heures d’un déplacement chez les Wasps d’Alloa Atletic, les Glasgow Rangers pointent à la deuxième place de la Scottish Championship (D2 écossaise), devancés de 13 points par les Hearts of Midlothian. Une place inimaginable il y a quelques années encore pour le club le plus titré du monde. 54 titres de champions que les hommes de Kenny McDowall traînent depuis plus de deux ans dans les recoins les plus paumés d’Écosse. Cette déambulation a de quoi rendre nostalgique toute l’Europe du foot. Plus qu’un club, c’est une firme qui s’éteint. La plus vieille. Orphelins de leurs meilleurs ennemis, les joueurs du Celtic Glasgow enchaînent les titres sans saveur : 16 points d’avance sur le Motherwell FC en 2013, puis 29 points l’an dernier.

Banqueroute et fermeture du Old Firm

Sur les dix dernières années, les supporters des Gers en retiendront deux, particulièrement sombres. En 2006, le ciel a bien failli leur tomber sur la tête quand un Frenchy a débarqué à Ibrox Park. Fort de ses titres de champion de France avec Lyon, Paul Le Guen a cru bon de confisquer le brassard à une icône, Barry Ferguson, et de le confier à Jérémy Clément. Résultat, six petits mois et puis s’en va. Débarrassés de la plus grosse erreur de casting de l’histoire du club, les Light Blues retrouvent leur capitaine et leur sérénité. Pendant six ans, les Teddy Bears nagent en plein bonheur : trois titres de champions d’Écosse (2009, 2010, 2011), une finale de Coupe UEFA (2008), deux Coupes d’Écosse (2008, 2009) et trois Coupes de la Ligue écossaise (2008, 2010, 2011). En 2012, le club se heurte cependant à un adversaire invincible : le fisc.

Trop dépensiers ou trop mal gérés, les Rangers se retrouvent aussi ruinés qu’un étudiant en fin de mois. En février 2012, la double peine tombe : 10 points de pénalité en championnat et un redressement judiciaire. Tout est tenté pour maintenir le club à flot, même quelques magouilles avec le fisc. Mais ce n’est pas assez. Le 4 juillet 2012, le club affiche un nouveau record : 160 millions d’euros de dettes. Plus rien ne peut sauver les Gers, pas même les clubs voisins, qui votent massivement pour les reléguer en quatrième division écossaise. Un choc, doublé d’un affront pour les Bluenoses et les Protestant Boys, qui doivent laisser la place à l’ennemi juré, le Celtic, sans broncher. Le 29 avril 2012, le Celtic Park accueille sans le savoir le dernier Old Firm avant un bon moment. Le plus grand, le plus intense et le plus vieux derby d’Europe sombre avec les Rangers. Et le football écossais devient aussi prévisible qu’un mauvais film d’épouvante.

Step by step

En septembre 2012, les Rangers se retrouvent donc tout en bas de l’échelle avec une belle gueule de bois. Le premier défi pour Charles Green est de reconstruire une équipe. Seuls trois joueurs restent fidèles au club : Wallace, Alexander et McCulloh. Pour les soutenir, les pays européens envoient un véritable contingent de joueurs en quête d’un nouveau défi. À dire vrai, les Gers ne refusent personne, pas même un nouveau Lyonnais, Sébastien Faure. Les professionnels se mêlent à l’équipe de jeunes et attaquent la saison en pleine confiance. Et se plantent en beauté. Les déplacements sur les pelouses de l’East Stirlingshire Football Club ou du Berwick Rangers Football Club font découvrir aux Light Blues le football champêtre. Toujours aussi intraitables à l’Ibrox Park, les Rangers finissent par décoller et remportent leur premier titre de champion de division 4 avec 21 points d’avance.

Les Teddy Bears poursuivent leur chemin de croix en Scottish League One (D3), toujours accompagnés de leur Blue Army. Une bande de soiffards qui peut se targuer d’avoir écumé les bars de toute l’Alba, et d’avoir suivi son équipe dans les tréfonds du football. 49 000 spectateurs continuent de remplir l’Ibrox Park toutes les deux semaines, soit à peu près six fois la moyenne d’affluence de Louis-II. Le soutien est magistral pour une saison sans embûches : 36 matchs, 33 victoires, 3 défaites et 39 points d’avance sur le dauphin, Dunfermline Athletic. En septembre 2014, les Gers n’ont plus qu’un échelon à franchir pour retrouver leur place. Oui, mais seulement cette fois-ci, les Light Blues tombent sur un os. En plus des traditionnelles équipes de bourrins des Lochs lointains, les Rangers se tirent la bourre avec un autre grand nom du football écossais, les Hearts of Midlothian.

Refus d’une offre des Phoenix Suns

Deuxième du championnat à la trêve, le club doit désormais se passer de son entraîneur, Ally McCoist. Et aucun entraîneur, pas même Gattuso, pressenti pour prendre la relève, ne pourra sauver les Rangers d’une nouvelle liquidation judiciaire. Et c’est bien ce qui inquiète les fans, qui désertent de plus en plus l’Ibrox Park depuis le début de la saison. Exaspérés par la gestion catastrophique du club, les Sons of Struth ont même appelés à boycotter matchs et produits dérivés.

De nouveau fauchés comme les blés, les Light Blues survivent à grands coups de prêts. Le dernier en date, contracté auprès de Sandy Easdale, ne sauvera pas le club. La dernière offre en date de Robert Sarver, propriétaire de la franchise NBA des Phoenix Suns, pourrait, elle, bien offrir le salut à tout un peuple. Seulement, Sandy Easdale ne semble pas décidé à léguer son petit protégé pour une somme jugée dérisoire (20 millions de livres, soit 26 millions d’euros). Et pendant ce temps-là, Glasgow résonne encore…

Rangers till I die, I’m Rangers till I die, I know I am,
I’m sure I am, I’m Rangers till I die…

Adrien Rabiot : le Duc se sort les doigts

Par Gabriel Cnudde

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