- Liga
- 4e journée
- Málaga/Levante
Les Européens bienheureux
Cet après-midi, Málaga recevra Levante à la Rosaleda. Deux petits nouveaux en Europe, que tout opposait il y a quelques mois, et qui se retrouvent dans une situation similaire en ce début de saison : sans un rond, sans profondeur de banc, mais boostés par l’euphorie de leurs premiers pas parmi les grands.
Il y a quelques mois, Málaga et Levante formaient le grand écart de la Liga. Pendant que l’un survivait à coups de prêts et de mini-contrats, l’autre voyait défiler les pétrodollars et les noms ronflants sur la Costa del Sol. Pourtant, depuis la fin de saison dernière, tout les rapproche. Du point de vue football, d’abord. Suite à une saison aboutie, Málaga et Levante ont marqué l’histoire de leur club. Pour la première fois, les Granotes vont jouer les poules de la C3, les Andalous celles de la grande C1. C’est beau. L’incroyable ascension de Málaga a toutefois été plombée par celui-là même qui l’avait initiée, Abdullah bin Nasser bin Abdullah Al Ahmed Al Thani en version longue, qui a décidé de couper brutalement l’alimentation financière. Résultat, Pellegrini a perdu Rondón et Cazorla, et a dû franchir le tour préliminaire face au Panathinaïkos avec un gamin de 16 ans en avant-centre. Avec marqué Fabrice et 45 dans le dos, qui plus est.
L’Europe comme stimulant
L’un comme l’autre ont donc passé l’été à essayer de boucher les trous pour former une équipe compétitive, sans aucune capacité d’investissement. Dans les dernières heures du mercato, Saviola et Roque Santa Cruz ont quand même rejoint Málaga, et Obafemi Martins vient de s’engager avec Levante. De vieilles connaissances dont l’expérience ne fera pas de mal. L’objectif des deux effectifs, laisser de côté les questions financières (pas toujours évident quand les salaires ne sont pas payés) et se concentrer sur le sportif. Pour cela, les joutes européennes ont été d’une aide précieuse. Un stimulant. Les deux équipes ont passé sans encombres leurs tours préliminaires, entre joie et émotion. Désormais, elles attendent le Milan AC, le Zénith et Anderlecht à Málaga, Twente, Hanovre et Helsingborgs à Levante. Sans pression. Ces escapades européennes ne sont qu’un bonus, une grande découverte pour la majorité des joueurs et une force supplémentaire pour le quotidien du championnat. Et non l’inverse.
« Ne penser qu’au match qui vient »
Après cinq matchs officiels de chaque côté depuis la reprise, le bilan est positif : trois victoires et deux nuls pour Málaga, trois victoires, un nul et une défaite pour Levante. Cet après-midi, sous le soleil andalou (match à 16h dans la région la plus chaude d’Espagne, la LFP a vraiment des problèmes avec les horaires), Málaga tentera de reprendre provisoirement la tête de la Liga, tandis que les Granotes chercheront à faire le trou avec la zone rouge. « C’est une saison différente, il va falloir s’habituer à ne penser qu’au match qui vient, donc pour l’instant celui de Levante samedi » , expliquait cette semaine Pellegrini, en référence à la venue du Zénith Saint-Pétersbourg à la Rosaleda mardi prochain. Assurer en Liga, apprendre et se faire plaisir en Coupe d’Europe, voici les consignes des deux novices. Pendant ce temps-là, les dirigeants s’activent pour résoudre les soucis économiques. D’ici la fin du mois, Málaga devra justifier à l’UEFA ses retards de paiement (transferts, salaires). Le Los Angeles Times, de son côté, assure que David Beckham et Alexi Lalas, ancien président de LA Galaxy, seraient prêts à racheter 75% du club andalou. « Qu’ils nous fassent plaisir et achètent plutôt Levante, propose Juanlu, l’un des meilleurs joueurs granotes. Avec le cheikh, Málaga a déjà fait entrer des centaines de millions d’euros. Beckham, on va l’inviter à goûter nos paellas et découvrir nos loges VIP. » À Levante, l’Europe a aussi apporté confiance et bonne humeur.
Par Léo Ruiz