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Les dix (mauvaises) idées que n’a pas encore eu la FIFA
La rumeur de nouvelles règles à l'étude par la FIFA a fait le bonheur ou le malheur de notre week-end. Rien de surprenant, depuis un bout de temps, les boss du foot mondial ne manquent pas d'imagination pour rendre plus « attractif » leur produit d'appel. Et le pire est certainement devant nous...
Il aura suffi d’un banal tournoi U19, la Future Cup entre Bruges, l’AZ Alkmaar, le PSV Eindhoven et le RB Leipzig, où furent testées quelques « nouvelles règles » (match de 2×30 minutes, sortie 5 mn sur carton jaune…) pour qu’un vent de panique souffle sur les réseaux sociaux. L’angoisse ne provenait pas du principe de modifier les sacro-saintes lois du jeu de l’international Board, tant existe déjà des formes diverses et variées de ce jeu (du foot à 7 auto-arbitré au walking foot). S’il y avait matière à s’alarmer ici, c’est qu’on connaît le peu de respect de l’actuelle multinationale du ballon rond pour la culture foot. Par ailleurs, depuis notamment l’offensive de la superligue (dans laquelle la FIFA a occupé un rôle plutôt trouble), la petite mélodie du sport « pas assez moderne ou excitant pour les jeunes générations » (et leur consommation numérique) , se fait de plus en plus entêtante. Toutefois, le champ des possibles reste largement ouvert. Voici dix idées que n’a pas encore eu la FIFA.
1. Les tirs aux buts en deux temps
Lors de l’Euro, les séances de tirs aux buts sont devenus quasiment incontournables. Qui nous prémunira qu’un rond de cuir dans son bureau suisse, après une belle session sur FIFA 21, ne se croit autorisé d’imposer une manière « originale » de les effectuer. Bref, qu’il sera possible pour le tireur de reprendre le ballon si le gardien ne parvient pas à le renvoyer hors de la surface ? Cela pourrait même donner une belle cote pour les paris en ligne.
2. Le carton noir
On évoque de plus en plus le fameux carton blanc, qui consisterait a sortir temporairement un joueur sans l’exclure définitivement (qui existe déjà par exemple en FSGT). Mais quid du carton noir, à la manière d’une insupportable arme secrète de Koh Lanta, qui exclurait à vie un contrevenant pour une faute grave ou une insulte raciste ? Au point où nous en sommes de l’arbitrage avec la VAR…
3. Coupe du Monde en contrôle continu
La dernière rumeur un peu folle bien que plausible. L’Arabie Saoudite penserait à co-organiser une Coupe du monde avec l’Italie. Il faut dire que les candidats se font rares au regard des coûts induits par un Mondial. La solution en toute logique comptable (pas carbone évidemment) serait donc de transformer cette compétition en un long tournoi sur l’année, en étendant juste un peu les phases de qualification. Avec un petit Final Four dans une grande capitale pour réjouir les jeunes fans de NBA ?
4. Les changements en cours d’action
Il parait que le foot trop long et trop lent (comme tout ce qui est bon diront les anciens). Le nombre de remplacements a récemment été largement étendu. Cependant, pour rendre sa fluidité au jeu et y compris créer des nouvelles situations propices aux exploits et donc au suspense, pourquoi ne pas laisser la possibilité de procéder au changement sans attendre une touche ou un six mètres ? Si seulement Southgate avait pu en profiter avec son sens inné du coaching en ce domaine.
5. Le but contre son camps bascule en sortie de but
Le CSC est probablement un des attaquants les plus performants de ces dernières années, aussi bien en Coupe du Monde (11 lors du Mondial 2018, record) qu’à l’Euro (11 lors de l’Euro 2020, record). A tel point qu’il peut donner l’impression qu’il est plus facile de mettre la pression sur un défenseur que de marquer soi-même. Le grotesque n’ayant jamais gâché un after-work à la FIFA, le jour est sûrement proche où il deviendra une banale sortie de but au nom de « l’équité » .
6. Un but de la main autorisé par match
Probablement impressionné par l’essai du XV contre l’Australie, ou en hommage à Diego Maradona, pourquoi ne pas autoriser un but de la main par match, de quoi rendre si dadaiste un sport qui manque apparemment, à en croire certains, de folie. On vous laisse imaginer les carrières qui seraient relancées si une telle folie prenait corps devant les goals.
7. Autoriser des joueurs étrangers en sélection nationale
Comment rééquilibrer les rapports de force entre nations, et surtout sortir du duo Europe/Amérique du sud ? Comment éviter les naturalisation de circonstance dans le Golfe ou de déception à la Aymeric Laporte ? A l’image de ce qui existe en rugby, où après 3 ans de résidence (5 ans a partir de 2022), un joueur pourrait ainsi rejoindre la sélection nationale de son pays d’accueil. L’idée doit trotter dans la tête d’un Infantino souhaitant notamment flatter les fédés en manque de reconnaissance, histoire d’assurer sa prochaine réélection…
8. Les corners depuis les six mètres
Pour attirer la génération « smartphone et TikTok » , il faut des buts et du spectacle lisible en 30 secondes max. Pour le dire poliment, les corners ont plutôt tendance à ralentir le rythme et donner sens au terme « dégagement en catastrophe » . Pour combler les futur abonnés et remplir les highlights, exécuter le corner depuis le point d’intersection des six mètres serait sûrement une belle opportunité d’aller au plus vite à l’essentiel (du ridicule). Et la démonstration qu’on peut tenir à 22 sur une ligne de but.
9. Des buts qui comptent double
Matchs déséquilibrés, fin du but qui compte double à l’extérieur, écart croissant entre Europe de l’Ouest et de l’Est, etc… Sans parler des petits championnats locaux. A l’instar du panier à 3 points en basket, pourquoi est-ce qu’un but marqué au-delà des vingt mètres n’apporteraient pass deux buts d’un coup ? Cela pourrait changer la face de nombre de rencontres et cela avantagerait assurément les équipes allemandes. Comment ça, Jacques-Henri Eyraud l’a déjà proposé de manière tout à fait sérieuse ?
10. Jouer torse nu
On connaît le combat des beach volleyeuses ou des tennis women contre l’imposition de tenues dont la seule raison reste de « genrer » et « sexualiser » leur pratique, et attirer le (télé)spetacteur pour goût du voyeurisme. A l’inverse, dans la même logique, et pour éviter aussi les tirage de maillot, pourquoi ne pas obliger les footballeurs à évoluer torse nu ? Pour les sponsors, le tatouage éphémère. Pratique.
Par Nicolas Kssis-Martov