- Community Shield
- Liverpool-City (1-1)
Les félicitations pour Bravo
Profitant d'un Ederson à peine revenu de vacances, Claudio Bravo a fait mieux qu'assurer le travail lors du Community Shield. En écoeurant Mohamed Salah et consorts, il a carrément offert le symbolique trophée aux siens. Une éclaircie, pour celui qui est resté blessé toute la saison dernière.
Pas sûr que beaucoup de monde s’attendait à ce que le grand bonhomme de ce 97e Community Shield, la « grande messe » d’avant-saison du football britannique, soit lui. Il y avait quand même du beau peuple sur cette pelouse de Wembley, pour cette première affiche de la saison entre le champion d’Europe et le roi d’Angleterre, à commencer par un Rodri Hernández que l’on attendait. Mais alors que l’an dernier, Sergio Agüero avait illuminé l’évènement en claquant un doublé, c’est cette fois à l’autre bout du pré que se cachait l’homme du match.
C’est plutôt simple : la dernière fois que Claudio Bravo avait enfilé les gants pour défendre la cage du Manchester City FC, c’était il y a 364 jours au même endroit pour ce match face à Chelsea lors duquel le club mancunien avait glané sa cinquième Supercoupe d’Angleterre. Entre août 2018 et aujourd’hui, il y a en effet eu cette rupture du tendon d’achille contractée à l’entraînement qui a écarté l’illustre international chilien des terrains pendant quasiment un an alors qu’il avait eu droit à treize titularisations toutes compétitions confondues en 2017-2018. Du coup, lorsqu’Ederson se reposait en League Cup la saison dernière, c’est le jeune kosovar Arijanet Murić – rappelé en urgence de son prêt au NAC Breda – qui était aligné. Sauf qu’après cette prestation du jour, les choses se sont confirmées : le grand Claudio sera là en 2019-2020, pour assurer ce poste de numéro 2.
Propre des pieds aux gants
Enfin remis sur pied, l’ancien portier de la Real Sociedad avait l’occasion de montrer ce dimanche ce qu’il avait encore dans le bide à 36 ans, l’habituel titulaire brésilien soufflant encore un peu après son été marqué par un titre en Copa América. Logiquement investi et certainement tout content de renouer avec le ballon, Bravo a donné le ton dès l’entame et a rapidement fait comprendre que City aurait un atout pour assurer ses arrières. Déjà, le garçon a retrouvé son jeu au pied. Une aptitude qui avait tapé dans l’oeil du Barça en 2014, et qui n’est pas non plus étrangère à la venue du gardien à City sous les ordres du tatillon Guardiola il y a trois ans. Positionné très haut, Bravo a aéré le jeu des Citizens, s’est appliqué à la relance et s’est mis au diapason des siens, impressionnants en début de première période. Mais c’est dans les bois, sur sa ligne, que celui qui compte 119 capes avec la Roja a véritablement brillé.
Mohamed Salah, qui a fait des misères à Oleksandr Zinchenko, a par exemple passé son match à buter sur le mur de Buin (impeccable au sol, mais aussi auteur de quelques sorties salvatrices). Roberto Firmino, ou encore Naby Keita n’ont pas plus été en réussite. Bon, le dernier rempart a également été supplée par ses montants (15e, 57e et 58e) et a fini par encaisser un pion de Joël Matip à bout portant (76e) au moment où ses partenaires étaient en train de rendre les armes. Mais en tenant la baraque dans le dernier quart d’heure – grâce aussi à un retour de titan de Kyle Walker dans le temps additionnel -, il a permis à sa formation de laisser passer l’orage. Puis, il ne lui restait plus qu’à terminer son oeuvre face aux tireurs reds après les trois coups de sifflet de Markin Aktinson. Georginio Wijnaldum a eu le pied tremblant, et l’homme a remporté son duel avec Alisson Becker. Voilà, nous sommes en 2019 et Claudio Bravo est encore capable de faire basculer une partie. Personne ne l’avait pris, ce pari.
Par Jérémie Baron