- CAN 2017
- Gr.C
- Côte d'Ivoire-RD Congo (2-2)
Les Léos parent l’Éléphant
Côte d’Ivoire 2-2 RD Congo
Buts : Bony (26e) et Dié (67e) pour les Éléphants // Kebano (9e) et Kabananga (28e) pour les Panthères
Une Danemark 92. Ou une Nuno Gomes. C’est en gros ce que Junior Kabananga est en train de réussir. Pas du tout prévu dans le 11 de base de son pays avant la compétition, il suit les traces du Portugais qui avait littéralement marché sur l’eau à l’Euro 2000 avec ses quatre buts (et un crachat). Sauf qu’à la différence de l’ancien buteur au serre-tête, Kabananga n’a pas profité de la blessure d’un Pauleta congolais. Non, il a tout simplement été rappelé, comme le Danemark à l’Euro 92. Présent dans la liste élargie de Florent Ibenge, c’est lui qui saute au moment où le sélectionneur doit officialiser son noyau pour la CAN. Et puis, un peu par magie, Ibenge – que l’on dit adepte des coups de folie – décide de virer un autre mec – Hervé Kagé – pour réintégrer l’attaquant des Kazakhs d’Astana. De pestiféré à héros, il n’y a qu’un pas que les grandes jambes de Kabananga n’ont pour le moment aucun mal à franchir. Buteur contre le Maroc, il offre ce soir le premier but à Kebano avant de se charger lui-même du second. Mais la terrible efficacité du Léopard n’a pas suffi pour combler les manquements physiques de son équipe, qui prend finalement un bon point. La Côte d’Ivoire devra battre son sorcier blanc pour passer.
Kebananga !
Une entrée en touche. Un flottement. Une déviation parfaite. Une reprise du coup de pied d’une rare pureté. Les filets tremblent, Neeskens Kebano peut lancer sa célébration « en machette » , la RDC est devant. Virevoltant, le p’tit gars de Fulham forme avec Chancel Mbemba un parfait duo d’emmerdeurs pour la Côte d’Ivoire. Quand ce dernier racle tout en milieu de terrain et protège solidement le cuir grâce à sa terrible technique, le premier cité accélère le jeu et n’hésite pas à se faire sécher par les colosses maladroits de la défense ivoirienne quand il faut perdre du temps. Sur son flanc droit, Serge Aurier parvient à rater tout ce qu’il entreprend dès que ce n’est pas une passe en retrait. Isolé à la pointe de l’attaque des Éléphants, Bony paraît quant à lui tout petit. Mais ça ne l’empêche pas d’aller placer sa caboche juste à côté des buts de Matampi après vingt minutes de mutisme, les champions en titre ouvrent un œil. Le deuxième ne tarde pas à faire pareil. Dans les 360 secondes qui suivent, le Potter croise sa tête sur corner, c’est trop puissant pour la RDC. Du coup, le scénario s’inverse ? Un peu, oui, mais Aurier reste fort peu inspiré. Donc quand Mubele envoie un centre hyper dangereux au second poteau, il aime autant anticiper une tête loupée de Kabananga en s’éloignant du ballon. Mauvais choix : l’inratable n’est pas raté, les Léopards repoignardent la CIV. Le reste de la mi-temps se résume en un seul tir cadré. Un peu limite pour deux favoris au sacre.
Du non KO au 2-2
On imagine secoués par Michel Dussuyer, les Ivoiriens reprennent avec les crocs, même si c’est un tout nouveau venu, Deli, qui place la première tête dangereuse la vareuse à peine rentrée dans le short. Mais jusqu’à l’heure de jeu, la différence se fait sur les backs : alors que Gradel, volontaire, doit faire face à l’impassable Ikoko, Mubele se défait bien trop facilement de ses gardes du corps… même s’il balance un face-à-face excentré dans les tribunes. Le gaillard peut s’en vouloir, surtout que quelque temps plus tard, il fait partie des trois seuls Congolais présents dans le rectangle ivoirien… mais Gbouhouo anticipe son centre, le KO est loupé. Bien entendu, dans la foulée ou pratiquement, Die se voit offrir un boulevard dans l’axe léopard, il arme, Tisserand se charge de dévier, c’est 2-2. Cette fois-ci, les Congolais ont clairement reçu un coup sur la tronche et la sortie du très bon Ikoko vient officialiser le coup de mou des gars d’Ibenge. Aurier en profite alors pour se réveiller : il balance une frappe, un coup de tête et une Madjer… sans réussite. Kalou pense aussi devenir le chef, mais son but est annulé pour hors-jeu. Globalement sans imagination, les Éléphants jouent avec le suspense en copiant leur parcours d’il y a deux ans…
Par Émilien Hofman