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Les destins croisés de Simone Inzaghi et Carlo Ancelotti
Simone Inzaghi et Carlo Ancelotti s'affrontent ce mercredi à San Siro, lors de cet attendu Inter-Real. Depuis 1999, leur route s'est croisée à de nombreuses reprises sur les pelouses de Serie A, et lors de l'été 2021, Inzaghi est devenu coach de l'Inter, alors que les dirigeants nerazzurri avaient jeté leur dévolu sur Ancelotti. De plus, si Carlo n'a jamais entraîné Simone, il a en revanche été le coach préféré de son frère, Pippo.
Les hasards du destin. Le 1er juin 2021, le Real Madrid annonce le retour sur son banc de Carlo Ancelotti. Le 3 juin, c’est au tour de l’Inter de dévoiler son nouveau coach, en la personne de Simone Inzaghi. Deux jours plus tard, les coulisses de ces transactions sont révélées par la presse italienne. À la suite du départ surprise d’Antonio Conte, les dirigeants de l’Inter ont foncé sur… Carlo Ancelotti. L’ancien coach du Milan était la cible numéro 1, des contacts avaient même été entamés, mais Florentino Pérez a été plus prompt, et a convaincu Don Carlo de revenir à Madrid. Pris de court, l’état major de l’Inter s’est rabattu sur Simone Inzaghi, qui a sauté sur l’occasion, après avoir pourtant annoncé publiquement la veille qu’il prolongerait à la Lazio. Hasard du tirage, hasard du calendrier : l’Inter d’Inzaghi et le Real Madrid d’Ancelotti se retrouvent dès ce mercredi soir, pour leur entrée en lice en Ligue des champions.
Première rencontre à Piacenza
Le chassé-croisé entre les deux hommes ne s’arrête évidemment pas à ce léger imbroglio de mercato estival. Avant toute chose, ils sont tous les deux nés en Émilie-Romagne. Ancelotti vient de Reggiolo, 40 bornes à l’est de Parme, tandis que Simone Inzaghi, lui, est né à Piacenza, 60 kilomètres à l’ouest. Ancelotti n’a jamais coaché Simone, mais ils se sont croisés plus d’une fois sur les pelouses de Serie A. La première fois, c’était le 14 février 1999, jour de Saint-Valentin. Carlo Ancelotti venait d’être nommé coach de la Juventus, après le licenciement de Marcello Lippi. Son premier match sur le banc turinois est un déplacement à Piacenza, dont l’attaquant vedette se nomme Simone Inzaghi. La Juve s’impose froidement 2-0. Mais Inzaghino prendra sa revanche la saison suivante, et avec la manière.
Transféré à l’été 1999 à la Lazio pour remplacer Christian Vieri, parti à l’Inter, Inzaghi devient le terminal offensif d’une équipe où les manieurs de ballon se bousculent (Veron, Mancini, Nedvěd, Simeone, Stanković…). Le 1er avril 2000, c’est avec un Inzaghi titulaire que la Lazio vient s’imposer 1-0 sur la pelouse de la Juve, lors d’un match décisif pour l’attribution du Scudetto. Quelques semaines plus tard, les Romains remportent en effet le titre à la dernière journée, au terme d’un fol après-midi marqué par le déluge de Pérouse, et les images d’un Carlo Ancelotti trempé, l’air complètement hagard. Et pendant qu’Inzaghi célèbre le premier (et jusqu’ici seul) Scudetto de sa carrière, Ancelotti, lui, démissionne de ses fonctions.
Mon frère, ce chouchou
Devenu coach du Milan en novembre 2001, Ancelotti va avoir sous ses ordres un autre Inzaghi, le grand frère, Filippo. Qui deviendra son chouchou, en plus d’être le redoutable buteur que l’on connaît. Entre les deux hommes, la relation était fusionnelle. « Pippo était un immense attaquant, tout simplement le meilleur que j’ai entraîné dans ma carrière dans la surface de réparation, avait-il assuré lors de l’émission Tiki-Taka, en 2016. En dehors de la surface, c’était peut-être le pire, mais dans la surface, assurément le meilleur. » Et l’amour était réciproque. « J’ai eu d’excellents coachs dans ma carrière, mais mon préféré reste Carlo Ancelotti » avait déclaré SuperPippo dans une interview à L’Équipe.
Forcément, cette affection mutuelle a déteint sur le petit frère, Simone. Devenu coach de la Lazio en 2016, il a pu s’inspirer des méthodes d’Ancelotti… grâce à Pippo, comme il l’a confié lors de la conférence de presse précédant Inter-Real. « Ancelotti ? Je l’ai beaucoup admiré, c’est l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire. J’ai eu la chance de pouvoir suivre les entraînements de mon frère avec lui. C’est toujours un plaisir de discuter avec lui. »
De là à trouver des similitudes entre les deux ? Selon Billy Costacurta, 663 matchs toutes compétitions avec Milan, dont 148 sous Ancelotti, la seule similitude entre Simone Inzaghi et Carlo Ancelotti réside dans le fait qu’ils « savent reconnaître les meilleures capacités de chaque joueur. Regardez ce que Simone a fait à la Lazio avec Luis Alberto et Milinković-Savić, l’équipe s’est améliorée parce qu’il a réussi à tirer le meilleur de ces deux joueurs. Je le compare à Carlo Ancelotti qui a aussi cette capacité, en plus de beaucoup d’autres, de déceler ce type de situation. » Depuis que Simone Inzaghi a troqué le maillot et le short contre le costume d’entraîneur, la route des deux hommes ne s’est croisée que lors de la saison 2018-2019, lorsque Ancelotti entraînait le Napoli. Le match aller et le match retour s’étaient soldés par le même score : 2-1 en faveur des hommes d’Ancelotti. À Inzaghi Jr d’inverser la tendance, ce mercredi soir, à San Siro. Ce stade dans lequel Carlo Ancelotti revient toujours en pantoufles.
Par Éric Maggiori