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- Italie-France (1-3)
Les leçons de ce France-Italie
Pour son match de rentrée, la France s'est imposée en Italie. Une victoire de prestige et quelques indications sur le visage que les Bleus pourraient produire mardi contre la Biélorussie.
Les Bleus ont digéré l’Euro, a priori
La défaite en finale de l’Euro est encore dans nos têtes, mais les hommes de Didier Deschamps ont visiblement réussi à la digérer. Bousculés par l’Italie en début de match, les Bleus ont su faire le dos rond et marquer sur leur première occasion. Et la seconde. Si tout n’a pas été parfait, il n’est pas anodin de marquer trois fois sur la pelouse de l’une des meilleures défenses d’Europe. Même sans enjeu. Une victoire qui fait plaisir donc, mais à confirmer en Biélorussie, le vrai révélateur puisqu’il s’agira du premier match officiel dans la campagne pour le Mondial 2018.
Martial se débloque sur Buffon
Il aura donc dû attendre sa treizième sélection, ce qui contraste avec la précocité de ses débuts en Bleus. Mais pour son premier but international, Anthony Martial n’a pas choisi la plus dégueulasse des victimes. Le monument Gianluigi Buffon, ajusté avec sang-froid à la suite d’une erreur d’alignement de la défense italienne, qui ne se reproduira plus avant trois ou quatre ans… À part ça, il est quasiment tout le temps resté dans ses tentatives de dribbles qui marchaient il y a un an, mais plus aujourd’hui. Un match réussi grâce à un but qui pourrait servir de déclic. Va savoir…
Les latéraux vont avoir besoin de temps
Forcément, le bilan est largement amélioré par la fin de match de Layvin Kurzawa, auteur d’un débordement dangereux à la 78e et d’un but plein de malice trois minutes plus tard. Et une passe décisive de la tête sur le but de Giroud. Une action initiée par Djibril Sidibé, qui a également brillé sur une superbe récupération et la chevauchée qui va bien, conclue par la frappe trop croisée d’André-Pierre Gignac (53e). Mais globalement, les deux latéraux français ont livré une prestation timide, en se projetant peu devant durant le premier acte. Fort logiquement si l’on considère que l’un honorait sa troisième cape et le second sa première. Les situations les plus chaudes des Italiens – notamment le but de Graziano Pellè – sont venus des ailes, ce qui a donné l’impression que toute la base défensive était fragile en première période. Alors qu’au final, Raphaël Varane – même s’il se fait casser les reins par un joueur de Chinese Super League sur l’égalisation – et Laurent Koscielny ont été rassurants. À Kurzawa et Sidibé de monter en puissance dès mardi face aux Biélorusses.
Matuidi dans le dur
Il n’a finalement pas quitté le PSG où il pourrait être l’une des plus grosses victimes du changement d’entraîneur et de système. Une situation qui va fragiliser son statut en sélection s’il ne parvient pas à renverser la vapeur. Contre l’Italie, malgré un retour dans un schéma plus à même de le mettre en valeur, Blaisou a payé son manque de rythme et trop peu pesé dans la récupération, encore moins dans les phases offensives. Alors qu’il y a un an jour pour jour, il avait déjà claqué quelques pions pour Paris. Son remplacement à l’heure de jeu par Moussa Sissoko souligne aussi son manque de jus. A priori, Deschamps compte toujours sur lui pour la Biélorussie.
Giroud a le modjo bleu
Il n’a joué que douze minutes depuis le début de la saison avec Arsenal, où Arsène Wenger ne semble clairement plus le considérer comme son titulaire en puissance. Mais voilà, on a beau le critiquer ou dire qu’il ne peut pas faire gagner un titre aux Londoniens, l’ancien Montpelliérain claque toujours avec les Bleus. Et justifie ainsi ses convocations. Contre les Italiens, il a marqué quasiment sur l’un de ses premiers ballons, saisissant donc sa première opportunité. Avec un beau geste de numéro 9. Totem d’immunité pour lui.
Par Nicolas Jucha