- CDM 2019
- Gr. F
- États-Unis-Chili (3-0)
Les États-Unis gobent le Chili
25 frappes, 68% de possession de balle, trois buts marqués et une gardienne adverse élue femme du match : oui, les États-Unis ont encore arrosé dimanche (3-0) et ont fait souffrir un Chili nettement inférieur.
États-Unis 3-0 Chili
Buts : Lloyd (11e, 35e) et Ertz (26e) pour les États-Unis.
Spoiler : il n’y a pas eu de match. Confirmation : les Américaines ont décidé d’en mettre partout et l’ont encore fait aujourd’hui, au Parc des Princes, face à un Chili nettement inférieur, mais qui aura réussi l’exploit de tenir le 0-0 sur la seconde période. Pour le moment, l’aventure de la bande de Jill Ellis est une balade froide, cynique, qui se déroule sous les yeux du monde sans la moindre secousse. Alors, on cherche ailleurs et on se dit que dans leur course aux records, les États-Unis n’attendent désormais qu’une chose : dépasser le nombre de buts inscrits par une équipe lors d’une phase de poules. Celui-ci est pour le moment détenu par la Norvège (17 buts en trois matchs, en 1995). Les États-Unis sont déjà à 16 buts.
L’important, c’est de consommer
Dimanche, au Parc, les États-Unis ont offert deux visages. Celui marqué d’un obèse – casquette de trucker sur la tête, un stars and stripes noué au poignet – martyrisant un paquet de chips en plein cagnard et celui d’une brunette en maillot agitant une écharpe avec un sourire brillant. Des États-Unis ventripotents, des États-Unis attendrissants. C’est pourtant sans bipolarité que la team USA a déboulé sur Paris, mais en respectant une ligne de conduite commune : l’important, c’est de consommer. Jill Ellis effectue sept changements pour faire danser le Chili, mais les États-Unis entament malgré tout leur match avec une belle gueule, le tout dans une ambiance de meurtre. « Elles sont en mission » , disait Ellis après la victoire contre la Thaïlande et la confirmation ne tarde pas à venir. Morgan Brian déclenche une première alerte sur le but d’Endler après moins de deux minutes, la toile américaine se tisse progressivement et Lloyd, titulaire à la place d’Alex Morgan, touche même le poteau de la gardienne du PSG.
S’il existe mille façons d’enfoncer un adversaire, les Américaines optent cette fois pour les airs. À la douzième minute, Abby Dahlkemper déclenche un énième mouvement, la défense sud-américaine repousse comme elle peut la vague et Carli Lloyd surgit pour faire sauter une première fois le compteur d’une belle volée du gauche. La suite de la première période est une démonstration de flexibilité et, avant de rentrer aux vestiaires, Ertz et Lloyd décollent à sept minutes d’intervalle pour donner une avance de trois buts au gang américain. Facile et sans secousse, à l’exception d’une petite frayeur : sur un coup franc coquin de Soto, Guerrero, bien aidée par une boulette monstre de Naeher, passe tout près de réduire la marque pour le Chili, mais le but de la centrale du Rayo Vallecano est logiquement refusé pour un hors-jeu. 3-0 à la pause, l’affaire est entendue.
Endler en résistante
Et celle-ci prend la tournure prévue : Ellis et les États-Unis gèrent leur supériorité sans se fatiguer, avec dans un coin de la tête la finale du groupe F prévue contre la Suède jeudi prochain, ce qui n’empiète pas sur le rythme de la seconde période. Cette équipe est venue en France pour tout gober et le prouve de nouveau, Christiane Endler sauvant (encore) ce qu’il est possible de sauver devant Horan et Press. Jill Ellis continue de mobiliser la totalité de son groupe, range rapidement Ertz et Horan, et voit Jessica McDonald cogner le poteau gauche chilien, puis Lloyd toucher la barre. Le Chili est étouffé dans sa surface, les États-Unis passent la deuxième mi-temps comme à l’entraînement, en faisant admirer leur jeu de passes, leurs permutations et les capacités élastiques d’Endler, piñata très solide. Gourmandes, les Américaines arrachent même un penalty à neuf minutes de la fin à la suite d’une faute de Huenteo sur Brian. Résultat ? Carli Lloyd le recrache à côté, laissant le Chili s’offrir 55 minutes sans encaisser un but. Deux matchs, deux victoires, six points, aucun but encaissé et 16 buts marqués : les affaires courantes.
États-Unis (4-3-3) : Naeher – Krieger, Dahlkemper (Sonnett, 82e), Sauerbrunn, Davidson – Brian, Ertz (McDonald, 46e), Horan (Long, 59e) – Press, Lloyd, Pugh. Sélectionneuse : Jill Ellis.
Chili (4-3-3) : Endler – Galaz, Guerrero, Saez, Toro – Soto (Lopez, 46e), Araya, Lara (Pardo, 88e) – Zamora, Urrutia (Huenteo, 68e), Balmaceda. Sélectionneur : José Letelier.
Par Maxime Brigand, au Parc des Princes