- SO FOOT #148
- Numéro 100% Ronaldinho
Les clubs britanniques où Ronnie a failli signer
Malgré son pouvoir financier attractif, le Royaume-Uni n’aura jamais pu attirer celui qui était en train de devenir le meilleur joueur du monde. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé...
Leeds United
Champion du monde U17 en 1997, vainqueur de la Copa América en 1999, co-meilleur buteur de la Coupe des confédérations la même année, c’est peu dire que Ronnie excite le foot mondial. L’Inter, le Barça ou le Real seraient déjà venus aux nouvelles. Soupçonné de bluffer pour faire augmenter la valeur marchande de son petit génie de 19 ans, José Alberto Guerreiro, le président du club formateur de Ronnie, joue cartes sur table : « Le Grêmio a une histoire longue de 96 ans, une tradition de sérieux que personne ne devrait remettre en cause. Notre parole aurait dû suffire. » Ce 20 février 2000, le dirigeant montre à la presse une offre officielle de 80 millions de dollars – soit le potentiel plus gros transfert de l’histoire – pour Ronaldinho, faxée par une société allemande mandatée par le Leeds United de Harry Kewell, Lucas Radebe ou Lee Bowyer. Le lendemain, un deuxième fax fait part de la « déception » du club anglais de voir les montants dévoilés publiquement. Next.
St-Mirren
En janvier 2001, Ronaldinho s’engage avec le PSG, mais le transfert n’est pas homologué par la LFP faute de lettre de sortie émanant du Grêmio Porto Alegre. Tom Hendrie, manager du club de St-Mirren, suit ce chômage technique de près et tente un coup : faire venir le joueur en prêt. « On savait que c’était difficile, mais il était en fin de contrat et ne jouait pas, rejoue quelques mois plus tard l’Écossais dans le Daily Record. Il voulait bien venir chez nous, mais il rencontrait des problèmes administratifs sérieux au Brésil, et la Fédération a refusé de le libérer. Je suis très déçu. » Mais aussi réaliste sur la folie de l’entreprise : « Ça semble presque bizarre d’être en train de parler d’un joueur de cette trempe, comme ayant pu être un joueur de St-Mirren. » Interrogé plus tard lors d’un stage du FC Barcelone en Écosse, Ronnie semble avoir été moins marqué par ce rendez-vous manqué : « C’était il y a longtemps et je ne peux pas me rappeler exactement ce qui se tramait à l’époque… »
Manchester United
À l’été 2003, les Red Devils souhaitent refourguer David Beckham au Barça. Pour remplacer le Spice Boy, Ferguson veut enrôler Ronaldinho, qui du coup, deviendrait le premier joueur brésilien de l’histoire de MU. « J’étais à deux doigts de signer à Manchester » , avoue un jour Ronnie. Sauf que Beckham part finalement chez les Galacticos du Real et laisse le Barça en quête d’une nouvelle recrue. Sandro Rosell, bras droit de Joan Laporta et ancien patron de Nike Brésil, convainc alors son ami brésilien qu’il vaut mieux faire des saluts de surfeur sous le soleil catalan plutôt que sous le crachin anglais. Ferguson, alors dans l’avion pour une tournée de pré-saison aux États-Unis, apprendra la nouvelle sur le tarmac, furieux. Il dirigera tous ses efforts vers une autre promesse du foot mondial : Cristiano Ronaldo. L’effet papillon.
Chelsea
Après une saison 2005-2006 dantesque avec une Liga, une C1 et le Ballon d’or, Ronaldinho carbure un peu moins la suivante, sur le terrain tout du moins. Chelsea – plus précisément Roman Abramovitch, contre l’avis de Mourinho – tente de s’engouffrer dans la brèche à l’été 2007. Si les Blues sont prêts à valoriser le transfert à 70 millions d’euros et à offrir à Ronnie le plus haut salaire du continent européen, le club catalan réclame 100 millions, sa clause libératoire. Malgré deux rendez-vous positifs à Londres entre Roberto Assis, frère de Ronaldinho, et le président russe des Blues, le Brésilien restera une année de trop en Catalogne, avant de partir pour (le banc de touche de) l’AC Milan l’été suivant.
Blackburn Rovers
En novembre 2010, et contre près de 50 millions d’euros, l’entreprise indienne Venky’s, spécialisée dans le poulet, fait main basse sur les Blackburn Rovers. Les nouveaux proprios veulent frapper fort d’entrée en faisant n’importe quoi : Maradona sur le banc et Ronaldinho sur la pelouse. « La Premier League l’intéresse et ça joue en notre faveur » , se rassure Anuradha Desai, une des boss de la société, au micro de la BBC Radio Lancashire. Et de présenter le business plan : « 7,6 millions d’euros la première année, 8,5 pour les seconde et troisième saisons. Nous avons le meilleur projet. » Ronnie préférera finalement quitter Milanello pour rejoindre Flamengo, laissant le bec de Venky’s dans l’eau. Dire que les poulets auraient pu avoir des dents…
Par Ronan Boscher