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Les clés du match Bayern-Arsenal
Archi favori, le Bayern Munich peut compter sur son réalisme dans le jeu, sa réussite à domicile et ses confrontations passées contre les Gunners pour garder confiance. En face, Arsenal prie pour voir un Özil en grande forme. Ce qui changerait tout.
Arsenal a-t-il déjà perdu dans la tête ?
Le Bayern et Arsenal ne sont pas des étrangers. Loin de là. Depuis 2013, les deux équipes se sont ainsi rencontrées à six reprises. Pour trois victoires allemandes, deux succès anglais et un match nul. Un bilan serré, donc. Sauf qu’en y regardant de plus près, l’ascendant psychologique est clairement à l’avantage des Munichois. Ces derniers ont en effet éliminé leurs adversaires à deux reprises, en sortant une prestation très maîtrisée à l’aller, puis se contentant du strict minimum au retour (1-3, 0-2 en 2013 ; 0-2, 1-1 en 2014). Comme s’ils savaient que leur supériorité leur permettait de plier la confrontation dès la première manche. Les hommes d’Arsène Wenger sont donc dans l’obligation de résister dans ce premier acte pour se laisser une chance de qualification. Reste que le doute et la peur sont déjà présents.
Munich est-il invincible à domicile ?
Zéro. C’est le nombre de défaite subie par le Bayern à la maison cette saison. Les Allemands n’ont même concédé que trois nuls en quinze matchs toutes compétitions confondues. Et en Ligue des champions ? Trois victoires en trois rencontres. Avec la manière contre le faible Rostov (5-0) et le doux PSV Eindhoven (4-1), en serrant les dents face au costaud Atlético de Madrid (1-0). Signe que les Bavarois sont plus que solides, voire injouables chez eux. Surtout défensivement, puisqu’ils n’ont encaissé que six buts. Personne n’a d’ailleurs réussi à planter plus d’une fois à l’Allianz Arena. Dans ce contexte, tromper Manuel Neuer serait déjà un bel exploit pour les Gunners.
Özil peut-il tout changer ?
« Il est temps pour lui de marquer à nouveau. Il a manqué des opportunités qui étaient tout à fait à sa portée. Contre Hull, j’ai senti qu’il n’était pas en confiance. C’est problématique parce qu’on attend de lui qu’il nous apporte un plus, quelque chose de spécial, mais techniquement il a raté des choses qu’il réussit normalement. » Pas sûr que les propos de Wenger aident son joueur à retrouver son talent. N’empêche que l’entraîneur français a envoyé un message clair : Arsenal ne peut pas se mesurer aux meilleurs sans un Mesut Özil au top. Manque de pot, l’année ne débute pas franchement bien pour le milieu de terrain, qui n’a pas marqué en 2017 et dont l’influence sur le jeu est minime. Auteur de six passes décisives toutes compétitions confondues en première partie de saison, le meneur n’en a offert qu’une seule depuis janvier. La question est donc primordiale : Mesut peut-il sortir un match de patron dans une soirée de gala contre un grand d’Europe ? Si la réponse s’avère positive, Arsenal sera proche des quarts de finale. Mais rien ne porte à l’optimisme. Après, on parle quand même d’un joueur capable de faire ça…
Faut-il faire jouer Giroud ?
Wenger a-t-il laissé son attaquant sur le banc pendant 90 minutes le week-end dernier pour l’économiser en vue de l’aligner à Munich ? Possible. Car le technicien connaît pertinemment les statistiques de l’international face au Bayern : trois pions en cinq parties. Sachant qu’en 2017, Olivier Giroud a fait trembler les filets à cinq reprises tout en réalisant deux passes décisives, faire confiance à ses gestes décisifs pourrait constituer une bonne idée dans un choc où il faudra à tout prix marquer. Où les duels aériens vont être intenses. Et où les occasions de but ne seront pas nombreuses. Bref, où il faudra savoir profiter de la moindre faille. Par ailleurs, ceux qui ne voient en lui qu’un vulgaire supersub se trompe : cette saison, Giroud a marqué à chaque fois qu’il a été aligné d’entrée et joué plus de 45 minutes (hormis contre Burnley en janvier).
Ancelotti, le pragmatique
La presse allemande le constate : pour le moment, le Bayern de Carlo Ancelotti est chiant. Pas agréable à regarder. Et ne semble pas vraiment s’améliorer. Et alors ? On ne le dit pas assez, mais le coach italien est avant tout un entraîneur pragmatique, obsédé par la victoire. Si son Munich doit gagner le championnat grâce à des buts dans les dernières minutes dans des rencontres qui se ressemblent étrangement, ça fera l’affaire. Et il en est de même en C1. Cela ne ressemble pas aux habitudes du sourcil ? Tant pis. Celui qui s’est qualifié lors de ses quatre derniers huitièmes de finale dans l’épreuve n’est pas pressé et proposera du spectacle un peu plus tard. « Nous savons que nous n’avons pas encore atteint notre meilleur niveau, a admis Neuer. Nous voulons vraiment bien jouer au football, être dominateurs. Ne pas seulement proposer un bon football. Nos adversaires en championnat sont devenus plus confiants face à nous en ce moment, ils sentent qu’ils peuvent faire quelque chose face à nous. Nous devons vraiment stopper ça et plus contrôler tous les aspects du match. » En attendant, Carlo visera avant tout une victoire. Et un 1-0 lui conviendrait.
Par Florian Cadu