- Espagne
- Liga
- 7e journée
- Real Madrid/Atlético (0-1)
Les gladiateurs de l’Atlético domptent le Real
Les hommes de Diego Simeone ont exécuté leur partition à la perfection pour venir à bout d'un Real Madrid au jeu stérile et stéréotypé (1-1). En marquant l'unique but du match, Diego Costa s'est fait 80 000 ennemis.
Real Madrid – Atlético Madrid : 0-1
But : Diego Costa (11e) pour l’Atlético
Avec Diego Costa, « El Cholo » Simeone tient un grand joueur et une grosse fouine. Non content de provoquer ses adversaires, le public et l’arbitre sur presque chacune de ses actions, le Brésilien a aussi mis une grosse claque au Real Madrid en inscrivant l’unique but du match dès la 11e minute. Du propre. Pourtant, les supporters merengues étaient prévenus, l’Atlético de Madrid avait déjà eu l’audace de remporter le dernier derby de Madrid et de priver le Real d’un énième titre en Coupe du Roi en mai dernier. Ils auraient davantage dû prendre au sérieux cette bande de chiens fous, dirigée par l’entraîneur le plus charismatique de Liga…
Diego Costa fait enrager Bernabéu
La tribune fondo sur se pare d’un immense écusson aux couleurs du club au moment où résonne l’hymne du club : « ¡Hala Madrid!, ¡Hala Madrid! À triunfar en buena lid, defendiendo tu color ¡Hala Madrid!, ¡Hala Madrid!, ¡Hala Madrid! » . Les hommes de Carlo Ancelotti craignent visiblement leurs adversaires puisqu’ils entrent sans attendre dans la rencontre en monopolisant le cuir. Leurs adversaires sont plus timides, se cantonnant à bien défendre et affûtant leurs armes sans faire de bruit. Sur une perte de balle de Di María, Filipe Luís récupère à 35 mètres du but adverse, transmet instantanément à Koke qui sert parfaitement Diego Costa dans la profondeur. Considéré comme un porteur d’eau il y a à peine deux ans, le co-meilleur buteur de la Liga contrôle et ajuste Diego López d’un plat du pied parfait. Et le bouillant Bernabéu des premières minutes se transforme en cathédrale.
L’Atlético prend le Real à son propre jeu : le contre. Après ce coup de poignard, la partie reprend sur les mêmes bases avec un Real Madrid dominateur dans le jeu mais vulnérable sur chaque accélération de l’adversaire. Côté Atlético, les actions sont fluides, presque instinctives. Côté Real, c’est tout l’inverse, le jeu est heurté, les transmissions prévisibles. Seul Benzema, auteur de deux bonnes têtes — la première difficilement captée par Courtois, la seconde juste à côté — parvient à réveiller ses supporters. À mesure que la mi-temps approche, le match se tend, les fautes se multiplient, les roulades aussi. Pendant que Cristiano se fait faucher d’un côté du terrain, les deux Diego — Costa et Lopez — se frittent de l’autre sous les huées et les cris de singes du public. Monsieur Antonio Miguel Mateu Lahoz est soulagé de pouvoir siffler le repos avant que les choses ne dégénèrent vraiment.
Bale dans le grand bain
La seconde période débute par un petit événement : la première de la belle gueule de Gareth Bale à Bernabéu. Le Gallois prend la place d’un Di María pas vraiment à son avantage. Visiblement très peu satisfait de son équipe, Ancelotti tente le tout pour le tout en faisant aussi entrer Modrić à la place d’Illarramendi. Après ce double changement, la partie reprend comme elle s’était terminée : un méchant coup de coude d’Arbeloa sur Villa et une prise de bec entre Diego Costa et l’arbitre. Côté jeu, les changements n’apportent pas grand-chose puisque les attaquants du Real continuent à s’empaler sur la défense regroupée d’un Atlético toujours dangereux en contre. Suite à un contrôle raté de la Benz’ (qui essuie au passage une belle bronca), Costa est à nouveau lancé dans la profondeur et se retrouve seul face à Diego López. Cette fois, c’est le successeur d’Iker Casillas qui remporte le duel.
À l’étroit dans sa zone, le « Cholo » Simeone se dépense autant que ses joueurs. Il bondit, braille, gesticule, alpague l’arbitre. Un numéro à lui tout seul. Prostré sur son banc, papa Carlo fait grise mine. Les folles courses de Bale ne suffisent pas à redonner le moral à 80 000 supporters de plus en plus en plus exaspérés par la prestation de leurs joueurs. Vraiment peu inspirés jusque-là, les Madrilènes se mettent néanmoins à jouer dans les 10 dernières minutes. Morata d’un sublime retourné puis Cristiano sont à deux doigts d’égaliser mais les Colchoneros peuvent compter en plus sur un petit brin de chance. Ce soir, ils ont livré un grand match, mis le rival à 5 points et récupéré la tête de la Liga. Grand.
Par Pablo Garcia-Fons, au Santiago Bernabéu