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Les larmes de Großkreutz

Par Côme Tessier
4 minutes
Les larmes de Großkreutz

Le week-end dernier, Kevin Großkreutz a pleuré sur un terrain de football. Des larmes de tristesse pour son club, aux portes de la deuxième division. Kevin Großkreutz est le dernier grand romantique du football – et le nouveau grand loser de sa génération.

« Tous peuvent partir. » Tous sauf un : Kevin Großkreutz. Parmi les joueurs du VfB Stuttgart, les supporters descendus sur la pelouse pour exprimer leur mécontentement ne retiennent qu’un seul nom et ce n’est pas celui de Christian Gentner, ni Alexandru Maxim et encore moins Daniel Didavi – en partance pour Wolfsburg. Non. En quelques mois et dix matchs de Bundesliga sous les couleurs du VfB, Kevin Großkreutz est devenu le joueur à part dans le cœur des supporters. Ce n’est pas un hasard : quelques jours plus tôt, l’ex de la Südtribune avait confirmé qu’il serait encore là après la descente, si descente il y avait. Quelques secondes après la défaite terrible contre Mayence à domicile, Großkreutz est prostré, assis au milieu de la pelouse, pleurant un résultat qui condamne presque à coup sûr sa nouvelle équipe. Großkreutz est l’homme d’un autre football et il vient de prendre un sacré coup de poignard. C’est surtout un joueur qui vit les échecs les plus terribles après avoir presque tout gagné dans le club de son cœur. Un joueur qui jongle entre larmes et dingueries depuis trois ans.

Larmes de crocodile

Pendant quatre mois, Großkreutz a tout donné pour la Mercedes-Benz Arena et à l’extérieur. Son arrivée correspond d’ailleurs à un coup de mieux pour Stuttgart. Sur les quatre premiers matchs, le VfB s’impose lors de confrontations difficiles à manœuvrer. Que ce soit à Cologne ou en recevant le Hertha – alors 3e de Buli –, c’est une victoire à la clé. Großkreutz prend place sur le côté droit de la défense, son meilleur poste depuis qu’il a remplacé au pied levé Piszczek avec Dortmund. Son nouveau club est alors 10e, la relégation n’est plus vraiment une problématique. Le matelas est même confortable : douze points d’avance sur la première place de relégation directe. C’est à peine si l’Europe ne commence pas à être évoquée. Seulement, ses performances rentrent doucement dans le rang, et la défense de Stuttgart est toujours aussi poreuse, pour ne pas dire flippante. Quatre buts pris contre Gladbach. Trois contre Ingolstadt. Un seul match avec un clean-sheet sur ces neuf premières rencontres. Et la tuile : une blessure. Stuttgart était onzième : Großkreutz revient, le club n’est plus que quinzième. En son absence, un seul point a été grappillé – un 2-2 laborieux face à Darmstadt. Pire, Stuttgart vient de prendre une leçon par le Werder et joue sa survie en recevant Mayence. Großkreutz fait son retour et un match mitigé. C’est une nouvelle défaite au bout – et la perspective d’une descente directe de plus en plus prononcée, sauf miracle. Großkreutz est à terre. En pleurs, quelques minutes encore après à la télévision : « Je suis désolé – encore pour aujourd’hui. J’ai fait des erreurs. C’est la faute de tout un chacun dans l’équipe, et personne d’autre. » Pourtant, avant le match, son entraîneur Jürgen Kramny avait loué son jeu et « sa haine pour la défaite » . Une haine si forte qu’elle le fait craquer après le match contre Mayence. Kevin Großkreutz pleure aussi parce qu’il le sait : sa carrière vient de lui passer sous le nez, en quelques mois. Le football a été cruel.

De champion du monde à la D2

Olaf Thon a été tout aussi cruel que le jeu, après le match, sur le plateau de Sport 1 : « Auprès des fans, il est certainement très apprécié, mais son comportement sur le deuxième but encaissé, c’est un travail défensif catastrophique. […] Großkreutz a montré de terribles faiblesses défensives. » Ce constat – certes assez justifié – est le climax d’une longue descente aux enfers pour l’ancien enfant du Westfalenstadion. Avec Jürgen Klopp, Großkreutz avait appris un nouveau poste qui lui avait permis de s’assurer à l’arraché une place dans l’équipe victorieuse à la Coupe du monde 2014. Seulement depuis, plus rien ne tourne rond. Großkreutz ne semble plus convenir où que ce soit, n’être jamais pleinement à sa place, autant sur le terrain que dans les clubs où il se trouve. Ainsi, cet hiver, Großkreutz sort de six mois sans rien à se mettre sous le pied. Son transfert à Galatasaray est un échec sur toute la ligne. Dans un premier temps, KG est interdit de terrain à cause d’un retard à l’allumage dans son transfert qui empêche l’homologation de son contrat par la FIFA. Dans un second temps, le timing devient plus que critique : Großkreutz se retrouve dans un club où l’entraîneur ne compte de toute façon déjà plus sur lui. Il passe plus de temps à Dortmund qu’en Turquie, pour voir ses potes et prévoit d’ouvrir un restaurant. Les problèmes extrasportifs, les atermoiements d’un homme fragile commencent à lui coûter cher. Pour remédier à cela, il revient à Stuttgart. Mais c’est trop tard. Joachim Löw ne compte plus sur lui. Stuttgart se précipite vers la 2. Bundesliga. Kevin Großkreutz peut pleurer, il a tout perdu en deux ans. Tout est à refaire. Tout est à reconstruire. Heureusement, les fans du VfB Stuttgart semblent décidés à l’aider à repartir d’un meilleur pied, dès ce samedi. Il reste un match pour espérer, avant de pleurer.

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