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Les leçons tactiques de Monaco-PSG

Par Markus Kaufmann
Les leçons tactiques de Monaco-PSG

Le PSG a mené rapidement, beaucoup maîtrisé et un peu dominé, mais n'a jamais essayé de s'envoler vers le titre hier soir. En face, Monaco s'est rendu compte de ce qui le séparait de l'équipe parisienne, c'est-à-dire beaucoup, mais Claudio Ranieri a paradoxalement gagné son match tactique contre Laurent Blanc.

Janvier 2012, c’est le derby milanais. Claudio Ranieri laisse au repos Sneijder pour mettre en place son 4-4-2 à plat : 33% de possession, un désintérêt total du ballon et 0-1 sur une frappe chirurgicale de Milito. Ce soir-là, Zlatan s’incline contre le savoir-faire des gros matchs de Ranieri, qui était parti de Rome en ayant remporté quatre derbys sur quatre. Hier soir, on croit revoir une stratégie similaire quand l’abandon du losange est annoncé. Pourtant invaincu en 4-1-2-1-2, le coach italien opte finalement pour le 4-2-2-2. Rodriguez déplacé à droite, Ocampos à gauche. Un joueur en moins dans l’axe, un ailier rapide en plus. Côté parisien, un seul changement : Pastore remplace Lavezzi. Moins de course sur le couloir gauche, plus d’imprévisibilité, de liberté, de magie.

La maîtrise parisienne

L’ensemble de la première mi-temps du PSG a montré une équipe « experte » d’un football en trois temps : la maîtrise de la possession, la domination des coups de pied arrêtés et la mise en place d’automatismes offensifs efficaces. Positionnés dans le 4-3-3 habituel de Blanc, la liberté offensive de Pastore en plus, le PSG est en train de devenir l’une de ces formations dont l’on reconnaît les mouvements sans savoir comment les arrêter. Une équipe dangereuse sans forcer. T. Silva, Motta et Verratti rendent fou le pressing adverse, Lucas prend la profondeur et permet à Zlatan de décrocher, une passe laser lui arrive dans les pieds, et ces derniers font exploser le ballon sur un côté pour ensuite aller le redemander dans la surface. C’est si cadré que l’on croirait voir un « système » de football américain, fait sur mesure pour Ibra, et qui fait grandir Van der Wiel et Lucas. Mais, problème de maturité ou d’état d’esprit, le PSG se fait des frayeurs : les Italiens Verratti puis Sirigu se croient peut-être un peu trop chez eux sur la Côte d’Azur. Ranieri avait raison : seul le PSG peut perdre le titre.

Beaucoup d’initiatives pour Monaco, pas assez de réflexion

Avec cette formation en 4-4-2, Toulalan-Moutinho dans l’axe, Monaco presse beaucoup, mais récupère peu. La faute à la qualité parisienne et à un but encaissé trop tôt, qui permet aux Parisiens de ne pas avoir à prendre de risques : 60% de possession après 45 minutes. Monaco court, Monaco couvre, mais ne conserve pas le ballon : Germain n’arrive pas à pivoter, James Rodríguez est le sacrifié de ce système à plat, tandis qu’Ocampos est bien plus dans l’initiative que dans la réflexion. Monaco récupère, tente sa chance et repart courir. L’homme supplémentaire sur les ailes ne crée pas le surnombre, tandis que dans l’axe, l’ajout de Pastore fait mal à son milieu. Néanmoins, bien conscient de ne pas être encore une « équipe tout-terrain » , Monaco fait le nécessaire en repli et couverture pour ne jamais se faire piéger en contre-attaque. Malgré Abidal et Carvalho. La patte Ranieri.

Mythes et réalités du passage au losange

Une phrase d’explication, une seule : « J’ai changé mon système à la mi-temps, car c’était difficile dans l’axe. » La densité de Kondogbia s’installe à droite du milieu monégasque, tandis que le potentiel d’Ocampos va s’asseoir. Le Français, mieux placé, est surtout meilleur à la conservation du ballon. L’ASM joue d’emblée plus haut, Moutinho fait tourner et lance ses latéraux, James est enfin libre et protégé, et Ranieri prend plus de risques : on voit même Carvalho jouer bien plus haut que sa vitesse ne devrait le permettre. Le premier quart d’heure de la seconde mi-temps est alors l’occasion de voir une autre facette de l’expertise parisienne. Le PSG sait faire le dos rond : la présence physique de Lucas, qui fait du Cavani en moins bien, est intéressante, Motta est unique pour casser les lignes de pressing adverses et casser l’adversaire tout court : le meilleur au monde à l’art de provoquer et commettre de bonnes fautes depuis la retraite de Van Bommel ?

Monaco a donc la balle (la possession finira à 55% pour le PSG, loin des 65% de moyenne en Ligue 1), grâce à un changement qui en vaut deux avec l’entrée virtuelle de James Rodríguez. Mais le losange est insuffisant jusqu’aux changements parisiens. Après l’entrée de Berbatov pour Germain, toujours dans l’idée de conserver le ballon plus haut, Blanc répond avec les entrées de Ménez et Cabaye pour Pastore et Verratti. C’est le tournant du match. Ranieri a vu la brèche et fait pencher le jeu de l’ASM à droite : soudain, on voit beaucoup de Kondogbia, beaucoup de Fabinho et moins de Kurzawa. Maxwell souffre parce qu’il n’est pas aidé : oui, le côté droit est celui de Ménez. Ironie de l’histoire, en avril 2010, Ranieri avait justement gagné un derby romain en faisant entrer Ménez (et Taddei) à la place de Totti (et De Rossi). Ranieri l’avait entraîné deux saisons à Rome : il était au courant.

Pourquoi le PSG n’a pas réussi à tuer le match ?

Ce PSG tout-puissant mène au score sans forcer dès la 8e minute et se fait finalement rejoindre à un quart d’heure de la fin sans avoir été proche de faire le break ? Mis à part les efforts de Zlatan (une grosse frappe, un coup franc dangereux), Paris ralentit après l’ouverture du score. Alors, le PSG s’est fait endormir ? Surtout, au début de la seconde mi-temps, on peut se demander pourquoi le PSG a fait tant d’efforts pour conserver ce score quand il aurait été presque plus simple de piéger Monaco lors de sa transition au losange.

Durant le dernier quart d’heure, le PSG ne joue qu’avec six joueurs dans la moitié de terrain adverse. Trop de maîtrise, finalement. Trop de Ménez, aussi. À défaut de marquer, Lavezzi aurait au moins assuré la couverture défensive. Ce PSG a manqué d’ambition, de Cavani, de puissance offensive. Et sans puissance, la maîtrise n’est rien non plus. Le match nul leur allait bien, à vrai dire. Mathématiquement, oui. En vue de la confrontation européenne contre Leverkusen, certainement pas.

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Brest en état de Graz
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