- Beach soccer
Les conseils d’un pro pour jouer sur la plage
En cette période estivale, nombreux sont les footeux à tâter du ballon sur la plage. À La Grande-Motte, Anthony Barbotti les voit défiler. Puisque le sable a ses spécificités, qu’il faut savoir apprivoiser, l’international français distille ses conseils pour optimiser votre activité et prendre votre pied, que vous soyez adeptes du match façon beach soccer, de la brésilienne ou du foot-volley.
Ils ne sont pas dans les campagnes, dans les villes ou sur les réseaux sociaux, mais bien sur la plage. Eux, ce sont ces vacanciers qui débarquent au bord de l’eau pour profiter de l’été. Dans leurs bagages : de la crème solaire, évidemment, et un ballon rond, forcément, qu’il soit en mousse, en plastique ou en cuir. Un accessoire incontournable, au grand dam de Bernadette, qui le prendra en pleine poire au moins une ou deux fois pendant son après-midi bronzette. Car si plat du pied rime avec sécurité sur l’herbe (encore que), on ne peut pas vraiment en dire autant sur ces insaisissables grains de sable.
« Beaucoup de gens arrivent sur la plage en pensant que c’est facile, mais très rapidement, ils voient que c’est différent, témoigne Anthony Barbotti, quadruple champion de France avec le club de La Grande-Motte qu’il a aussi fondé. Il ne faut pas essayer de faire comme au foot à 11, à vouloir courir avec le ballon. Physiquement, on se fatigue très rapidement et techniquement, la maîtrise de balle est beaucoup plus difficile, il y a des faux rebonds… Le beach, généralement, c’est plutôt un jeu collectif, il y a moins de duels, à part dans la zone de finition. » Aussi vrai que le lion ne s’associe pas avec le cafard, en matière de jeu, le dribble ne s’associe pas vraiment avec le sable.
Peu adepte du billard parfait, notre attaquant préfère d’ailleurs les plages bosselées : « Ça nous permet de jouer plus aérien. Plus le sable est tassé, plus on a tendance à vouloir jouer au sol comme le foot à 11, mais c’est un peu anti beach soccer. Sur une compétition, on préfère jouer le troisième ou le quatrième match parce que le terrain est plein de trous. Après, c’est beaucoup moins fatigant quand le sable est tassé. Souvent, les jeunes se mettent au bord de l’eau parce que c’est plus lisse, c’est plus simple pour les appuis, que techniquement ils s’y retrouvent plus. »
Pieds nus ou en chausson pour caresser le ballon
Le sable a ses particularités, que l’on peut dompter avec quelques conseils bien avisés : « Être sur le devant des pieds permet de ne pas rester enfoncé dans le sable. Le corps étant plus orienté vers l’avant, on peut mieux se déplacer et être actif sur le sable. C’est intéressant parce qu’il y a un travail de proprioception, ça renforce tout ce qui est tendineux et musculaire au niveau des chevilles et des genoux. Le sable offre pas mal de vertus, des clubs pros s’en servent dans la réathlétisation par exemple. »
Si vous n’êtes pas sur une plage naturiste, vous vous interrogerez peut-être sur la nécessité de jouer chaussé. En cause, les désagréments causés par les coquillages, les cailloux ou le ballon, et le mal de pied qui peut en découler. Sans compter la température du sable, qui peut rapidement chauffer en même temps que grimpe l’indice UV. « Si on choisit les sensations, on joue pieds nus. Sinon, je ne suis pas partisan de jouer en chaussures, il existe des chaussons de trois millimètres d’épaisseur, un peu comme les chaussons de pêche, pour éviter de s’entailler ou de se faire mal. C’est un bon compromis. Pour ce qui est des chaussettes, l’inconvénient est que le sable rentre dedans et rapidement, on se retrouve avec deux kilos à chaque pied. Vraiment, les chaussons, c’est à conseiller. »
Racing ?? ?????? #SiFierDEtreLensois #StageJ3 pic.twitter.com/iyR1vzkFop
— Racing Club de Lens (@RCLens) July 14, 2021
Au contraire des lunettes de soleil, malheureusement pour ceux qui voudraient se la jouer Edgar Davids ou Geoff Thomas. « Ça peut être dangereux, avertit l’attaquant. Je proscris les verres, je pense qu’on est mieux protégé avec des lentilles. J’ai déjà vu un joueur blessé parce qu’il s’était pris le ballon dans la tête et que le verre s’était cassé. En compétition, c’est interdit. L’esprit vacances, jouer avec les lunettes de soleil au bord de l’eau, je comprends, mais on ne met pas toutes les chances de son côté pour ne pas se faire mal. » Un touriste averti en vaut deux.
Gare également au pied carré qui enverrait le ballon dans l’eau. Rédhibitoire pour ceux qui auraient misé sur la fameuse sphère en mousse jaune. « Il faut aller le chercher avant qu’il parte trop loin, c’est sacré ! On l’essuie et on le frotte bien afin d’enlever le sable, pour tout ce qui est jeu aérien. Nous, on a un ballon plastifié, entre le ballon de volley et le ballon de foot. Mais les petits ballons plastifiés, ça permet déjà de se régaler. Moi je joue sur la plage depuis petit, tous les étés on jouait sur le sable avec un groupe de copains. C’est accessible à tous et ça rassemble vachement les gens. » Parmi les convertis, Éric Cantona et Elinton Andrade, tous deux champions du monde de beach soccer, ainsi que les joueurs du RC Lens, qui se sont amusés sur la plage du Touquet en juillet. Vamos a la playa, a mi me gusta jugar.
Par Quentin Ballue