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Les deux Torres

Par Antoine Donnarieix

Initié au sentiment colchonero par son grand-père, Fernando Torres a porté très tôt l’Atlético de Madrid dans son cœur. La suite, ce sont deux phases de sa vie entrecoupées d'expériences en Angleterre et en Italie. Mais que ce soit sur les greens ou dans la Botte, la flamme du Niño pour le club de ses débuts était encore bien ardente.

#2 - Fernando Torres

Il était dit que le passage de flambeau devait avoir lieu lors de cette saison 2000-2001. On joue la 75e minute de jeu, l’Atlético de Madrid est tenu en échec sur la pelouse de l’Albacete Balompié pour cette 40e journée de la Segunda División. Mais si le score est nul et vierge, c’est bien la vierge elle-même qui va enfanter d’un fils prodigue durant la rencontre. Implantée dans le cerveau de l’entraîneur Carlos García Cantarero, une idée sainte parcours l’esprit du technicien. Il faut faire entrer le gamin. Un quart d’heure avant la fin de la rencontre, Fernando Torres, maillot 35 sur les épaules, va remplacer Kiko, son modèle. « Un jour, des jeunes de 7 à 8 ans de l’Atlético de Madrid étaient venus nous voir à l’entraînement pour nous rencontrer, raconte El Niño pour dans une interview publiée sur As Tv. À un moment, je commence à questionner l’un des jeunes présents face à moi. ‘Alors, dis-moi qui est ton idole ?’ Il m’a répondu une chose que je n’oublierai jamais : ‘C’est mon voisin. Il est atteint d’un cancer, et chaque semaine avant les matchs de l’Atlético, il part à l’hôpital pour faire des examens. Et à chaque fois qu’il rentre, l’Atlético gagne le match. Mais c’est aussi parce que tu joues super bien au football, hein !’ J’ai beaucoup aimé cette réponse, car l’enfant est conscient du monde qui l’entoure. En réalité, le football est un refuge dans ce monde. Moi, mon idole était Kiko parce qu’il m’a donné une envie réelle de poursuivre mon rêve. Mais les vrais héros, ce sont ceux en dehors du football. Ce sont eux qui te donnent de la force. »

La voix de l’ancien

Le match se poursuit à Albacete, et cinq minutes après être entré sur la pelouse, Torres s’illustre : déplacement au second poteau à la suite d’un centre en profondeur, démarquage, tête croisée puissante, poteau rentrant. Le gamin lève les bras, tombe dans ceux de José Juan Luque, puis crie toute sa joie à Juan Gómez, blason de l’Atlético de Madrid mis en évidence. Et pourtant, l’enfant n’est pas né comme un bourgeon de l’Atlético. « C’est au contact de mon grand-père que tout a changé, expliquait Torres pour So Foot en mai 2014. Il vivait dans un petit village près de Madrid, et c’était un fanatique de l’Atléti’. Dans son salon, il y avait une assiette décorative gravée de l’écusson de l’Atléti’, et je me souviens qu’il sortait toujours se promener pour écouter les matchs avec sa petite radio. Je le vois encore s’énerver en écoutant les commentaires du match. Quand je lui demandais pourquoi il ne regardait pas les matchs à la télévision plutôt que de les écouter à la radio, il me disait : ‘Petit, je ne peux pas infliger ça à mes nerfs !’ C’était au-dessus de ses forces : écouter la radio, c’était ce qu’il y avait de moins éprouvant pour lui. Moi, ça m’intriguait de le voir comme ça, je ne comprenais pas vraiment. Du coup, je lui posais un tas de questions sur l’Atlético. Je suis devenu fan de ce club sans même les avoir vus jouer. »

Par transmission familiale, El Niño s’est donc construit un cœur rouge, blanc et bleu, doublé d’une célébration significative sur certains buts. Comme lors de la Coupe du monde 2006 contre la Tunisie, où il mime la position de l’archer de Kiko, précurseur en la matière. « Quand j’ai commencé à partager le vestiaire avec lui, Torres était jeune, petit et timide, synthétise Kiko pour l’emission Rojo y Blanco. Mais sur le terrain, tu le sentais à l’aise. Et quand tu te mettais à le connaître un peu plus, tu comprends très vite qu’il est très organisé dans sa manière d’aborder les choses, c’est un homme très calme et posé. Sa maturité fait que tu ne peux que finir par lui donner le brassard de capitaine très rapidement. » En 2003, Fernando Torres prend à 19 ans la responsabilité donnée par son coach Gregorio Manzano, et visse le brassard autour de son bras gauche pour chaque rencontre à venir de l’Atlético de Madrid. Quatre années plus tard, après 243 matchs et 91 buts marqués pour son équipe avec laquelle il ne remporte aucun titre, Torres prend la lourde décision de quitter l’Atlético, obligeant Liverpool à casser sa tirelire de 36 millions d’euros, un record pour les Reds. La fin du premier tome.

Les cendres du phœnix

« En Italie, le vestiaire est différent de celui de l’Angleterre, dont le vestiaire est différent de celui de l’Espagne, analyse Torres pour As Tv. Ce que j’aime ici, ce sont les blagues et les rires. Je garde ces souvenirs des U9 jusqu’à mes matchs de Liga. Le mec qui vient avec un T-shirt un peu spécial et qui se fait brancher, les conneries dans les douches, le quotidien quoi. Maintenant que je suis rentré ici, je me rends compte de ce que j’ai laissé en quittant ce club. » Conscient que le joueur n’est pas à son top niveau, l’Atlético de Madrid récupère son idole à l’AC Milan, où il apparaissait alors comme un élément plus bling-bling qu’un réel apport offensif. Un buteur cramé, en quelque sorte. Mais si Torres s’est mis à brûler, c’était probablement pour mieux renaître une fois de retour au bercail. « Nous recherchons des joueurs qui comprennent ce sentiment d’appartenance et s’incorporent dans une équipe, explique Diego Simeone en conférence de presse avant d’affronter le Barça en Coupe du Roi. Cette arrivée de Torres est due à ses caractéristiques de footballeur et son attachement au club.  » Coéquipiers à l’Atlético pendant deux ans, Simeone se réjouit du retour du Niño devenu grand. Moins tonique, mais plus réfléchi. Moins rapide, mais plus technique. Jamais râleur, mais toujours buteur. Son premier but à Albacete en 2001 avait eu lieu après cinq minutes de jeu, le premier but de son retour au Vicente-Calderón contre l’ogre catalan en 2015 intervient après 38 secondes de jeu. Comme un Torres de magie.

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