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Les Herbiers, 100 jours après
Finaliste de la Coupe de France, mais relégué trois jours plus tard, le club des Herbiers retrouve aujourd'hui l'anonymat du National 2. Longtemps dans l’attente d’un éventuel repêchage, les Vendéens ont finalement subi un exode massif de leurs héros. Cent jours après le plus bel exploit de son histoire, le VHF s’est reconstruit avec un objectif en tête : retrouver le National 1.
Massée le long des barrières de sécurité, la foule attend ses héros. Supporters de la première heure ou simples curieux, ils sont nombreux à avoir fait le déplacement pour saluer les joueurs qui, au fur et à mesure de la compétition, de leur entrée en lice sur la pelouse des Voltigeurs castelbriantais à la demi-finale victorieuse à La Beaujoire en passant par le carton à Auxerre, les ont fait vibrer. Il convenait de se réunir, aux abords de la tour Eiffel, pour rendre un hommage à la hauteur de ce qu’ils ont accompli.
Ce soir-là, pourtant, il n’y aura pas de Coupe à admirer, pas même de remontée express des Champs-Élysées. La tour Eiffel a été installée temporairement et ne culmine qu’à 32m dans le ciel des Herbiers. Les supporters, eux, ne chantent pas encore à la gloire de Benjamin Pavard, ils ont vu leur équipe s’incliner seulement 2-0 face au PSG en finale de la Coupe de France. La belle aventure vendéenne a pris fin avec panache. Mais le retour à la réalité du championnat est violent : Les Herbiers sont descendus à l’issue de leur défaite à Béziers et d’un sacré concours de circonstances lors de la dernière journée du National 1. Alors, ce 13 mai 2018, il convient simplement de dire au revoir et merci à ceux qui vont quitter le club.
« Des joueurs qui pleuraient »
« Ça a été très difficile, se souvient trois mois plus tard Stéphane Masala, l’entraîneur. Le mardi, on était au stade de France avec des félicitations de tout le monde pour cette belle finale où on a réussi à tenir tête au Paris Saint-Germain. Trois jours après, j’avais des joueurs qui pleuraient à Béziers. » Premier relégable, le club vendéen s’attache à l’idée que, comme lors des cinq dernières saisons, une équipe sera repêchée. Au gré des communiqués de la DNCG, pourtant, les espoirs s’envolent, condamnant l’effectif à une saignée. Certains poursuivent leur route en France comme Matthieu Pichot, le gardien, parti à Bourg-en-Bresse. D’autres profitent de l’exposition médiatique pour goûter à un championnat étranger, à l’instar d’Ambroise Gboho, qui rallie le KVC Westerlo, en deuxième division belge. Le départ tardif du capitaine Sébastien Flochon à Chambly achève le grand processus.
En juillet, l’effectif herbretais ne compte plus que deux joueurs alignés contre le PSG : Pierre Germann et Romuald Marie. Aujourd’hui encore, tout le monde parle de cette finale au latéral droit : « Toute la France avait les yeux tournés vers la Vendée et vers Les Herbiers donc, forcément, ça prend encore un peu de place au sein du club. » Stéphane Masala, son entraîneur, n’est pas nostalgique lorsqu’il repense à ce 8 mai historique : « J’ai vu des futurs champions du monde. J’ai vu ce qui se fait de mieux en matière de timing, de passe, d’appels, de justesse, d’équilibre d’équipe, de bloc équipe. Tout ça, ça m’a conforté dans mes convictions. Je l’ai vécu, donc je peux mieux le transmettre à mes joueurs. » Pour l’entraîneur du VHF, il faut s’appuyer sur cette épopée comme point de départ : « Il faut capitaliser sur ce qu’on a vécu. On a vu ce qu’était le très haut niveau, il faut être encore plus exigeant. On a un kop qui s’est créé, il y a beaucoup de gens qui nous attendent. »
Une défaite contre le Stade bordelais pour commencer
Cent jours après les paillettes du stade de France, le VHF est complètement focalisé sur son nouvel objectif : retrouver le National 1, un an après l’avoir quitté. Pour le mener à bien, le club a recruté des joueurs en quête de relance. Kevin Diogo, ancien de Châteauroux en Ligue 2, débarque après une expérience mitigée à Kerkyra en D1 grecque. Terence Makengo, plus jeune joueur à avoir signé un contrat professionnel avec Monaco en 2008, cherche un second souffle après un séjour à Sosnowiec, dans le championnat polonais. Oumar Pouye sort d’une saison de National à neuf pions avec Créteil. Tiecoro Keita et Anthony Petrelli étaient en manque de temps de jeu au Red Star. En tout, ils sont treize à avoir été emballés par le projet des Rouge et Noir. « Il y a plein de nouveaux joueurs, donc il faut recréer le groupe, explique Romuald Marie.Après, on est habitués à ça. On signe rarement des contrats de cinq, six ans à ce niveau-là… »
Qu’ils connaissent, ou non, la pelouse du Stade de France, tous les joueurs de l’effectif évolueront cette saison avec l’étiquette du finaliste de la Coupe de France. « On est prévenus que nos adversaires vont nous voir comme l’équipe qui descend de National et qui a été en finale contre le Paris Saint-Germain. On va être attendu » , abonde la recrue Terence Makengo. Cette nouvelle étiquette, les Vendéens en ont déjà fait les frais, samedi dernier, contre le Stade bordelais : « Sur notre premier match, on a fait quelques selfies et signé des autographes, remet Stéphane Masala. Le speaker a annoncé qu’on était finalistes de la Coupe de France, évidemment ça motive nos adversaires. » Après une première période plutôt maîtrisée, le VHF tombe finalement dès son premier rendez-vous (1-0). « Je me suis plongé dans les archives, sur les dix dernières années, aucune équipe qui descendait de National n’est parvenu à remonter directement » , affirme Stéphane Masala. Pour combien de finalistes de la Coupe de France ?
Par Nicolas Grellier
Tous propos recueillis par NG