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Les démons de Moussa Dembélé
Arrivé cet été à l'OL contre un chèque de 22 millions d'euros, Moussa Dembélé galère à redevenir le goleador qu'il était lors de son passage au Celtic et passe donc pas mal de son temps sur le banc des remplaçants. Et quoi de mieux qu'un match décisif pour la qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions pour véritablement lancer sa carrière avec Lyon ?
Décidément, il ne fait pas bon s’appeler Dembélé cette saison. Alors que Ousmane se fait rouspéter pour ses retards à répétition du côté de Barcelone, le milieu belge Mousa visite, lui, l’infirmerie de Tottenham. Et que dire de Mana qui n’a toujours pas disputé la moindre minute avec Le Havre cette saison ? Moussa, l’attaquant de l’Olympique lyonnais, n’échappe donc pas à la règle et à la malédiction qui touche les Dembélé depuis cet été. Pour l’ancien buteur du Celtic, il n’est pas question de retards ou de blessures, mais bien de temps de jeu dans les gros matchs.
Resté sur le banc durant toute la rencontre face au Paris Saint-Germain (0-5) ou lors du déplacement à l’Etihad Stadium en Ligue des champions (2-1), Moussa Dembélé a quitté son siège pour aller s’asseoir plus en hauteur, en tribunes, pour la manche retour face à Manchester City le 27 novembre dernier (2-2). Si l’Olympique lyonnais n’a pas eu besoin de lui pour gratter quatre points aux hommes de Pep Guardiola, l’international espoirs a de quoi être déçu. D’autant plus qu’il connaît bien les Citizens après leur avoir claqué un doublé en C1 en septembre 2016 lorsqu’il n’avait que vingt ans et portait les couleurs du Celtic (3-3).
La malédiction des 22 millions ?
Pourtant, l’histoire semblait être belle au départ. À la recherche d’un numéro 9 après le départ de Mariano Diaz au Real Madrid, l’Olympique lyonnais et Moussa Dembélé se battent avec le Celtic pour faire flancher les dirigeants écossais. C’est chose faite avec un accord de 22 millions d’euros dans les dernières heures du mercato. Soit le deuxième transfert le plus cher du club rhodanien derrière Lisandro López, à égalité avec… Yoann Gourcuff. Un signe avant-coureur ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, Bruno Génésio semblait ravi en septembre dernier : « C’est un profil différent. C’est un vrai numéro 9, un joueur de surface, mais pas que cela. Il est capable de créer beaucoup de brèches. Il peut être utilisé dans différents systèmes, que ce soit à un attaquant ou à deux attaquants. Il sait ce que j’attends de lui. Entre très bons joueurs, la relation technique vient plus rapidement. »
Mais alors, comment Moussa Dembélé a-t-il pu se retrouver en tribunes moins de trois mois plus tard pour l’un des plus gros matchs de la saison de l’OL ? Simple. Quatre jours avant la réception de Manchester City, l’OL accueillait son voisin de Saint-Étienne. Un derby que Moussa Dembélé a traversé dans la peau de Casper le fantôme, touchant seulement cinq petits ballons en première période. Dans la foulée, l’international espoirs aurait, selon Goal, confié à son coach qu’il n’était pas content « du jeu déployé par l’équipe et du peu de ballons qu’il a à exploiter » . La réponse de Génésio ? Une place au chaud en tribunes. Basique.
Joue-là comme Cornet
Moussa Dembélé n’a pas forcément tort lorsqu’il évoque le « peu de ballons qu’il a à exploiter » . Contrairement au Celtic, où l’équipe jouait en grosse partie pour lui et où les milieux l’envoyaient sans cesse en profondeur, l’attaquant de 22 ans n’a pas le même rôle à Lyon. Ici, le style de jeu n’est pas du tout le même, avec un ballon qui traîne souvent dans les pieds de Nabil Fekir ou de Memphis Depay. Sauf que la saison dernière, Mariano Diaz n’avait pas plus de ballons, mais avait tout de même déjà claqué treize buts à ce moment de l’année, quand Moussa Dembélé est toujours bloqué à cinq. Dans le même temps, ses concurrents, eux, se montrent plus ou moins intéressants, à l’image de Maxwel Cornet qui a accaparé le costume de héros lors des deux manches face à Manchester City.
De quoi quasiment obliger Bruno Génésio à laisser Dembélé sur le banc en Ligue des champions, où il n’a été titularisé qu’à une seule reprise. C’était lors du match aller face au Shakhtar Donetsk (2-2), et l’international espoir avait certes vendangé, mais avait tout de même inscrit le but de l’espoir en permettant à l’OL de revenir à 1-2. De bon augure avant ce déplacement à Kiev face au Shakhtar, car en l’absence de Maxwel Cornet et à la suite de sa bonne entrée en jeu à Lille (2-2), Moussa Dembélé devrait avoir sa chance ce mercredi soir. Et il suffirait d’un but pour offrir la qualification en huitièmes de finale à l’OL et faire oublier les trois premiers mois difficiles, la petite dispute avec Bruno Génésio et la place en tribunes contre City. Et ce n’est pas Maxwel Cornet, pour qui les supporters lyonnais ont lâché des larmes de tristesse après son faux départ à Wolfsbourg, avant de pleurer à nouveau son absence sur blessure face au Shakhtar ce mercredi, qui va contredire la théorie selon laquelle tout va très vite dans le football.
par Steven Oliveira