- Argentine
Les étoiles albiceleste ont perdu leur éclat
C'est une petite révolution qui secoue le football argentin à l'orée de cette nouvelle décennie : aucun des "Cinq grands" de Primera (Boca, River, San Lorenzo, Independiente et le Racing) ne dispute la Copa Libertadores. Une première depuis vingt-sept ans, plus symptomatique qu'anecdotique.
Alors que River et Boca pataugent dans le ventre-mou du classement, que le Racing vient d’éjecter son entraîneur Claudio Vivas, que le président de San Lorenzo a dû conforter publiquement Diego Simeone, son entraineur, la semaine dernière, Independiente, premier (ex-aequo avec Vélez, Colon et… Godoy Cruz de Mendoza) après quatre journées, entretient l’illusion de grandeur parmi les étoiles du football gaucho. Aucun des cinq grands du championnat argentin (qui trustèrent de 1931, début de l’ère professionnelle, à 1966 les titres de champion) n’est parvenu à se qualifier pour la Copa Libertadores 2010 qui vient de démarrer sur le continent américain. En leur absence, Estudiantes de La Plata, vainqueur du trophée l’an passé, Lanús, Vélez Sarsfield et Banfield (respectivement champions des tournois de clôture et d’ouverture 2009) ont la lourde tâche porter haut les couleurs de l’Argentine, après l’élimination au premier tour de Colón et de Newell’s Old Boys.
Estudiantes prend la relève
Pour Estudiantes, l’équipe argentine la plus régulière depuis quelques années (championne en 2006, finaliste de la Copa Sudamericana en 2008 et couronnée d’une nouvelle Libertadores 2009, après celles de 68, 69 et 70), qui rompit l’hégémonie des “Cinq grands” à l’échelle locale en 1967, il s’agira de défendre un titre conquis face à Cruzeiro de Belo Horizonte en juin dernier. Avec dans ses rangs une flopée d’internationaux albiceleste (l’ancien Munichois José Sosa, le fougueux Clemente Rodriguez, l’expérimenté Juan Sebastian Veron, le valeureux Marcos Angeleri ou encore les nouveaux appelés de Maradona, Enzo Perez et Rodrigo Braña), le club Pincha sera la figure de proue de l’Argentine dans cette édition. Banfield, malgré le retour de son goleador Santiago Silva à Vélez, fait une forte impression en ce début de compétition (deux victoires d’affilée, dont une 4-1 mercredi en Équateur face au Deportivo Cuenca), alors que Lanús a déjà chuté à deux reprises par 2 à 0.
River et Boca à la peine en championnat
Pendant ce temps-là, en championnat, Boca Juniors (vainqueur de quatre Libertadores dans ce millénaire : en 2000, 2001, 2003 et 2007), dixième, et River Plate (qui n’avait pas manqué une édition depuis 1995) quatorzième, s’attachent tant bien que mal à exorciser une année 2009 catastrophique. L’absence conjuguée des deux géants remonte à 1992. Le manque de plus en plus cinglant de moyens et la dégringolade de la qualité de formation (hormis Buonanotte, depuis quand l’Argentine n’a-t-elle pas produit de joueurs talentueux de la carrure de Saviola, Ortega ou encore Riquelme ?) expliquent cette spirale négative. Un nivèlement par le bas s’opère depuis quelques saisons, rendant le football local de moins en moins performant. Alors qu’Independiente (sept fois vainqueur de la Libertadores, un record) entame plutôt bien sa saison en s’attachant à la moyenne anglaise (victoire à domicile, nul à l’extérieur) prôné par El « Tolo » Gallego, son rival d’Avellaneda, première équipe argentine à avoir décroché la victoire continentale en 1967, rame pour éviter la relégation qui lui pend au nez depuis quelques saisons, San Lorenzo alternant le bon et le moins bon. Pas de quoi pavoiser, d’autant que la plupart des Argentins voit la sélection très loin de sa troisième étoile…
Traduit de l’espagnol par Florent Torchut, source Olé
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