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  • FC Barcelone/Real Madrid (3-2)

Les Leçons Tactiques du Clásico

Markus Kaufmann
Les Leçons Tactiques du Clásico

Évidemment, vous vous demandez tous « Alors, alors, Tito a changé quoi ??? » Bon. Les mêmes mouvements, les mêmes joueurs, aucune recrue sur le pré à l’engagement... C’est tout pareil ? Si l’on a pu assister à la légendaire et maintenant classique opposition entre le 4-3-3 esthétique et sophistiqué des Barcelonais et le 4-2-3-1 puissant et limpide des Madrilènes, on a quand même eu le droit à quelques nouveautés, qui posent de nombreuses d’interrogations.

Du côté blaugrana, pas de 3-4-3 : malgré l’arrivée de Jordi Alba, le défi immense de Guardiola aura pris fin avec lui, et tant pis pour l’Histoire. Retour au fidèle 4-3-3. On était néanmoins curieux de voir évoluer Dani Alves et Jordi Alba ensemble face aux flèches blanches. On avait envie de voir quelle serait la position de Cesc, lui qui s’est dit heureux de retrouver avec Tito son premier mentor. On voulait enfin voir si David Villa récupérerait sa position d’avant-centre. Non, non et non : on restera sur notre faim. Car pour son premier Clásico, Tito se la joue frileux et dégaine Adriano et Pedro. Et cela s’explique : pour la première fois depuis la naissance de la « Pep Team » en 2009, le Real joue avec l’avantage du terrain. Et cela change tout : pas besoin d’aller remonter un score défavorable au Camp Nou, le Real peut enfin voir venir, comme en Liga en avril dernier. Ainsi, Mourinho préfère Coentrão à Marcelo, et la discipline de Callejón prend la place de la folie de Di María. Le Barça joue son jeu… Les mêmes séquences, les mêmes changements de rythme, les mêmes intervalles. Le Barça a joué 247 fois de cette façon sous l’ère Guardiola. Et à première vue, on pourrait dire qu’il s’agissait hier de la 248e. 73% de possession à la demi-heure de jeu, 27 passes réussies sur 29 pour Iniesta, 35 sur 36 pour Xavi. Une symphonie dont la partition est bien connue et que le Real subit. Seulement, les appels de Sánchez et Pedro ne sont pas vraiment explosifs, et Madrid est sérieux face aux phases d’accélération de Messi et Iniesta. Messi occupe toujours ce poste unique qui l’exclue du pressing collectif barcelonais et n’exige pas d’appels en profondeur. Une position fixe en plein milieu du troisième quart du terrain. Côté Madrid, on ne peut s’empêcher de le surveiller à chaque instant, tandis qu’Iniesta & Co en profitent pour se lancer sur les ailes. Côté Barça, on joue sur Leo pour ensuite plonger à l’intérieur du domaine de Ramos et Alonso. Le fameux « croix + L1 » que Xavi connaît par cœur : le merengue au marquage doit suivre, et un nouvel espace s’ouvre sur Iniesta ou Sánchez. Tout repose sur la disponibilité de Messi dans l’axe : peu importe l’espace, il est toujours libre, car il lui en faut peu… …et cela convient au Real Madrid a perdu la Supercopa l’an dernier et sait bien que ce n’est qu’une bataille. Conscient d’avoir eu une préparation tronquée, Mourinho décide d’attendre et de voir ce que propose ce nouveau Barça, et pourquoi pas de profiter de ses possibles faiblesses. Pas de pressing dément, donc. En phase défensive, le Real se positionne au départ en 4-4-2, laissant Özil et Benzema faire les chiens de garde. Puis en 4-4-1-1. Et enfin en 5-4-1, acculé derrière, Alonso dans le rôle de libéro. On comprend alors pourquoi Callejón est titulaire en le voyant se positionner sur la même ligne que Khedira et Xabi, face à Iniesta. Quand les Blancs parviennent à mettre le pied sur le ballon, le plus souvent à l’aide d’un très bon Alonso et d’un Ramos toujours aussi fort, seuls Özil, Cristiano et Benzema partent à l’abordage, à trois contre cinq, six ou sept. Sans Di María, c’est l’Allemand qui fait seul le relais entre la récupération et la finition, et les attaques du Real ressemblent alors à des missions commando, chaque joueur ayant exactement une demi-seconde pour décider que faire du ballon, tout en jouant tout le temps vers l’avant. Du coup, Benzema dézone largement pour proposer deux pieds alliés de plus. En deuxième mi-temps, la fatigue s’empare du jeu et Khedira fait alors admirer le volume de son cinquième poumon. L’Allemand n’est pas à l’aise techniquement, mais il économise un changement à Mourinho, voire deux, tant Alonso apprécie le travail de Sami.
Cinq erreurs, cinq buts Ça s’appelle le très haut niveau. Pas d’écran ou de combinaison particulière sur le corner d’Özil : Cristiano passe simplement devant Busquets au dernier moment. Et le bouffe. Sur les premier et troisième buts barcelonais, Coentrão et Arbeloa perdent la ligne imposée par Ramos, et couvrent Pedro et Xavi. De grossières erreurs : sur 90 minutes face au Barça, la prestation des latéraux doit être parfaite. Elle était presque parfaite hier, et donc insuffisante. Sur le troisième, il faut aussi ajouter que tout le milieu madrilène se trouve en attaque lorsque Iniesta entame sa course. Un contre trois, c’est bien trop facile pour un joueur qui mériterait à présent un tout autre statut : celui de numéro un.
Made in Tito, où ça ? Vu de loin, il peut sembler facile d’entraîner Messi, Iniesta et Xavi avec les cahiers de Pep. Mais l’ex-assistant est humain et veut naturellement laisser sa marque sur cette équipe qui est désormais la sienne. Heureusement pour le Barça, Vilanova n’a pas l’air de s’inspirer de Benítez et ne va pas tout changer. Mais petit à petit, il y aura une évolution. Forcément, on joue un peu à la devinette, mais trois détails attirent déjà l’attention. En premier, le plus évident, la quantité de tirs extérieurs tentés (Piqué, Pedro et surtout trois fois Xavi) sur attaque placée, là où les Blaugrana avaient l’obligation de combiner pour pousser le ballon au fond. Deuxièmement, les quelques dégagements longs de Valdés, qui auraient provoqué la perte des derniers cheveux du philosophe Pep. Troisièmement, les montées systématiques de Piqué, qui porte la balle plus loin et surtout plus longtemps, cherchant même de la profondeur en attaque. Si Lucio voyait ça, il en mourrait de jalousie. Sans être mené au score, Piqué semblait hier appliquer des consignes claires. Verra-t-on donc plus de variations vers un jeu direct avec Tito ? Quel est alors le nouveau rôle de Busquets ? Il y aura une innovation, ou alors ce serait triste de voir Alex Song jouer le garbage time de Seydou Keita…

À visiter :

Le site Faute Tactique

Le blog Faute Tactique sur SoFoot.com

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Le retour du grand méchant Bayern ?
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