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Les enjeux du groupe C de l’Euro 2016
Dans le groupe C, les grandes lignes sont tracées : l'Ukraine peut dire adieu à l'Euro, l'Allemagne et la Pologne passeront ce tour-ci et tout le monde va chanter pour Will Grigg en tribunes. À quoi va-t-elle bien pouvoir servir cette 3e journée alors ?
L’Allemagne doit se retrouver
Un dernier match face à l’Irlande du Nord, le petit poucet théorique de ce groupe. Le tirage au sort avait réservé un dernier match tranquille aux Allemands. Finalement, après deux matchs mi-figue, mi-raisin, il est encore temps pour la Nationalmannschaft de se faire une place au soleil et afficher enfin le visage d’un favori à la victoire finale – soit une victoire par plus de trois buts d’écart, comme l’Italie et l’Espagne ont su le faire. Un match qui marque les esprits et qui soit un véritable lanceur avant le couperet des éliminations directes serait le bienvenu. Il offrirait de nouveau un soupçon de crainte chez le futur adversaire en 8es. Si l’Allemagne est réellement en besoin de repères, l’Irlande du Nord peut s’attendre à souffrir. Ça va envoyer de l’attaque à tout crin.
La Pologne pour l’histoire
Contre l’Irlande du Nord, la Pologne a enfin réussi à obtenir la première victoire de son histoire dans une phase finale de l’Euro. Désormais, les Polonais peuvent viser mieux, un truc franchement historique : une qualification en tant que premier du groupe. Le chemin pour est tout ouvert. Il suffit de gagner d’une large victoire contre l’Ukraine, déjà éliminée et probablement un peu touriste au moment d’aborder ce dernier match. Si jamais l’Allemagne gagne également, la Pologne a de toute façon les moyens de passer devant à la différence de buts. Suite au 0-0 du Stade de France et à la victoire en groupe de qualifications, la domination de la Pologne sur l’Allemagne dans ce groupe C ne serait en tout cas pas du vol. Bien au contraire.
La question qui fâche : l’Allemagne va-t-elle refaire un pacte de non-agression ?
Avec leur différence de buts positive, les Nord-Irlandais ont la voie royale pour les huitièmes en cas de match nul. L’Albanie aurait un point de moins, les Slovaques une moins bonne différence de buts. Bref : 4 points et c’est la qualif dans la poche sans effort. Quant à l’Allemagne, l’enjeu du match est seulement de connaître sa place finale et où elle sera envoyée pour les huitièmes. Alors pourquoi se priver de profiter du système avec un nul qui arrange tout le monde ? Il y a certes une partie de tableau moins évidente à négocier en apparence côté Mannschaft : un match contre la Suisse plutôt qu’un des meilleurs troisièmes, avant d’être éventuellement face à l’Espagne en quarts. Mais laisser la France et l’Italie de leur côté n’est pas forcément pour déplaire à l’Allemagne : entre le pays organisateur et la nemesis, voilà deux matchs à élimination directe qui ne donnent pas envie. Elle sera donc deuxième, pour un scénar’ parfait qui oblige à remobiliser le groupe quand il n’y a plus le droit à l’erreur et à la défaite, comme en 74. Et au moins, dès mardi soir, l’Allemagne connaîtra son prochain adversaire.
La question à la con : À jamais à zéro ?
L’Ukraine va-t-elle sauver l’honneur ? Pour l’heure, tout le monde a accroché au moins son petit point du bonheur sur les deux premiers matchs. Les Ukrainiens sont seuls avec les Turcs avec un zéro pointé. Quitte à être éliminés, autant l’être avec classe. Vive le 0-0 !
Les pronos
Will Grigg entre enfin dans un match de l’Euro et ouvre le score pour les Nord-Irlandais, à la surprise générale. Les supporters allemands s’en fichent et chantent le tube de l’été, puis Mario Gómez égalise et assure la qualification de la Mannschaft. Dans le même temps, la Pologne s’impose 6-0, en roue libre. Tout le monde est satisfait, sauf un pays : l’Ukraine, bon et pire dernier de cette phase finale.
Par Côme Tessier