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Les garçons et Guillaume, à table !

par Matthieu Pécot
Les garçons et Guillaume, à table !

À peine revenu en France, le néo-Bordelais Guillaume Hoarau croisera la route du PSG, le club qu’il a quitté il y a un an pour la Chine, ce soir en quart de finale de Coupe de la Ligue. Le style de match taillé pour les Girondins et leur recrue hivernale.

Guillaume Hoarau a marqué plus de buts pour le PSG (56) que George Weah (55). Son total, fruit de quatre ans et demi au Parc (2008-2012), est aussi plus élevé que celui de Ronaldinho, Okocha et Leonardo réunis (55). Qu’à cela ne tienne, aux yeux d’une masse qui a la fâcheuse tendance à mémoriser uniquement ce qu’elle a envie de mémoriser, le joueur acheté 500.000 euros au HAC lors de l’hiver 2008 a bien moins marqué les esprits que ses statistiques ne peuvent le suggérer. Peut-être parce que son style n’est pas le plus spectaculaire, à une époque où les muscles, les skills et les pointes de vitesse indécentes doivent faire partie du répertoire du joueur offensif. Peut-être aussi parce que sa tendance à vendanger régulièrement comme un malpropre a éclipsé son côté tueur. À cause de tout ça, le premier titre du PSG version Qatar ne sera jamais associé à Hoarau alors que le garçon a pourtant effectué quelques furtives apparitions durant la première partie de saison dernière, ce qui lui suffit pour décorer sa page wikipedia d’un « champion de France 2013 » du plus bel effet.

Il aurait pu rester à Paris il y a un an, s’accrochant à la jambe de Carlo Ancelotti en tentant de le convaincre que son grand gabarit pouvait rendre des services des deux côtés du terrain, il n’en a rien été. Hoarau est trop conscient de son niveau pour savoir que la dimension ibrahimovienne prise par le PSG allait finir par le tuer s’il s’était acharné à jouer les gentilles doublures (triplures?).

Il chante à l’anniversaire de Verratti

Le souvenir de ses derniers matchs parisiens rappelle que le natif de Saint-Louis aimait autant faire don de son corps en sauvant des ballons sur sa ligne qu’ajouter de vulgaires buts à sa collection. Son départ au Dalian Aerbin, dans la province du Liaoning, ne l’a pas empêché de manifester son amour pour le club de la capitale. Le 5 novembre dernier, Hoarau avait ainsi répondu présent à l’appel de Marco Verratti, qui fêtait ses 21 ans en France quelques heures après un match de Ligue des champions contre Anderlecht (1-1). Une scène surréaliste accompagnait l’arrivée du gâteau : Gary Dourdan (Warrick des Experts Las Vegas) et Hoarau (lui, l’ancien joueur de Gueugnon) entonnaient Redemption Song de Bob Marley.

Bien plus que David Beckham, Guillaume Hoarau est le véritable trait d’union entre le PSG de Jean-Christophe Bahebeck et celui de Zlatan. Et ce n’est pas ouvrir un débat que de dire que, parallèlement à ce symbole, il est l’un des meilleurs attaquants français de ces dix dernières années. Juste avant de filer en Chine, le filiforme avant-centre (1,92 m, 80 kg) n’était pas complètement largué sur le plan international. Son but en finale de Coupe de France face à Monaco (1-0) en mai 2010 n’avait fait qu’alimenter un rêve de Mondial qui reste inassouvi.

C’est au fond le principal manque dans la carrière de Hoarau : une phase finale de grand tournoi. Puisque Djibril Cissé s’est déclaré candidat à une place dans l’avion pour le Brésil, tous les attaquants français ont le droit d’y croire. Même si son faible rendement en Chine (3 buts en 20 matchs) et le fait qu’il n’a plus joué depuis cinq mois joue clairement en sa défaveur, l’Histoire a prouvé qu’il y avait toujours une place dans la soute pour un invité-surprise. Du haut de ses 5 sélections et 0 but, Hoarau en serait une énorme. Mais il n’est pas à un défi près.

Barré par Lesage et Kandia Traoré

Ce serait fou mais ce ne serait qu’un défi de plus relevé par le garçon, qui a bâti sa carrière sur un sursaut sportif qui aurait flingué le moral du commun des mortels. À 22 ans, au moment où il est censé prendre son envol, Hoarau, arrivé deux ans plus tôt en métropole, affiche trop de lacunes par rapport au tandem Kandia Traoré/Jean-Michel Lesage pour avoir sa place au HAC. Thierry Uvenard, coach de l’époque, envoie alors Guigui se faire les dents six mois à Gueugnon, alors en L2, et jure qu’il reviendra très fort. En une demi-saison, Hoarau retourne la Saône-et-Loire et embraye avec une saison ronaldesque pour le HAC : 28 buts, un total dingue qui le téléporte à Paris. Dans la foulée, il enchaîne avec 17 buts au PSG et voit sa carrière prendre enfin de l’épaisseur.

Alors quoi ? Alors Hoarau n’a pas encore eu le temps de révolutionner la vie des Girondins mais son entrée lors de la défaite face à Toulouse samedi (0-1) a été le seul motif de satisfaction de Francis Gillot. Les absences de Cheick Diabaté et Jussiê garantissent à l’ancien Havrais d’avoir du temps de jeu ce soir. Et même quand ces deux-là reviendront, l’avant-centre, qui fêtera ses 30 ans en mars prochain, n’aura aucun mal à dompter la concurrence. Et si, au fond, Guillaume Hoarau en était là où il est aujourd’hui uniquement grâce à Jean-Michel Lesage et Kandia Traoré ?

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