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Les leçons tactiques de Suède-France

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Les leçons tactiques de Suède-France

« On n’a peut-être pas de Zlatan, mais on a des idées  », se disait-on en France. Vraiment ? Jusque-là, on se demandait quelles étaient les zones de progression de cette équipe de France. Après ce match, il faut se demander où elle a échoué. En gardant en tête l’étrangeté d’un match pas comme les autres où Olof Mellberg a quand même tenté une talonnade aérienne sur corner…

Un projet de jeu mis de côté L’entreprise de Blanc de faire des Bleus une équipe attractive est osée et exige efforts, rigueur et remises en question. Hier, les Bleus ont « eu la flemme » . Trop peu d’enjeux ? Trop envie d’être déjà en quarts ? À la sixième minute, les Bleus construisent une superbe offensive faite de passes courtes, de dédoublements et de patience. Jusqu’à la 62e, cela n’a pas été répété. Lloris envoie très loin ses dégagements au pied, Mexès tente de longues ouvertures et la France finit avec 57% de possession face à des Suédois qui ne voulaient pas du ballon. Et le match se résume ainsi à un duel physique au milieu. Un duel perdu, mentalité Viking oblige. Ce n’est pas que l’équipe de France n’a pas réussi à prendre le contrôle du ballon, mais plutôt qu’elle n’a pas essayé. Face aux maigres tentatives de contrôle du jeu poussées par Nasri, la Suède met beaucoup de présence dans l’axe et ses drakkars Svensson et Källström capturent tout semblant de fluidité française. Des passes ratées, des appels trop lents, pas de pressing, aucune application (24 tirs pour seulement 4 arrêts d’Isaksson). À peine gênés dans la relance, les Bleus abandonnent vite toute idée de construction. En face, les Blågult proposent une formation très compacte qui n’attaque qu’avec une poignée de joueurs et se replie efficacement. Entre les lignes, Benzema n’a pas la place de créer le décalage et seul Ribéry parvient à faire la différence. Un tel 4-2-3-1 est une horreur pour l’animation offensive française. Les changements M’Vila pour Cabaye et Ben Arfa pour Ménez ont bouleversé le visage des Bleus. Avec deux milieux défensifs jouant sur la même ligne, l’animation offensive perd l’activité d’un relayeur (et les replis de Nasri). M’Vila n’est pas Cabaye : pas aussi actif au pressing, pas aussi versatile, pas aussi libéré devant. Dans chaque équipe, un joueur, irremplaçable, fait le lien entre les phases de jeu. En Bleu, ce sera Yohan, avec un « h » et un seul « n » . Sans jouer une seule minute, le Magpie vient de s’assurer une place de titulaire au Brésil en 2014. Ensuite, bien moins vertical à droite que Ménez, Ben Arfa a marché sur les pieds de Benzema et Nasri. Hatem et Samir semblent incompatibles, alors que Ménez accepte que le jeu penche à gauche et sait varier en utilisant la profondeur. Enfin, en attendant plus de vingt minutes après le but suédois pour faire rentrer un joueur offensif (Ménez), le coaching de Blanc fait peur.
Les Suédois démontent le meuble défensif français Les Bleus étaient mal préparés et n’ont jamais réagi. À vouloir gérer la fatigue de ses troupes, Blanc a sabordé leur confiance. Décontractés, les Bleus se sont « fait marcher dessus physiquement » , explique Nasri. Dès la première action suédoise, Olsson réussit à centrer sans même dribbler et Toivonen peut reprendre de la tête sans avoir à se démarquer. Les Bleus ne sont jamais rentrés dedans. Pas tous, pas tout le temps, mais presque. La défense a coulé. Si les Bleus étaient restés fidèles à leur projet de jeu, on aurait vu une défense confiante et courageuse jouer haut. On aurait vu des milieux harceler le porteur de balle adverse. À la place, la défense a laissé venir et subi les contre-attaques blågult, tous les centres suédois ont trouvé preneur et Ibra s’est éclaté. Quand l’envie n’y est pas, ce n’est même pas la peine de parler de tactique.

Malgré un énorme Lloris, les Bleus ont tout laissé passer. Clichy avait apparemment autre chose à faire que de défendre sérieusement sur un Larsson (formé à Arsenal) dont il ne pouvait ignorer la qualité de centre. Il est impossible d’envisager que Mexès était conscient de jouer un match de Coupe d’Europe. Toivonen, qui n’est pas vraiment un avant-centre, l’a mangé tout cru. Wilhelmsson s’est amusé avec Debuchy. Rami a tremblé. Heureusement, Diarra a été énorme : de nombreuses fautes tactiques, des bonnes récupérations, une présence physique et aucun carton. Un patron qui sera encore plus précieux face à l’Espagne. Finalement, il faut blâmer plutôt le contexte ou les hommes ? Peu importe, les deux ne seront pas les mêmes contre l’Espagne. Et maintenant, l’Espagne ! Justement, le match de samedi sera un autre monde. Chelsea a vaincu le Barça avec une charnière Bosingwa-Ivanović. À partir de là, il est inutile de parler de la complémentarité ou des automatismes d’une paire Rami-Koscielny sur 90 minutes si particulières. La question se situe au milieu de terrain : Blanc choisira-t-il le trivote Diarra-M’Vila-Cabaye en lâchant Ménez ? Devant la supériorité ibérique dans le jeu, les Blancs n’auront pas d’autres choix que de céder le ballon. La question est de savoir s’ils vont complètement l’abandonner ou prendre le risque de jouer à chaque récupération. Entre la conservation de balle géniale de Nasri (qui avait fait souffrir le Barça à chaque perte de balle en LDC), l’impact physique « de toujours » et les percussions de Ribéry, Benzema et Ménez, la France a les armes pour faire mal aux champions du monde. Nasri, parlons-en : quand Iniesta garde le ballon dix secondes, c’est divin. Mais quand c’est au tour du 11 bleu de le faire, cela devient irritant ? Samir n’a pas fait un bon match, loin de là, mais il ne mérite pas d’acharnement. Et samedi, il sera le facteur clé des Bleus. Ces 90 minutes ignobles ne doivent pas faire oublier le bon Euro des Bleus. Il y a une différence entre croire aveuglement en une victoire certaine et avoir un espoir. C’est cet espoir qui doit être certain.
Par Markus Kaufmann et Ruggero Lambertini
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