- CM 2018
- Qualifs
- Luxembourg-France (1-3)
Les couloirs princiers
Face au Luxembourg, la France n’a pas forcément brillé, certes. En revanche, elle peut se targuer d’avoir peut-être trouvé une solution à son plus gros problème de ces dernières années : les postes de latéraux. Et la solution, évidemment, se trouvait du côté de Monaco.
L’information est tombée lundi dernier. Touché aux adducteurs face à Liverpool, Bacary Sagna doit déclarer forfait et annuler sa venue en équipe de France. Logique, à partir de là, de voir Djibril Sidibé se préparer à enfiler son costume de titulaire pour le match de samedi, face au Luxembourg. Ce qui l’était moins, en revanche, c’était de savoir qui serait son alter ego à gauche. Et alors qu’on aurait pu imaginer Didier Deschamps faire confiance à Kurzawa, qui compte déjà six sélections en EdF, le sélectionneur a finalement opté pour Benjamin Mendy, auteur d’une saison remarquable à l’image de son club. Un choix logique, finalement. Car Mendy à gauche et Sidibé, à droite, voilà ce que tout le monde voulait voir tant les deux latéraux régalent depuis le début de saison. Ne leur restait plus qu’à faire leurs preuves sur la scène internationale. La plus prestigieuse. Et si l’adversaire ne l’était pas forcément, lui, peu importe, les deux Monégasques n’ont pas déçu. Loin de là. Intenables dans leur couloir respectif, les deux latéraux ont régalé. À vrai dire, ils ont même tout débloqué : une passe décisive chacun, plus un penalty provoqué par Sidibé. Pas mal, dans une rencontre où l’équipe de France a inscrit trois pions. Surtout, en plus de leur implication sur tous les buts tricolores de la soirée, les deux latéraux ont vraiment impressionné par leur apport offensif constant. De quoi masquer quelques errements défensifs pour Sidibé. Le seul point noir, finalement, reste la sortie sur blessure de l’arrière droit, visiblement touché de façon assez sévère aux côtes.
La relève, enfin ?
Une sortie sur blessure regrettable. Pour le joueur déjà, bien sûr, mais surtout pour le match de mardi face à l’Espagne. Car cette rencontre face à un cador du foot mondial apparaissait comme l’occasion parfaite de permettre à cette doublette de latéraux de réitérer ses performances face à un candidat plus solide que le Luxembourg. Tant pis. D’autres occasions se présenteront sûrement à l’avenir. À n’en pas douter. Il faut dire qu’avec Évra sur le déclin, Kurzawa encore inconstant, Sagna plus aussi frais qu’à l’époque et Jallet plus vraiment titulaire à Lyon, les candidats sérieux à ces postes-là ne courent pas les rues de l’Hexagone. Depuis un moment maintenant. Car, au vrai, depuis la Coupe du monde 2006 et des couloirs occupés par Abidal et Sagnol, l’équipe de France n’a eu de cesse de se chercher des vrais latéraux. Solides défensivement et décisifs offensivement. Aujourd’hui, plus que jamais, les Bleus semblent avoir dans leurs rangs la réponse à ce problème. Bien sûr, difficile de s’enflammer. Sidibé n’en est qu’à sa septième titularisation, alors que Mendy connaissait lui son dépucelage international en terre luxembourgeoise. Prudence, donc. Mais s’ils continuent sur ce rythme affolant, difficile ne pas imaginer les deux Monégasques s’installer durablement à des postes qui n’attendent plus qu’eux. Alors nul doute qu’on les verra encore souvent débouler dans les couloirs de l’équipe de France pour servir quelques galettes. Et débloquer quelques rencontres.
Par Gaspard Manet