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Les couacs du recrutement monégasque
Depuis son retour en Ligue 1 en 2013, l'AS Monaco s'est illustrée par une activité débordante et d'énormes plus-values sur le marché des transferts. Mais derrière les grosses ventes de James Rodríguez ou Anthony Martial, il y a aussi tout un lot d'erreurs de casting plus ou moins coûteuses. Revue d'effectif.
Radamel Falcao
Au mercato d’été 2013, l’attaquant colombien est le symbole des ambitions monégasques : un transfert à 60 millions d’euros pour boxer dans la même catégorie que le PSG. L’ancien goleador ouvre d’ailleurs son compteur dès la première journée à Bordeaux, avant d’arriver fin novembre avec neuf pions dans la besace. Mais le Sud-Américain ne passe pas l’hiver : absent pendant l’essentiel du mois de décembre, il se fait ensuite les croisés contre Chasselay en Coupe de France. Il ne rejoue que trois matchs en début de saison 2014-2015 – marquant deux fois – avant d’être prêté à Manchester United en fin de mercato. Le début d’une traversée du désert pour Falcao, incapable de s’imposer sous Louis van Gaal. Désormais prêté à Chelsea, il n’a mis qu’un seul but depuis son arrivée, et alors même que Diego Costa patine, les Blues songent à recruter plutôt qu’à s’appuyer sur le Tigre. À 30 ans bientôt, le Colombien et son salaire pharaonique sont un gros boulet pour l’ASM, plus que jamais dépendante de Jorge Mendes sur ce dossier.
Nicolas Isimat-Mirin
Lui aussi recruté à l’été 2013 à Valenciennes pour 4 millions d’euros, Nicolas Isimat-Mirin reste une énigme du recrutement monégasque. Non pas que ses qualités soient remises en cause, mais l’ASM a visiblement pris le joueur sans en avoir réellement besoin. Barré par Ricardo Carvalho, Éric Abidal et Andrea Raggi, il ne joue pratiquement pas lors de son premier exercice en Principauté. Depuis, il a été prêté au PSV Eindhoven qui l’a fait signer définitivement cet été. Alors qu’avec le départ d’Aymen Abdennour à Valence, il aurait pu rendre service à Leonardo Jardim.
Lacina Traoré
Dans la même logique qu’Isimat-Mirin, son recrutement en janvier 2014 apparaît plus comme un coup de pouce de Dmitri Rybolovlev au club vendeur – l’Anji Makachkala et son propriétaire Suleyman Kerimov – qu’un investissement calculé. Car pour 10 millions d’euros, l’Ivoirien a pour le moment un rapport qualité-prix catastrophique : prêté dans la foulée de son recrutement à Everton, il se flingue l’ischio-jambier après avoir marqué contre Swansea pour son premier match. Depuis, il n’a fait que jouer les utilités : un but en Ligue 1 en 2014-2015, deux en Ligue Europa cette saison, avec en prime un titre de vainqueur de la CAN 2015 sans avoir joué. Alors que l’ASM a perdu Anthony Martial et Dimitar Berbatov cet été, Lacina Traoré n’est toujours pas une priorité pour Jardim. Comme si Monaco n’en avait rien à carrer de perdre sa mise de départ sur un joueur qui n’a pourtant que 25 ans.
Ibrahima Touré
L’attaquant sénégalais peut être considéré comme le joueur le plus maltraité dans l’histoire récente de l’ASM. Quand il débarque à l’hiver 2012, Ibrahima Touré est un pari de 27 ans, un joueur révélé en Iran, puis aux Émirats arabes unis avec la particularité de planter plus d’un but tous les deux matchs. En Principauté, il continue de briller et enfile 28 pions en 18 mois de Ligue 2, contribuant grandement à la remontée de Monaco. Mais arrivé en Ligue 1, le club ne veut plus de lui et, depuis, il continue de martyriser des gardiens avec Al Nassr Dubaï, sans avoir eu sa chance en L1. Si son recrutement fut une réussite, son éviction laisse un goût d’injustice et d’inachevé.
Borja Lopez
Tellement énigmatique que seuls les scouts de Football Manager semblent encore croire en lui. Borja Lopez signe à l’AS Monaco lors de l’été 2013. Vu qu’il arrive au même moment que Falcao, Moutinho ou James Rodríguez, on se dit qu’il s’agit probablement du futur Gerard Piqué. Mais l’international espagnol U19 arrive du Sporting Gijón alors en division 2, et la marche semble trop importante. Successivement prêté au Rayo Vallecano, au Deportivo La Corogne et désormais à Arouca au Portugal, il n’a pour le moment fait que deux bouts de matchs avec l’ASM. Un million d’euros par match disputé, si l’on se base sur l’indemnité versée à Gijón en 2013.
Guido Carillo
Démonté par Pierre Ménès dans le Canal Football Club après Marseille-Monaco (3-3), Guido Carillo a enfin ouvert son compteur en Ligue 1 contre Caen cette semaine. Recruté à l’Estudiantes avec l’aura d’un des meilleurs attaquants d’Amérique du Sud, l’Argentin a jusqu’à présent démontré beaucoup de bonne volonté, mais a aussi dû composer avec un gros manque de réussite. Ses statistiques – un but en Ligue 1 et un autre en C1 – sont clairement insuffisantes pour un avant-centre, mais ses efforts donnent envie d’y croire encore un peu. Jusqu’à juin par exemple.
Stephan El Shaarawy
Prêté avec option d’achat par le Milan AC, le Pharaon est probablement le recrutement le plus médiatique de l’intersaison à Monaco. Mais force est de constater que l’alchimie ne fonctionne pas à plein régime depuis cet été. Malgré quelques coups d’éclat et un retour en sélection italienne, l’ancien prodige n’est rien de mieux qu’un joker de luxe. Il se dit pourtant que l’ASM a déjà décidé de lever l’option d’achat avant même d’y être contrainte par le nombre d’apparitions du joueur. Les dirigeants monégasques imaginent probablement qu’avec un peu de temps, ils pourront totalement retaper un joueur qui n’a que 23 ans. Et refaire une « James Rodríguez » ?
Ivan Cavaleiro
Ceux qui ont suivi les matchs de préparation de l’AS Monaco ont dû en avoir l’eau à la bouche : tant que cela comptait pour du beurre, l’ancien du Benfica Lisbonne faisait mal sur le flanc gauche. En juillet, plus d’un latéral droit a frôlé l’état dépressif à cause de la vitesse et du coup de rein du Portugais. Sauf que depuis août et un but contre les Young Boys Berne, Cavaleiro est sacrément rentré dans le rang au point de ne quasiment jamais faire 90 minutes pleines. Buteur contre Qarabağ en Ligue Europa, le Lusitanien traîne une lombalgie qui, forcément, le pénalise, mais n’explique pas toutes ses difficultés.
Par Nicolas Jucha