- France
- Ligue 2
- 6e journée
Les leaders de L2 malmenés
Soirée difficile pour les favoris à la promotion, qui ont tous loupé l’opportunité de se propulser vers les hauteurs. Angers a pris le bouillon, Caen est rentré en Normandie à la mi-temps, Metz concède le nul, et Tours n’a joué que dix minutes. Du coup, ça n’avance pas vite, mais ça reste palpitant.
Ceux qui s’y voyaient déjà
Rocambolesques retrouvailles entre l’Arles-Avignon de Franck Dumas et « son » club du Stade Malherbe, qui cherche à redresser la barre après deux défaites consécutives. Histoire de rendre les débats un peu plus électriques encore, l’ouverture du score caennaise, dès la 4e minute de jeu, fait suite à un contact litigieux qui permet à Fajr de servir Duhamel seul face au but. On ne va pas se mentir, l’ambiance est glaciale, on se croirait à un sommet européen où l’on discute le sort de la Syrie. Duhamel est du genre belliqueux, il double la mise d’une frappe un peu moisie au premier poteau. Dumas n’apprécie que moyennement la performance de ses hommes, il est question de son honneur, nom de Dieu, et il renvoie ses garçons des vestiaires sans muselière : Maurice Dalé prend les choses en main et égalise en quatre petites minutes, en profitant des errements d’une défense visiblement sous Prozac. Damien Perquis, le portier caennais, se met au niveau, et réussit une merveille d’air-claquette, qui permet à Abdelhamid de donner l’avantage à l’ACA. Sinon, c’était le premier match de Gaël Givet sous les couleurs d’Arles-Avignon. Oui, LE Gaël Givet.
Tours a la réputation d’être un peu précoce. Auteurs d’un fougueux début de championnat, et excités à l’idée de se frotter à la pire défense du championnat, les hommes d’Olivier Pantaloni ont décidé de ne pas s’attarder sur les préliminaires. Sainati prodigue une première gâterie en forme de CSC sur un coup franc de Bergougnoux, Delort la glisse entre les jambes d’un défenseur pour servir Cétout, et Istres est déjà grimpé aux rideaux deux fois. Pour que le plaisir soit total, il faut être deux, alors Jérôme Leroy donne du sien, et Tardieu se cambre comme il faut pour claquer sa tête et réduire la marque. Dabo ne boude pas son plaisir, et du bout du pied, comme une caresse, permet aux siens d’atteindre le bonheur de l’égalisation.
C’est une pure action d’école qui permet aux Grenats d’ouvrir le score face à Nîmes : Ngbakoto est à la réception d’un jeu en triangle initié sur coup franc et suffisamment bien huilé pour lui permettre de glisser le ballon au premier poteau. Metz s’amuse et se confectionne un sac en peau de croco pendant toute la première période. Nîmes contre-attaque, Boche s’y connaît pour surprendre derrière les lignes adverses, d’un splendide coup de tête, et puis Nouri se fait oublier au cœur de la défense messine pour donner l’avantage aux Crocos. Nîmes croit réussir le hold-up parfait, mais c’est sans compter sur Fauvergue, qui égalise dans les derniers instants. 6 points en 5 matchs, c’est tout à fait indigne d’un ASNL qui aimerait bien faire parler son expérience face aux puceaux de L2. Créteil, qui faisait le malin en début de championnat, semble avoir compris qui était le patron. Jeannot ouvre le score en fin de première période, Augusto dégomme un attaquant qui partait seul au but et récolte un rouge : ça sent le caramel pour les Cristolliens… Sauf que N’Doye jaillit dans les arrêts de jeu pour arracher le point du nul. Nancy reste au point mort.
Ceux qui n’ont rien vu du tout
Les Tangos n’avaient pas ramassé le moindre point au cours des cinq premiers matchs et avaient pour mission de se refaire la fraise face aux Invincibles Angevins, 13 points sur 15 possibles. Difficile d’imaginer que les Mayennais puissent résister à l’envahisseur… Mais quand on est dos au mur, on en oublie les bonnes manières, et Bekamenga ne demande pas la permission de surprendre le SCO dès le premier quart d’heure. Les Orange ont beau s’être gavés de potion magique, Angers n’a pas oublié sa réussite à la maison, et égalise sur un coup franc lointain de Gamboa que personne ne détourne. Les Tangos n’en sont pas encore à danser la gigue et surprennent de nouveau le SCO par Antonyrobix. Mamadou Diallo n’a pas bu de potion magique, mais il est tombé dedans quand il était petit, il claque le 3e but lavallois au retour des vestiaires, et Alla oblige le SCO à déposer les armes en scellant le sort de la rencontre sur penalty.
Il y a un théorème, du côté de l’ESTAC, qui dit que quand Benji Nivet se sent inspiré, n’importe qui peut en faire les frais. Châteauroux a beau connaître la musique, impossible de résister à l’envolée du meneur de jeu troyen, qui délivre un amour de balle en profondeur à Gimbert, lequel a la décence de ne pas gâcher cette offrande. Et à l’image de son défenseur Denys Bain, exclu en position de dernier défenseur, Châteauroux prend l’eau, et Benji Nivet poursuit sa symphonie en transformant le penalty. Gimbert répond au chef d’orchestre en s’en allant seul dans le lointain défier toute la défense et aggraver le score d’une frappe croisée. Une équipe avec onze Benjamin Nivet serait sur le toit du monde.
Ceux qui ont vu le temps passer
Il y a des spectateurs qui ont payé pour aller voir Niort – Clermont ou Bastia – Dijon. Ils ont lâché quelques euros, ils ont renoncé à une soirée passionnante devant un vrai match de foot entre les Girondins et le PSG, parce que ce sont des passionnés, ils ont garé leur voiture pas trop près du stade, pour éviter les bouchons après le coup de sifflet final, et puis ils ont été s’asseoir en tribunes. Et bien, à l’heure qu’il est, ils sont en train de déclencher des émeutes et exigent réparation du préjudice.
Résultats et Classement de Ligue 2
Par Julien Mahieu