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Les fiches des managers
Les stars affluent aussi sur les bancs de touche de Premier League. Présentation de ce Big 7 des entraîneurs.
Arsenal : Arsène Wenger
Putain, vingt ans ! Le 30 septembre 2016, Arsène Wenger fêtera ses deux décennies sur le banc d’Arsenal. Le bilan de l’Alsacien dépend d’où l’on se place. D’un côté : le « boring Arsenal » transformé en une équipe plaisante, un titre historique en 2004, une régularité exceptionnelle (19 participations consécutives à la Ligue des champions). De l’autre : aucun titre de champion depuis ces fameux « Invincibles » de 2004, aucun titre européen et une étiquette de loser malgré de gros investissements (Özil, A. Sánchez ou aujourd’hui Xhaka ). L’année à venir pourrait bien trancher : le contrat de Wenger s’achève en fin de saison et tout laisse à penser qu’il ne rempilera pas.
Comment Wenger va… partir en gagnant une coupe
La saison d’Arsenal démarre comme toutes les autres : sans frisson et sans but de Giroud. Le tournant intervient après une défaite 4-0 à Turin en C1. « J’ai vu onze hommes contre onze puceaux » , rigole Patrice Évra. Fragiles, Xhaka, Özil et la moitié de l’équipe fondent en larmes. Wenger les remplace par de glorieux anciens : Lee Dixon, Tony Adams, David Seaman, Ray Parlour. Des types qui puent la bière et squattent les comptoirs collants des pubs. Ils se prennent des cuites et des tôles, sauf en FA Cup, où Adams casse la jambe de Pogba en finale en lui criant : « I’m back. » Arsène soulève le trophée, quitte Arsenal et repart en Alsace écrire ses mémoires. Le titre : « Arsène ? Oui. »
Le moment de génie : En janvier, Wenger annonce le retour de Dennis Bergkamp.
Le moment gênant : Wenger achète l’attaque des U15 de Viry-Châtillon après le transfert avorté de Bergkamp, toujours flippé à l’idée de prendre l’avion.
Chelsea : Antonio Conte
Si Wenger est un chef scout, alors Antonio Conte est le parrain. Charismatique, sanguin, meneur d’hommes : bref, on peut empiler les poncifs à propos de l’Italien, mais rien ne vaut ses résultats et l’épatante image de Conte sur le banc. Sa capacité à transcender une équipe d’Italie moyenne (sur le papier) lors de l’Euro et ses brillantes victoires à la Juve avec des cadors lui ont donné l’étiquette de « tacticien hors pair » . Aucune raison que ça ne colle pas à Chelsea. On pose quand même quelques questions. Conte n’a jamais coaché en dehors d’Italie. Il doit redonner confiance à un groupe qui a totalement lâché la saison passé. Et surtout, comment faire sans la BBC (Barzagli-Bonucci-Chiellini) ?
Comment Conte va… réussir à virer John Terry
C’est la dernière année du défenseur historique de Chelsea. Et visiblement, il n’en a rien à foutre. Pourtant nommé capitaine, Terry pervertit l’innocent N’Golo Kanté avec du panaché et pique le sac à dos Bob l’éponge de Michy. Conscient du boulet qu’il traîne dans l’équipe, Conte engage la kryptonite du défenseur anglais : Wayne Bridge. Déprimé, ressassant les mauvais souvenirs, Terry quitte Chelsea, mais termine la saison dans le club de Boris Johnson, le « FC Londoniens à la coupe de cheveux approximative » . Pour pallier ce départ, Conte recrute Marcel Desailly, qui prend aussi en charge le compte Twitter du club. « HAHAHA » .
Le moment de génie : En octobre, Conte décide de confier le brassard à N’Golo Kanté, qui respire la classe sur le terrain.
Le moment gênant : Au gala de Noël, Antonio Conte, homme le plus classe du monde, voit débarquer N’Golo Kanté sapé en Zara Men.
Leicester : Claudio Ranieri
Inutile de raconter à nouveau l’un des plus grands exploits de l’histoire du foot anglais. On connaît les difficultés cette année pour Leicester : un calendrier dément avec la C1 et des équipes en face qui seront prévenues. Au-delà de maintenir son équipe dans le top 5, l’enjeu personnel pour Ranieri sera de légitimer sa place parmi les grands techniciens, tant son maigre palmarès lui avait été rappelé à son arrivée. Reste à savoir ce qui prime lorsque l’on juge un entraîneur : ses titres ou sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs. L’Italien a encore quelques années pour mettre tout le monde d’accord.
Comment Ranieri va… encore surprendre
Pourquoi changer une technique qui gagne ? Tout le mois d’août, Ranieri achète des joueurs au même profil que la saison dernière et recrée entièrement une équipe improbable. Il a déjà récupéré Mendy pour remplacer Kanté. Il recrute Joleon Lescott pour Wes Morgan (comme défenseur lourd), Yohann Thuram pour Kasper Schmeichel, Phillip Cocu contre Danny Drinkwater, Govou à la place de Vardy (attaquant whisky-coca) et Boudebouz prend la place de Mahrez. Leicester conserve son titre.
Le moment de génie : L’inauguration d’un pub au centre d’entraînement pour booster Vardy.
Le moment gênant : L’élimination en poules de la C1 sur un but de Valère Germain.
Liverpool : Jürgen Klopp
Lorsqu’il récupère Liverpool en octobre 2005, Klopp a dans ses mains un groupe cassé par la période Brendan Rodgers. En fin de saison, les Reds terminent avec deux finales perdues (Ligue Europa, League Cup) et une huitième place. Pas mal, mais un goût d’inachevé. L’essentiel est ailleurs. Cet été, l’Allemand a prolongé son contrat jusqu’en 2022. Une volonté de travailler dans le temps long pour façonner une équipe avec ses principes : intensité, transitions très rapides, sens du collectif exacerbé. Avec moins d’argent et de talent que ses concurrents cette année, Klopp bosse pour le futur et l’obtention d’un titre qui fuit Anfield depuis vingt-six ans.
Comment Klopp va… faire de Moussa Sissoko une légende
Fraichement revenu de Rio où il a décroché la victoire au 3000m steeple, Moussa Sissoko trouve enfin un point de chute : Liverpool. Dès le premier entraînement, Klopp comprend qu’il tient le messie. Il le nomme capitaine et lui donne les pleins pouvoirs. Sissoko fait tout : il court (forcément), marque, répare Mario Balotelli, détruit les locaux du Sun, apprend à la femme de Sakho à faire cuire des steaks. Le titre empoché dès le mois de mars, Klopp prend conscience qu’il doit mettre Sissoko au service de l’humanité. Moussa est alors détaché en Syrie pour deux semaines, règle le conflit et terrasse Daech. François Hollande et Julie Gayet décident d’appeler leur nouveau-né « Sissoko » .
Le moment de génie : Fasciné par les succès de l’Allemand, François Hollande arbore le T-shirt « The Normal One » de Klopp lors de la campagne présidentielle.
Le moment gênant : Quand on va se rendre compte que Klopp est aussi crade que Joachim Löw. Deutsch Qualität.
Manchester City : Pep Guardiola
Pep Guardiola a bizarrement de nombreux haters. Selon eux, le Catalan aurait eu à chaque fois la chance d’avoir un effectif en or, tant au Barça qu’à Munich. Pire, le gars n’a même pas été capable de gagner une Ligue des champions avec le Bayern. Bon, pourquoi pas. Mais c’est oublier les innovations permanentes de Guardiola, un jeu bien moins stéréotypé qu’on ne le croit, et la progression des joueurs passés sous ses ordres. Avec City, Pep a l’occasion d’imprimer un style à une équipe qui en a cruellement manqué l’an passé, malgré une demie de C1. Et cette fois, les médisants ne pourront pas ressortir l’argument de l’effectif au-dessus du lot.
Comment Guardiola va… inventer un nouveau schéma
Face à un effectif pléthorique, Guardiola peine le premier mois à trouver la bonne organisation. Pire, tous ses défenseurs se blessent. Sauf un : Eliaquim Mangala. Guardiola trouve l’explication en trouvant un curieux prospectus dans son courrier. « Pr Eliaquim M. La solution : problèmes de couple, réussite professionnelle, souci d’érection et mal de dos. » Pep prend rendez-vous et se trouve face au défenseur français qui le maraboute. Guardiola invente le « Mangala-4-5 » . Devenu impérial grâce à la magie et la science de Pep, le joueur guide City vers la victoire en C1 et voit ses droits sportifs répartis entre huit fonds d’investissement.
Le moment de génie : Le passage au 3-5-2 face au PSG en quart de finale retour de C1. Victoire 3-0 et qualification. En tribunes, Nasser demande à Kluivert : « Superbe cette tactique. Pourquoi on n’a jamais joué comme ça nous aussi ? »
Le moment gênant : La défaite contre Carlito et le Bayern en demie de la C1. En conférence de presse, Franck Ribéry débarque en tongs derrière Guardiola. « La rouetourne a tourné » , glisse le Français.
Manchester United : José Mourinho
Qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, le retour de Mourinho sur un banc de touche est une douceur. Compétiteur hors pair, fin tacticien, grande gueule : bref, on sait que le « Special One » va donner un coup de fouet à Manchester United, traumatisé par l’ère Van Gaal. Et il n’aura pas le droit à l’erreur après un mercato dantesque (Bailly, Ibra, Mkhitarayan, Pogba). Pour son ego, le Portugais aura sûrement une volonté inouïe d’effacer une fin calamiteuse à Chelsea l’an passé, entre licenciement, résultats bidons et procès Carneiro. Bref, on s’assoit et on sort le pop-corn.
Comment Mourinho va… se faire dégager
On sait bien que José Mourinho aime la provocation, notamment avec ses confrères. Problème, cette fois, ce sont ses joueurs qui vont le pousser à bout. Pogba commence à sécher des entraînements pour préparer les championnats du monde de dab. Zlatan se barre souvent pour aller chasser le cerf. Mourinho demande alors conseil au King Canto pour retrouver de l’autorité. Après une entrevue riche, le Portugais revient et dégomme ses deux stars avec un kung-fu kick. Viré par sa direction, Mourinho est remplacé par Laurent Blanc. Ibra est content de retrouver son ancien entraîneur-adjoint du PSG.
Le moment de génie : Le Mou met Anthony Martial arrière gauche contre Liverpool (victoire tonitruante 1-0).
Le moment gênant : Anthony Martial chope la fille du Mou au réveillon du Nouvel An.
Tottenham : Mauricio Pochettino
Il a cru un moment au titre. Mais ses joueurs ont finalement terminé 3es derrière Arsenal. Pochettino n’est pas passé loin de ramener un titre qui fuit Tottenham depuis 1961. En deux saisons, l’Argentin a rebâti les Spurs en une équipe séduisante, avec une nouvelle génération (Dier, Alli, Kane) en tête de gondole. Pochettino a notamment imposé un pressing intense et son goût pour le perfectionnisme à ses joueurs. Sauf que pour l’instant, il n’a rien gagné. Entre une coupe, une place dans le top 4 et un parcours réussi en C1, il faudra peut-être choisir.
Comment Pochettino va… gagner un derby 5-0
Début de saison catastrophique pour Tottenham, lâché par Hugo Lloris, devenu « doublure-cascade » de Pierre Palmade. Sans défense, les Spurs se retrouvent aussi sans attaque : Harry Kane se fait les ligaments croisés en tirant un corner avec l’Angleterre. Pochettino déprime et part siffler un fernet-cola au pub. Au comptoir, deux Français au grand nez. Guillaume Warmuz et Tony Vairelles traînent à Londres pour tabasser Lee Dixon, dix-huit ans après Arsenal-Lens. Pochettino les embauche pour une pige face aux Gunners. Warmuz sort tout. Tony claque un quintuplé et célèbre ses buts en tirant en l’air. À balles réelles.
Le moment de génie : Clinton N’jie vendu 32 millions d’euros à Marseille en janvier, après le rachat du club olympien.
Le moment gênant : Les Spurs terminent encore juste derrière Arsenal. Pochettino se fait chambrer par Wenger, qui fait une « Kurzawa » devant lui.
Par Guillaume Vénétitay