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Les États-Unis raturent la révision bleue

Par Maxime Brigand, au Groupama Stadium
4 minutes
Les États-Unis raturent la révision bleue

Attrapés par surprise avant la pause, les Bleus ont été accrochés samedi soir par les États-Unis, à Lyon, avant de décoller pour la Russie (1-1). Pas de quoi en faire un drame.

France 1-1 États-Unis

Buts : Mbappé (79e) pour les Bleus // Green (44e) pour les États-Unis.

Imprévisible : le dernier match de préparation à la Coupe du monde des Bleus a pris aux tripes. Pour plusieurs raisons : la minute d’applaudissements en hommage à Francis Smerecki, la vue d’un autre Francis, né un jour dans un avion et qui n’a jamais cessé de planer, transformé le temps d’une soirée en capo national dans le virage nord du Groupama Stadium, et le terrain, surtout. Oui, parce que la dernière révision avant Mondial ne s’est pas passée comme prévu, au contraire, même s’il faut en tirer des conclusions relatives.

Green fait péter la kermesse

Une image captée au milieu du premier acte de la répétition générale avant le grand saut pour la Russie : Antoine Griezmann s’en va tirer un corner, le public hurle, l’attaquant tricolore sourit et applaudit une foule en délire. Voilà ce qu’était venu chercher samedi soir, à Lyon, Didier Deschamps, qui avait fait, dans l’approche médiatique, de ce dernier match de préparation face aux États-Unis un point de « bascule » . « Le temps passe vite, quand même » , souriait-il alors face à la presse vendredi. Très vite : pendant plus de quarante minutes, les Bleus ont ainsi surfé entre les vagues d’un Groupama Stadium transformé en kermesse, où les gamins d’une chorale de collège sont venus chanter les hymnes, où le DJ local s’est amusé à faire cracher du Gloria Gaynor pour entretenir l’idée que la vie de ce groupe est un long fleuve tranquille et où Aimé Jacquet est même venu câliner son ancien capitaine, geste politiquement bienvenu.

Partant, Paul Pogba a profité de l’ambiance pour se refaire une santé, avançant librement sur scène, claquant le poteau américain d’entrée de jeu (5e) et cherchant à plusieurs reprises dans l’ouverture un Giroud patraque. Mbappé, lui, a fait du Mbappé : des dribbles, parfois trop, des reins prélevés, de la danse sur petits espaces avec Antoine Griezmann, une nouvelle fois meilleur Français sur la pelouse, et des grands gestes pour chauffer encore un peu plus le public. L’entreprise de communication était belle : mais où est le but ? Nulle part, les Bleus empilant les frappes non cadrées, la paire Varane-Umtiti ne rassurant personne et s’interdisant de prendre ses responsabilités dans la relance, et les circuits de passes devenant rapidement très lisibles. Trop ? Oui : juste avant la pause, la Team USA pousse côté Mendy, souvent à la limite défensivement samedi soir, et Julian Green fait péter les sifflets entre une erreur grossière de Sidibé et un Lloris aux fraises (0-1, 44e).

À digérer, et vite

Forcément, la tournure de la répétition va direct au cœur du chaland : comment lui en vouloir ? « Ouais, bah ça sert à rien d’aller en Russie » , glisse un type à casquette trempée sur son fauteuil alors que Bobby Wood, signalé hors jeu, se voit refuser logiquement un éphémère second but américain au retour des vestiaires. Les Bleus ont peiné à remonter sur le tapis en seconde période, se laissant aller aux désirs individuels plus qu’au sauvetage en troupe. Sur le côté, Deschamps lance Dembélé, Tolisso et Lucas Hernández : ça pédale dans la semoule, et le premier vrai frisson de la seconde période intervient sur un coup franc non dévié de Mbappé. Le second, sur l’entrée de Nabil Fekir, forcément, produit local rattrapé dans la soirée par les supporters du coin. Deschamps, lui, est invisible : sa tête est retrouvée derrière ses mains dans le dernier quart d’heure, un pétard lointain d’Hernández l’empêchant d’afficher un sourire de soulagement. Ce sera le rôle de Kylian Mbappé, forcément, à la retombée d’un centre de Pavard à dix minutes de la fin (1-1, 79e) et c’est tout ce que l’on retiendra d’une dernière bouchée de préparation à digérer, et vite, malgré un dernier double frisson envoyé par la paire Fekir-Dembélé. La Russie, c’est maintenant : là-bas, il n’y aura plus de places pour les espoirs.


(4-4-2) : Lloris – Sidibé (Pavard, 74e), Varane, Umtiti, Mendy (L. Hernández, 66e) – Kanté, Pogba, Matuidi (Tolisso, 58e), Griezmann (Fekir, 69e) – Mbappé (Lemar, 87e), Giroud (Dembélé, 58e). Sélectionneur : Didier Deschamps.

(5-3-2) : Steffen – Moore (Yedlin, 74e), Carter-Vickers, Miazga (Palmer-Brown, 60e), Parker, Robinson (Villafana, 82e) – Adams, Trapp, McKennie – Green (Corona, 70e), Wood (Sargent, 74e). Sélectionneur : Dave Sarachan.

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