- Le tour de France des buvettes de stade
- Saint-Étienne
Les fins gourmets stéphanois
Accueilli par un Wifi PoteauxCarresGare et une banderole couleur « menthe à l'eau » comme dit Eddy, le socio stéphanois sait que Google Maps devrait lui indiquer un trajet rapide jusqu'aux premières buvettes. Les fumées du Chaudron qui bout encore doucement sentent le graillon et font un bruit « électrogène ». Si les supporters de l'entente St-Michel-de-Maurienne – Villargondran du jour cassent la croûte avec leur tomme de Savoie perso, les Verts sont nombreux à se chauffer à la bière en canette et aux saucisses grillées, principalement côté tribune Jean Snella.
LA BUVETTE DE JOCELYNE
Emplacement : Boulevard Roger Hocher, sous la rue Claude Verney Carron. Tribunes Pierre Faurand / Jean SnellaMenu : Pan-bagnat (4€), sandwich saucisse de Toulouse (5€), canette 33 cl 1664 ou Heineken (2,80€)
« Je me souviens qu’en 1996, lors d’un match de l’équipe de France, Platini et Fernandez s’étaient arrêtés manger un bout chez nous. Et que dire de Pierre Sled, un véritable habitué ! » Le stand-caravane de Jocelyne est en roue libre niveau anecdote. Il faut dire qu’il en a servi des saucisses de Toulouse depuis 1987, prises en sandwich dans des mini-baguettes d’un boulanger du coin et déposées sur une feuille simple de sopalin blanc. Le vin chaud est d’ailleurs resté affiché à 10 francs. Une table de camping permet de poser sa 1664 en canette, ou son café, avec sucre rose Daddy en illimité. Les autres saucisses, bien rouges, attendent patiemment dans la machine à hot-dog. Ici pas de frites, mais des pans-bagnats et autres sandwiches froids, glissés par la patronne dans un emballage aussi plastique que les crocs ASSE vendus sur le stand d’à côté.
BURGER’S HOUSE
Emplacement : Rue Camille de Rochetaille. Tribunes Jean Snella / Henri PointMenu : Burger pays (8€), grande frite (2,20€), Merlot rouge 2013 (3€)
Éric, tablier noir et tatouage désormais moins foncé, arrête depuis septembre 2014 son camion bleu 42, pourtant francisé « La maison du Burger » , rue Camille de Rochetaille. Sa spécialité à lui, américanisée, c’est le hamburger-maison, CQFD. « Parmi les 10 de ma carte, c’est vraiment le Pays le plus prisé à domicile : bœuf (possibilité de remplacer par du poulet), salade-tomate-oignon, et surtout fourme de Montbrison. Je le conseille rincé au Merlot. J’en ai des mignonettes. » Le bun, incrusté sésame, est un peu sec, mais la bonne mayo vient graisser le tout. Les frites, comme tous les produits ici, sont fraîches. Compter 5 bonnes minutes de préparation, Éric travaille en solo. La petite aubette protège le fan du duo muffin/brownie pour qu’il puisse taper sans se mouiller son code de carte bleue. Les tickets resto sont aussi acceptés.
LA RACLETTE
Emplacement : Rue de l’artisanat et du concept. Tribunes Jean Snella / Henri PointMenu : Hot-dog géant + frites (6€), crêpe au sucre (2,5€), vin chaud (2€)
Le camion Renault de la Raclette semble apatride : couleur sang et or, mais patronyme montagnard. C’est que Virginie jolie lui a fait rouler sa bosse depuis 10 ans, du Festival Country de Craponne-sur-Arzon à la Fête des plantes de Saint-Étienne, en revenant toujours à Geoffroy-Guichard. Les supporters des deux kops l’attendent, prêts à chanter leur hymne « des frites, des frites, des frites » (surgelées), chauffés à blanc par la pinte en canette à 3€. Le plan Texan (5€) – sauté de dinde, poivrons, épices & co revenus dans un grand plat à paëlla – n’est activé que lors des gras matchs. Sinon, c’est jambon-beurre avec petit pain de la boulangerie de Saint-Priest-En-Jarez, ou crêpe maison, nappée de confiture, Grand Marnier ou Nutella (3€). À manger avant que les enceintes ne se mettent à cracher le match retransmis par la radio locale.
Le tour des buvettes de…
– Metz – Lyon – Rennes – Lille – Nantes
Par Guillaume Blot, sur la route