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Les clés d’Italie-Suède
Surprenante gagnante de la Belgique, la Nazionale veut archiver sa qualification dès ce deuxième match, mais il faudra venir à bout de Suédois regroupés et emmenés par un Zlatan qui connaît parfaitement ses adversaires du jour.
Éviter l’enflammade
Et si les Italiens se voyaient trop beaux ? La prestation face à la Belgique a été tellement aboutie que les Azzurri ont eu toutes les peines du monde à contenir leur enthousiasme, Gigi Buffon risquant même de se péter le coccyx suite à un combo course de dératé – prise loupée de la transversale. Néanmoins, tous se sont empressés de rappeler l’antécédent du dernier Mondial, victoire contre l’Angleterre en ouverture et double défaite contre le Costa Rica, puis l’Uruguay synonymes d’élimination. D’ailleurs, le regard d’Antonio Conte dès les interviews d’après-match ne laissaient transparaître aucune auto-satisfaction. L’erreur ne devrait pas être répétée, pas sous ses ordres. Mais dans le doute, un petit coup d’ignifugeant sur les joueurs avant de pénétrer sur la pelouse ne fera pas de mal.
Mini turnover conseillé pour Conte
« C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures » , une phrase d’accroche de site de rencontres cougars mais surtout une maxime qui sied très bien à cette Italie. 31 ans et 169 jours, c’est la moyenne d’age du onze titulaire contre la Belgique, le plus vieux jamais aligné dans l’histoire de l’Euro. Dans le même temps, la Nazionale est l’équipe qui a le plus couru lors de la 1re journée, 119,7 bornes soit 4,6 de plus que l’Ukraine, seconde. On en déduit que la dépense d’énergie a été très importante et que changer deux trois gars dans la formation de départ ne serait pas du luxe. Par exemple, titulariser Thiago Motta à la place de De Rossi, splendide face aux Belges, mais dont le mollet gauche fait des siennes ou encore mettre Immobile ou Zaza devant. Paradoxalement, le seul passage de témoin certain concerne le plus jeune, Darmian et ses 27 ans laissant sa place à De Sciglio.
Ibra en mode aimant
Le Suède-Irlande a confirmé que Zlatan est bien seul au sein de sa sélection et définitivement décrédibilisé le statut macabre que l’on a arbitrairement collé au groupe E, par ailleurs le seul où l’on retrouve deux équipes qualifiées via les barrages. Des individualités suédoises si modestes qu’on s’attend à ce qu’Allback entre à tout moment du banc de touche. C’est donc l’homme au catogan qui doit faire tout le taf, notamment dézoner sans modération pour construire le jeu. Une option qui dégarnit le front offensif, mais qui permet d’attirer plusieurs adversaires sur lui, libérant des espaces dans lesquels pourront s’engouffrer ses coéquipiers. Demandez à Antonio Nocerino qui a pu ainsi planter 10 buts avec le Milan en 2011-12 avant de redevenir un milieu de terrain besogneux et bedonnant une fois Ibra parti.
L’Italie devra se faire du mal
Recroquevillée, harmonieusement solidaire, imperméable pour mieux se déployer vers l’avant une fois le ballon récupéré. L’Italie a bluffé tout le monde à Lyon vendredi dernier. Seulement voilà, comme dirait Alex Boyon, il va falloir changer son fusil d’épaule cet aprèm et prendre le jeu à son compte. Les deux amicaux pré-Euro ont d’ailleurs permis de se tester de ce point de vue, Écosse et Finlande se retranchant dans leur camp, et ce fut assez laborieux. Le rôle des latéraux/ailiers sera fondamental pour tenter de trouver la faille via les côtés, les fameux dédoublements pour ensuite chercher à pénétrer latéralement dans la surface (mieux qu’un centre aérien). Sinon l’axe et la projection des « incurseurs » , à la Conte. Après, une ouverture du score rapide n’empêche pas de cadenasser, mais ce style de jeu est épuisant, et l’Euro est long.
Par Valentin Pauluzzi