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Les enjeux de la Premier League
« Le meilleur championnat du monde » reprend ses droits. Avant le top départ, l'Angleterre retient son souffle. Même si Luis Suárez a quitté le Royaume, la Premier League a dépouillé l'Atlético Madrid, champion d'Espagne en titre, tout en attirant le meilleur entraîneur du dernier Mondial, ainsi que le préparateur physique des champions du monde. Du lourd, quoi. Bref, comme d'habitude en outre-Manche, ils sont au moins cinq à pouvoir prétendre à la couronne royale. Let's get ready to rumble.
Manchester City – Chelsea, le match des gros bras
A priori, ce sont les deux supers favoris au titre suprême. Champions en titre, les Citizens ont la chance de pouvoir compter sur le même effectif, avec des cadres rassurés sur leur avenir (David Silva et Agüero viennent de prolonger) tout en ayant réussi à attirer dans leurs filets Caballero, Mangala, Fernando et Lampard en prêt. Autant dire que Pellegrini a quasiment deux équipes pour conserver son titre. Pour le moment, son principal concurrent sur la route du back to backs’appelle Chelsea. Pour sa deuxième saison sur le banc depuis son retour, José Mourinho ne va plus se contenter des places d’honneur. Surtout que son gentil propriétaire russe Roman Abramovitch lui a ramené du lourd : Fàbregas, Filipe Luís, Diego Costa et Thibaut Courtois. Soit quatre titulaires en puissance. L’an dernier, José avait l’excuse du débutant. Cette saison, il ne peut se contenter d’autre chose que les deux premières places.
Arsenal et Liverpool doivent confirmer
Pas forcément dans la course initiale pour le titre, les deux clubs aimeraient confirmer leur superbe saison 2014. Pour les Gunners, il s’agira surtout de s’installer un peu plus longtemps dans la course au titre qu’en 2014. Pour ce faire, Arsène Wenger a lâché de l’argent sur le marché des transferts. 80 millions d’euros pour faire venir Alexis (Barcelone), David Ospina (Nice), Calum Chambers (Southampton) et Mathieu Debuchy (Newcastle). Surtout, Arsenal s’est attaché les services de Shad Forsythe, le préparateur physique de l’équipe d’Allemagne championne du monde. Un homme qui doit permettre aux Londoniens de franchir un palier physique. Et de tenir la distance. La distance justement, c’est ce qu’il a manqué à Liverpool l’an dernier. En tête pendant très longtemps, les Reds ont craqué sur la fin. Luis Suárez parti mordre la Liga, Liverpool devait se reconstruire. C’est chose faite – sur le papier – avec les achats de Emre Can, Lallana, Marković, Lovren, Moreno, Manquillo et Lambert. Un subtil mix de jeunes à gros potentiel ainsi que de mecs qui connaissent très bien la Premier League. Brendan Rodgers a la chance d’avoir pour lui le temps. Il peut construire. À lui de confirmer son énorme saison dernière. Pour Liverpool, l’idée est de terminer dans les 4 premiers. Vu l’effectif et les matchs de pré-saison, c’est largement envisageable. À un degré moindre, on attend aussi la deuxième saison de Roberto Martínez à Everton qui, pour ses débuts chez les Toffees, avait envoyé un jeu incroyable.
L’attraction Louis van Gaal
David Moyes, Rio Ferdinand, Patrice Évra, Nemanja Vidić et Ryan Giggs ne sont plus là. Clairement, une page s’est tournée cet été à Manchester United. Mieux, l’arrivée de Louis van Gaal et son aura post-Mondial ont donné au club aux 20 titres de champion une confiance retrouvée. Dans un nouveau schéma (3-4-1-2) et avec seulement deux recrues (Shaw et Herrera), MUFC a impressionné durant la tournée estivale. Sauf que des matchs amicaux ne donnent pas de titre. Septièmes l’an passé, les Mancuniens sont revanchards. Avec un calendrier allégé de Coupe d’Europe et si la mayonnaise prend, cette équipe peut être une belle surprise cette saison. D’autant que le mercato est loin d’être fini (les Red Devils cherchent avant tout un défenseur central qui pourrait être l’Argentin Rojo). Une chose est certaine, avec Louis van Gaal sur le banc, MUFC retrouve de sa superbe et de son attractivité.
Les joueurs à suivre
Durant les matchs de préparation, les jeunes de Liverpool ont régalé. Que ce soit Sterling, Ibe et surtout Coutinho, les Reds ont dans leurs rangs de véritables pépites qui ont fait mal sur les terrains estivaux. On n’oublie pas non plus le jeune Serbe Lazar Marković et Emre Can. Vraiment, le mercato des Reds est intéressant et promet de belles surprises. Autre joueur à suivre, le Ghanéen Christian Atsu, prêté par Chelsea à Everton. Monté sur 10 000 volts, il avait fait le bonheur du Vitesse Arnhem l’an dernier. Plus au sud, Londres accueille deux joueurs qui méritent un petit focus. West Ham a cassé sa tirelire pour l’Équatorien Enner Valencia (attaquant) et les Spurs ont fait un chèque à plusieurs zéros pour le défenseur gallois Ben Davies en provenance de Swansea. On gardera un œil sur eux, mais également sur Rémy Cabella, qui vient d’arriver à Newcastle en provenance de Montpellier, ainsi que sur le jeune stoppeur Eric Dier, transféré aux Spurs directement du Sporting CP. Enfin, on a forcément envie de vibrer sur le retour de Didier Drogba à Stamford Bridge dans le rôle de Pascal le grand frère.
Les coachs à entendre
Louis van Gaal est déjà en tête des charts. Mais derrière le Batave, Mauricio Pochettino va devoir remonter ses manches pour faire de Tottenham une vraie équipe de football. Exceptionnel à Southampton, l’Argentin était le coach le plus demandé de l’été. Pour le remplacer, les Saints ont misé sur le Batave Ronald Koeman. Reste à voir comment l’ancien Barcelonais va s’en sortir. Surtout avec un effectif aussi décimé durant l’été. Plus drôle, le retour en Premier League de Papy Redknapp et de ses QPR, mais surtout de Roy Keane, dans le rôle d’assistant de Paul Lambert à Aston Villa. Ça va envoyer de l’insulte sur les bancs de touche. Chouette.
On a déjà mal pour eux
Même si le recrutement du portier du Celtic Fraser Forster est une bonne chose, Southampton s’est fait dépouiller durant l’été : Pochettino, Shaw, Lallana, Lovren, Chambers et Lambert ne sont plus là. Sans compter Schneiderlin qui souhaite quitter l’endroit. Club « frisson » des deux derniers exercices, avec du jeu et de la cohérence, Southampton repart à l’aventure moins outillé que l’an passé. Et que dire de Crystal Palace qui a eu la bonne idée de se séparer de Tony Pulis, son entraîneur, à quelques encablures de la ligne de départ. C’est con, le coach avait remis le club sur les rails. Sinon, dans les clubs qui vont morfler, on a envie de mettre une pièce sur le Newcastle de Pardew, qui adore prendre des coups depuis un an, ainsi que le petit Bojan, génie de Football Manager et incapable de se trouver un club depuis son départ du Barça. Avec son corps d’enfant, il va sûrement déguster dans le football chatoyant proposé par Stoke City…
Par Mathieu Faure