- Retraite David Beckham
Les dix dates de David Beckham
Il falloir se faire à l'idée. Après un dernier match à Lorient, David Beckham va raccrocher ses crampons. Retour en dix dates sur l'histoire d'un joueur qui aura changé à sa façon la timeline du football.
17 août 1996 – Un pied droit est né
David a vingt piges et le numéro 10 dans le dos. Régulièrement dans l’équipe de Fergie depuis à peine une saison, il franchit une étape – surtout populaire et médiatique- en inscrivant ce but depuis la ligne médiane, en coupe, face au Wimbledon FC. À l’époque, le maillot Sharp du Manchester United de Cantona n’était pas à sa taille et sa coupe de cheveux était somme toute classique, mais ce mouvement de bras bien particulier et la précision de son pied droit étaient déjà ceux que l’on connaîtra par la suite. Et qui feront sa marque de fabrique tout au long de sa carrière.
8 mai 1997 – Quand David rencontre Victoria
C’est l’histoire du rencard arrangé qui va changer la vie du gentil David. Dans le rôle de l’entremetteuse, Mel C, la sportive de service des Spice Girls. Mais on préfère encore que Victoria raconte la suite. « Quand je suis sortie pour la première fois avec David, je faisais partie des Spice Girls, et David n’était pas aussi connu. Il m’a dit, quand j’ai commencé à mieux le connaître, qu’il ne me connaissait pas tellement, donc il a acheté des tabloïds ! Il a lu que j’aimais Prada. Du coup il m’a acheté un pantalon Prada, des chaussures Prada, un T-shirt Prada, une veste Prada. » Une histoire d’amour comme on les aime.
30 juin 1998 – Soirée maudite à Saint-Étienne
Angleterre-Argentine, huitièmes de finale de la Coupe du monde au stade Geoffroy-Guichard. Et accessoirement plus beau match du tournoi. Enfin, ça, ça dépend pour qui. La rencontre commence sur un rythme incroyable, symbolisé par les courses folles d’un mec à peine majeur, Michael Owen. Deux buts partout à la mi-temps, dont une praline du jeune attaquant de Liverpool. Mais au retour des vestiaires, David Beckham se fait chahuter par ce roublard de Diego Simeone, qui l’envoie bouffer du gazon. L’Anglais se rebiffe en mode Zidane contre l’Arabie saoudite et file un coup de satane à l’Argentin qui n’en attendait pas tant pour se rouler par terre de douleur. Bilan : carton jaune pour Simeone et rouge pour Beckham. Qui, contrairement à Zizou, n’aura pas la joie de regoûter à cette Coupe du monde, les coéquipiers de Batistuta se qualifiant aux tirs au but pour les quarts. Too bad… Pendant des mois, Beckham aura les oreilles qui sifflent. Au sens propre, dans tous les stades de Premier League, ses apparitions sur le terrain sont sifflées par les supporters enragés comme s’ils avaient perdus la guerre des Malouines.
Le 26 mai 1999 – La folle remontée de Barcelone
Teddy Sheringham, le vieux briscard. Ole Gunnar Solskjær, le mec à la tête de poupon. Les « supersubs » qui sauvent Manchester et font mentir le proverbe de Gary Lineker durant des arrêts de jeu époustouflants : en ce 26 mai 1999 à Barcelone, l’histoire est belle. Mais surtout incomplète. Car si David Beckham ne figure pas sur la feuille de match comme passeur décisif, c’est de deux merveilles de corners bottés de son pied droit subtil que sont venus les buts. Et avec ces ballons enroulés, même le grand Peter Schmeichel, monté pour l’occasion, aurait pu planter. En Premier League, le titre, que United arrache lors de la dernière journée lors d’un match face à Tottenham, lui revient aussi en grande partie. Alors que Tottenham menait, Becks inscrit le but qui relance les Red devils dans le match. Cette année-là, Beckham est élu joueur FIFA mais n’arriva que deuxième au Ballon d’or. De toute façon, il n’avait peut-être déjà plus de place dans l’armoire à trophées.
6 octobre 2001 – Sauveur de la nation
Éliminatoires du Mondial 2002. Dernière journée, dernière minute. La faute sur Sheringham n’est pas évidente mais l’arbitre siffle coup franc aux 25 mètres pour l’Angleterre, menée 2-1 chez elle par cette Grèce déjà hors-course pour le Japon et la Corée du Sud. Après l’élimination au premier tour de l’Euro 2000, Les Trois Lions ne peuvent pas manquer cette Coupe du monde. Un nul et les hommes d’Eriksson passeront devant l’Allemagne à la différence de but, empochant leur aller direct pour l’Asie. Le coup franc est plein axe, donc compliqué. David Beckham a le brassard autour du biceps gauche, les chaussettes trop basses ou le short trop haut, et pas un poil sur le crâne. Coup de sifflet, mouvement de bras, lucarne. L’Angleterre est qualifiée.
15 février 2003 – La chaussure de Sir Alex
Pour saluer la retraite de son ancien entraîneur, annoncée début mai, le Spice Boy a fait dans l’éloge, sur sa page Facebook : « Le boss n’est pas seulement le plus grand entraîneur pour lequel j’aie joué, mais il a aussi été une figure paternelle depuis mon arrivée au club à l’âge de 11 ans. » Conclusion : David Beckham maîtrise l’art du pardon à la perfection, et/ou il excelle dans la communication. Car le « papa » a été parfois sévère avec le rejeton prodige, comme en ce jour de février et de défaite face à Arsenal. Sir Alex, dans une colère monumentale, balance dans les vestiaires une chaussure qui vient s’écraser sur l’arcade sourcilière de son joueur. Comme tout bon papa qui se respecte, Ferguson n’a pas voulu pas perdre la face et déclara, lors du transfert de Beckham au Real Madrid, quelques mois plus tard, ne pas regretter son départ. Mais comme tout bon fiston, David Beckham s’est sûrement souvenu qu’après ses difficultés lors de la Coupe du monde 1998, Sir Alex est resté un soutien de poids. Et si, finalement, prendre sa retraite quelques jours seulement après son ancien manager était une forme ultime d’hommage ?
11 avril 2007 – Retour gagnant contre la Real Sociedad
Elu meilleur joueur du Real Madrid lors de la saison 2005-2006, au milieu de ces Galactiques qui ne gagnent rien, l’Anglais est en difficulté la saison suivante. Régulièrement mis sur le banc par Fabio Capello, il finit par signer un contrat faramineux avec Los Angeles début janvier, qui ne prendra acte qu’à partir de l’été. Enervé, le coach italien déclare alors qu’il ne fera plus jouer Beckham de la saison. Prends ça, le fugueur. Mais la Maison Blanche vacille et après deux défaites face à Villarreal et Levante, le numéro 23 se retrouve titulaire à Anoeta, le 11 février 2007. Le Real est mené 1 à 0 quand le beau David relance les siens en égalisant. Sur coup franc, évidemment. Beckham et son Real finiront en trombes, remportant la Liga au goal average particulier contre le Barça. Le seul titre majeur de l’Anglais en quatre saisons passées en Espagne.
20 juillet 2009 – I love LA
À son arrivée aux States, Beckham est une star. Une idole, une vedette. Et le bonhomme joue le jeu. Il s’investit, chope le brassard et met quelques pions. Des jolis, même. Mais on ne se moque pas des fans comme ça, tout ricains soient-ils. Les allers-retours vers Milan ne plaisent pas du tout à une partie du public, qui le traite de simple mercenaire. Pancartes et banderoles peu sympathiques, insultes, doigts d’honneur. Deux fois, le Spice Boy s’emporte et vient au duel. Dans le couloir du stade, torse nu, il se retourne et propose un « Say it to my face » . Et carrément face à la tribune, dans un match de gala contre… le Milan AC.
14 mars 2010 – Le tendon lâche
Le second séjour milanais du Spice Boy se termine mal. Très mal, même. Au cours d’un match face au Chievo Verone, alors qu’il semblait plus en forme que jamais et qu’il faisait toujours partie de la sélection anglaise, Beckham se fait trahir par son tendon d’Achille. Rupture, cris de douleur, puis larmes dans le vestiaire. Six mois d’absence, bye bye la Coupe du monde en Afrique du Sud. Son dernier gros échec.
La Beck’cam du PSG
Il est arrivé sans prévenir. Comme ça, le lendemain d’une enquête un peu embarrassante de France Foot sur le Qatar. Après un entraînement devant 300 journalistes et trois semaines de remise en forme, le nouvelle ambassadeur du PSG foule pour la première fois la pelouse du Parc, sous la neige, et contre l’OM. Une victoire 2-0, un gros câlin à Zlatan et l’Anglais peut rentrer chez lui – au Bristol – avec le sentiment du devoir accomplis. Un grand professionnel qu’on vous dit.
Bonus
David Beckham a 13 ans et une coupe à la brosse qui fait la fierté sa mère. Sur le plateau de l’émission Daytimes, le gamin raconte son voyage à Barcelone, récompense pour avoir gagné un concours de jeune footballeur. Qu’il est pas mignon le petit.
Par la rédaction So Foot