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Les leçons tactiques de la finale de C1

Par Markus Kaufmann
5 minutes
Les leçons tactiques de la finale de C1

Enfin. La génération Lahm-Schweinsteiger aura fini par soulever un trophée international majeur. Arjen Robben aura fini par jouer décemment une finale. Et après quinze ans d'attente, Jupp Heynckes aura fini par gagner cette deuxième C1. Si la meilleure équipe de la compétition a fini par l'emporter, on a presque du mal à le croire tant les éléments semblaient vouloir se dresser contre les Bavarois.

Premier set Borussia

Vingt-cinq minutes. C’est le temps qu’il aura fallu au Bayern pour sortir des cordes, complètement bloqué par un Borussia affamé enchaînant jabs et uppercuts. Sans la garde de Manuel Neuer (13e, 15e, 35e), le KO semblait inévitable. Pour ne pas répéter les erreurs de 2010 et 2012, le plan du Bayern aurait dû être d’agresser d’emblée la surface de Dortmund, de mettre mal à l’aise des jeunes Jaunes sans expérience, commettre des fautes bien senties, frapper le plus possible. Finalement, la première frappe a lieu à la 25e minute (tête de Mandžukić) et entre-temps, les hommes de Klopp ont eu le temps de tirer six fois grâce à une récupération très haute et à de gros sacrifices. Le pressing est brillant, les appels sont dangereux. En phase défensive, le positionnement en 4-4-2 de Dortmund arrive parfaitement à gêner la relance bavaroise sur les côtés. Kuba et Großkreutz agressent Alaba et Lahm, Piszczek et Schmelzer montent très haut pour gêner Ribéry et Robben dès la réception du ballon. Le Bayern n’arrive pas à monter par les côtés.

Et l’axe aussi est bloqué. Lewandowski et Reus laissent Dante et Boateng relancer à droite ou à gauche, et activent leur pressing seulement une fois que le ballon atterrit dans les pieds de Schweinsteiger ou Javi Martínez. Les prises à trois (avec Bender ou Gündoğan) sont parfaites, et les ballons rapidement subtilisés. Klopp réalise l’entame parfaite, en imposant à Schweinsteiger le même traitement que celui-ci avait imposé à Pirlo et Xavi. Les longs ballons du Bayern s’enchaînent, mais Mandžukić n’y arrive pas. Tactiquement, Klopp déguste Heynckes à la sauce Sacchi. Dans les intentions, le Bayern n’y est pas non plus. En clair, le Borussia joue pour marquer, tandis que Munich joue pour développer du jeu. Un comble pour l’équipe censée représenter le football allemand de l’efficacité. Lors de la première demi-heure, chaque phase offensive munichoise reprend les mêmes circuits de passe habituels devant la surface de Dortmund, à droite, à gauche, sans jamais chercher à faire sauter le verrou. Zéro risque, zéro danger. L’influence du Barça ?

Un coup de coude de Ribéry, et le Bayern entre dans son match

Finalement, le retour du Bayern dans le match coïncide avec le coup de coude de Ribéry dans le visage de Lewandowski. Guardiola ou pas, le Bayern aura toujours ce côté un peu méchant, un peu salaud. Hier soir, c’est Franck qui est venu l’incarner pour annuler l’excédent de tendresse de ses coéquipiers. On peut parler d’expérience, oui, ou alors de coup de folie heureux. Neuer aussi répond présent. Un match à jouer dans la saison, et une note frisant la perfection. Manuel joue brillamment malgré le torrent d’occasions des Jaunes et le Bayern arrive à la demi-heure de jeu avec un bon 0-0. La bataille s’équilibre dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps. Fatigué, le Borussia relâche le pressing, laisse des espaces et commence à subir la vitesse de transmission du milieu bavarois.

À la 30e minute, Robben fait une Arjen en ratant son premier duel face à Weidenfeller. Mais le danger est là. Les hommes de Klopp réduisent leur intensité et semblent essayer d’attaquer ponctuellement. À la 35e, la paire Alaba-Ribéry est à nouveau pressée, Lewandowski efface Boateng, mais Neuer s’interpose, encore. Une finale de Grand. À la 43e, Hummels nous donne à nouveau des raisons de douter de sa fiabilité (cela commence à faire beaucoup dans les gros matchs), et laisse Robben seul devant Weidenfeller. Perdu, encore une fois. Dortmund a eu trop d’occasions pour être optimiste, mais les hommes de Klopp ont su ralentir au bon moment et conserver le nul malgré leur temps faible.

Ribéry fait sauter le verrou, Robben enfonce la porte

Mais le début de la seconde mi-temps confirme ce que tout le monde craignait : la première demi-heure supersonique de Dortmund sera coûteuse. Moins bien placés, moins intenses, moins entreprenants, les hommes de Klopp reculent. Alaba et Lahm viennent porter le ballon devant, le Borussia s’installe derrière, plus bas, plus conservateur, plus en danger aussi. Alors que Schweinsteiger entre petit à petit dans son match (ce bijou de transversale à la 53e), que Javi Martínez s’amuse à faire mentir CJP à chaque prise de balle ( « il lui manque un chouïa de technique » , d’après notre héros national) et que Boateng et Alaba remportent tous leurs duels, le rapport de force se renverse. Gündoğan ne visite presque plus la moitié de terrain adverse, et le but arrive à l’heure de jeu. Schweinsteiger est pressé, remet directement sur Neuer, contrôle de la cuisse et dégagement comme à l’entraînement. Le Borussia gère mal sa transition et ne revient pas à temps. Mandžukić dévie de la poitrine sur Robben qui, tout naturellement, accélère. Relai pour Ribéry. Et là, le Bayern prend enfin le risque de se lancer. Robben va au bout de son passe-et-va, Mandžukić va se positionner au point de penalty, et Ribéry invente une passe merveilleuse qui, si elle avait été réalisée par Özil, serait déjà immortelle.

Les Munichois sont alors mieux physiquement, plus en confiance dans le jeu, et pourtant ils semblent avoir décidé conjointement qu’ils ne peuvent pas gagner cette sacrée C1. Dante cherche le nombril de Reus, penalty. Quand Subotić glisse sur sa ligne devant Robben deux minutes plus tard, on se dit que les bavarois ne gagneront jamais. Et que le pauvre Heynckes a créé un animal incapable de tuer. Ribéry le méchant en décide autrement à la 89e. En position de 9, le Français contrôle en pivot, conserve, sert Robben d’une fine talonnade. Invité à dîner avec l’histoire, le Néerlandais skie entre deux centraux comme lui seul sait le faire, se présente devant Weidenfeller comme lui seul sait le faire, et… conclue ! Photos avec le sourire de l’homme qui a enfin réussi à conquérir la femme de sa vie, et qui n’y croit pas vraiment. Le Bayern l’emporte donc sans écraser sa finale. Oui, Pep Guardiola pourra faire (un petit peu) mieux.

Dans cet article :
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