- Il faut que cela cesse
- Épisode 18
Les entraîneurs qui crachent par terre
Ce sont des gestes ou des attitudes qui énervent. Qui sont insupportables. Qui rendent dingues tout supporter au stade ou devant sa télé. Et franchement, comme dirait Edouard Balladur : « Je vous demande de vous arrêter. » Focus aujourd'hui sur les entraîneurs qui ne contrôlent pas leur salive.
D’où cela vient ?
En Afrique ou aux Antilles, lorsqu’on ouvre une bouteille de – au hasard – rhum, la coutume veut qu’on verse d’abord une lampée au sol, pour les ancêtres. Ainsi, lorsque José Mourinho ou Unai Emery, par exemple, offrent leur salive à la pelouse, il faut juste y voir la marque du profond respect qu’ils portent à Alex Ferguson et Luis Fernandez. Et dans un football qui perd peu à peu ses valeurs, qui sommes-nous pour juger ses hommes (et ses femmes) qui tentent de faire perdurer les traditions ?
Pourquoi c’est insupportable ?
Parce qu’à deux exceptions près, Charles Darwin est parvenu à dissocier l’homme du lama.
Qui l’incarne le mieux aujourd’hui ?
Si en Europe, le phénomène est en pleine progression, l’Amérique du Sud reste le continent le plus touché par ce phénomène. Diego Simeone, Paolo Montero, Dunga… Les exemples sont légion et prouvent, là encore, que les anciens joueurs de ces dernières années sont des experts dans le crachat hors du terrain. En effet, qui a déjà vu Luiz Felipe Scolari ou Mario Zagallo se mettre à expulser une sécrétion buccale de façon volontaire ? Certes, il y a toujours les petits postillons en plein match, mais cela reste excusable. En revanche, voir un monument comme Zinédine Zidane souiller la pelouse du Santiago-Bernabéu, c’est à la limite du blasphème. Respecte-toi, Zizou.
Comment faire pour que cela s’arrête ?
Comme pour la cigarette, le meilleur moyen d’arrêter cette horreur se trouve dans les bonnes vieilles sucettes, les chewing-gums ou les touillettes. Sir Alex Ferguson et Laurent Blanc savent bien qu’avec une cochonnerie dans la bouche, on s’évite un comportement déplacé en société. Un paquet de 120 Chupa Chups, c’est trente euros. Un paquet de quarante dragées Hollywood parfum menthe verte/chlorophylle, c’est cinq euros grand maximum. Tout comme un sachet de 1000 touillettes de café à mâchouiller. Alors messieurs les entraîneurs, ne venez pas nous faire croire que cet investissement vous empêchera de mettre vos familles à l’abri.
Pourquoi cela peut précipiter la fin du monde
Parce qu’avec tous ces microbes le long de la ligne de touche, ça devient sacrément dangereux de tacler l’ailier adverse. Un jour, un entraîneur malade va cracher sur le bord de la pelouse, puis un joueur qui aime tacler – comme Valentin Rongier, élu plus gros tacleur des cinq grands championnats selon une étude du CIES – va s’écorcher la fesse gauche et, sans le savoir, va provoquer l’expansion d’un nouveau virus qui va toucher tous les joueurs de Ligue 1 mais aussi leurs familles, avant de s’étendre dans toute l’Europe. Voire la planète lors des années de Coupe du monde.
La parole est à la défense
Daniel Sanchez (Valenciennes)
« Je n’ai jamais craché par terre en plein match. Je ne crache jamais par terre, en fait. Ça m’interroge beaucoup, parce que c’est quelque chose de totalement étranger pour moi. Je ne me retiens pas, hein. C’est juste que je n’ai aucune envie de le faire et que je ne vois pas à quoi ça peut correspondre… Personnellement, j’ai été joueur et ce n’était pas une habitude que j’avais. Après, c’est possible que ce soit à cause du stress, un réflexe, un tic. Mais je n’ai vraiment pas d’obligation rationnelle là-dedans. Voir cela à la télévision, ce n’est pas une image plaisante. Et puis si on regarde les autres sports, les basketteurs, les tennismen, les cyclistes ne le font pas… Ce n’est pas lié à l’effort, parce que ces sportifs aussi en font. Certains éprouvent le besoin de le faire, mais je ne pense pas que cela soit relatif au sport. »
Jean-Marc Furlan (Stade brestois 29)
« Ouais, je l’avoue, ça m’arrive. Comme parfois on peut oublier qu’on est en public, les mauvaises habitudes ressortent plus. Et puis c’est vrai que maintenant, on est plus observés, il y a une grande transparence médiatique. En matière de médiatisation, les sportifs sont très sollicités, juste derrière les politiques. Ce qui me fait saliver, c’est le stress. Je crache peu, mais c’est parce que je bois beaucoup. D’ailleurs, j’ai toujours envie de pisser en permanence, c’est terrible. Ça m’arrive de me barrer en plein match et de louper une partie de la rencontre… Parfois, je ne sers pas à grand-chose sur le bord du terrain, hein… Sauf peut-être pour rassurer par ma présence. Mais pour revenir au crachat, ce n’est pas bien. Pas bien du tout, même. J’aimerais bien gommer ce réflexe, je vais essayer d’y faire plus attention ! (rires) »
Coefficient d’irritabilité
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Par Antoine Donnarieix