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Les députés au ballon

Par Alexandre Doskov
Les députés au ballon

La FFF homologue 17 équipes de France de football. Celle dont les exploits sont commentés par Bixente Lizarazu, la féminine, les espoirs, l'équipe de France de beach soccer... Et la dernière, née il y a un an presque jour pour jour, l'équipe de France des députés. Depuis juin 2014, nos élus n'ont disputé qu'un seul match. Mais ils s'apprêtent à rechausser les crampons, et espèrent surfer sur la vague de l'Euro pour garnir leur calendrier.

La plus large défaite de l’histoire de l’équipe de France de football date de plus d’un siècle. En demi-finales des Jeux olympiques de Londres, les Bleus s’étaient fait violenter par le Danemark et étaient rentrés chez eux après avoir perdu 17 à 1. De quoi rassurer l’équipe de France des députés qui, elle, s’est inclinée 12 à 1 face au Variété Club de France (l’équipe des personnalités médiatiques) pour le seul match qu’elle a disputé pour l’instant, le 10 septembre dernier. Après un an tout rond d’existence, le bilan de ces Bleus de l’hémicycle est donc triste, mais juin 2015 pourrait bien être le mois de la reconquête. Deux matchs au programme et des idées plein la tête pour la suite, les députés vont peut-être enfin réussir à relancer le projet.

Un Stéphanois et un Brésilien pour mener les troupes

« C’est une équipe qui n’a pas encore trouvé son rythme de croisière. » Au moins, Eduardo Rihan Cypel (député PS de Seine-et-Marne) est lucide. Co-capitaine de l’équipe de France des députés avec son collègue Régis Juanico (député PS de la Loire), il croit pourtant en l’avenir de ses joueurs. L’idée de cette équipe est ouvertement inspirée du XV parlementaire, l’équipe de rugby de l’Assemblée, qui évolue aux quatre coins du monde et qui a déjà affronté, entre autres, le terrible XV parlementaire néo-zélandais. Juanico et Rihan Cypel ne sont pas capitaines par hasard, ils sont les plus motivés, car fanatiques de football. Le premier est incollable sur les Verts et se plaint ouvertement du « manque de liberté pour les ultras » , ou du « Parc des Princes aseptisé » . Ils se partagent donc le brassard, ce qui ravit le second, Brésilien de naissance : « On m’a dit, toi, t’es brésilien, t’es capitaine ! Moi, je demandais juste le numéro 10. »

Juanico, lui, retient la fierté d’avoir été officiellement reconnu comme équipe de France par la Fédération : « On est homologués par la FFF, qui nous fournit les maillots officiels de l’équipe de France. Au début, certains voulaient faire un partenariat avec la Boucherie de France, mais on préférait des maillots neutres. » Rapidement, une trentaine de joueurs répondent à l’appel, de tout bord politique, hommes et femmes. Des noms connus, comme Éric Woerth, qui serait un arrière gauche redoutable d’après ses capitaines, ou François-Michel Lambert, qui a joué en CFA. Ne manquait qu’un coach. Ce sera Guy Roux, qui passait certainement dans le coin à ce moment-là. Ensemble, tout devient possible, même la conquête des rectangles verts.

Des kilos en trop et des crochets sur Pirès

Enfin, pas vraiment. Après les belles promesses du mois de juin, la mise en action est lente et les joueurs de l’Assemblée attendent septembre avant de jouer leur premier match. Une rencontre dantesque face au Variété Club de France, qui alignait pour l’occasion Pirès, Karembeu ou encore Sonny Anderson. Gardien de but du jour, cap’tain Juanico se souvient : « J’ai pris huit buts, puis mon remplaçant est entré pour la fin du match et il en a pris quatre en dix minutes. Mais j’ai détourné une frappe puissante de Pirès. Ces gars ont de bons restes. » Rihan Cypel, lui, revit ses moments de bravoure : « J’avais quinze kilos en trop. (…) Mais on a tenu vingt minutes sans prendre un but contre des anciens champions du monde. Et j’ai mis à l’amende Robert Pirès avec un crochet. Il me coursait, puis je suis parti à droite, et clac ! » Un geste que les amateurs de Youtube auraient sans doute apprécié, mais qui n’a pas empêché les siens de prendre douze pions dans la valise. Mais l’essentiel était ailleurs. Ce match, comme les prochains que va jouer l’EDF parlementaire, était destiné à récolter des fonds pour une association. La rencontre a ainsi permis à l’hôpital Necker de récolter plus de 100 000 euros.

« Pour les décennies à venir »

Régis Juanico est formel : « On ne joue pas forcément pour gagner. C’est pour s’amuser, et l’aspect caritatif est très important quand on choisit nos matchs. » Car désormais, les députés sont sollicités. Le match de septembre avait été diffusé en direct sur LCP, et en zappant, bon nombre de téléspectateurs surpris de voir du foot sur la chaîne la moins drôle de la TNT étaient restés. « Les gens m’en parlaient encore trois mois après » , s’amuse Juanico. Les emplois du temps difficiles à concilier compliquent l’organisation des matchs, mais les élus veulent profiter de l’Euro qui arrive pour relancer la machine. Car s’ils sont fiers de jouer pour aider des associations, les députés sont aussi heureux d’oublier leurs divergences l’espace d’un match. « Le fait de partager des vestiaires, ça rapproche » , jure Juanico. « Éric Woerth par exemple, j’avais fait partie de ceux qui l’avaient mis sous le feu des questions au moment de ses affaires. Depuis, on a appris à se connaître sous un autre angle, en short et en maillot. »

Prenant sa mission très à cœur, Rihan Cypel, socialiste, complète comme un gaulliste : « Quand on porte le maillot de l’équipe de France, il n’y a plus de gauche ou de droite. » Mais quelques vannes après les matchs tout de même : « Il y a plusieurs styles, les élégants et les grandes gueules » , s’amuse-t-il. L’objectif désormais ? Multiplier les matchs, et essayer de mieux préparer les joueurs. Alexis Bachelay, député PS des Hauts-de-Seine et virtuose du milieu de terrain, reste aux aguets : « J’ai fait un five ce week-end » , affirme-t-il fièrement. Il pourra montrer ses progrès très rapidement, puisque son gang affrontera une équipe de journalistes demain, puis la sélection de La Poste en juillet. Eduardo Rihan Cypel, lui, voit beaucoup plus loin : « Le pari, c’est de structurer ça dans la durée, et de créer une vrai équipe pour les décennies à venir. » Un vrai discours de campagne.

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