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Les clés de Portugal-Islande
Une équipe qui court après son premier titre, une autre qui dispute son premier match dans une compétition internationale. Ce Portugal-Islande sent bon. Voici les clés du match.
Quelle équipe type pour le Portugal ?
Bien malin celui qui pouvait dégainer au moment de l’annonce de la liste de Fernando Santos le onze titulaire contre l’Islande. Sur les trois matchs amicaux joués par le Portugal pour préparer cet Euro, 22 joueurs ont été utilisés par le sélectionneur. Seul le troisième gardien Eduardo n’a pas eu la chance de gratter quelques minutes de jeu. Si quelques interrogations subsistent encore à certains postes, il semblerait que l’équipe qui a débuté le dernier match amical remporté 7-0 contre l’Estonie soit l’heureuse élue. Mais, il n’y a en réalité que trois joueurs qui semblent intouchables : Pepe, Moutinho et Ronaldo. Tous les autres joueurs sont interchangeables et peuvent sauter à la moindre contre-performance. Une incertitude que les joueurs semblent accepter, à l’image du défenseur Cédric Soares : « Tous les joueurs présents ici veulent jouer, c’est tout à fait normal, mais la concurrence est bénéfique, et si on doit entrer en jeu, ce doit être dans le but d’aider l’équipe, rien d’autre. »
Quaresma is on fire
Que la France se console : si Hatem Ben Arfa n’est pas là, Ricardo Quaresma, lui, participera bien à la fête. Si sa cuisse droite le laisse tranquille, le joueur frisson de la Selecção pourrait bien être celui qui fera la différence. Dans un 4-4-2 en losange au sein duquel il devrait partager l’attaque avec Cristiano Ronaldo, l’homme aux extérieurs du pied les plus soyeux de la planète sera libre de tout mouvement et aura pour seul but de donner des maux de tête aux défenseurs islandais. Une mission largement à sa portée vu le niveau qu’il a affiché récemment et compte tenu du fait que les défenseurs adverses risquent de pas mal se soucier de CR7. S’il peut rééditer sa prestation dégainée face à l’Estonie, qu’il ne se prive pas : le monde du foot n’attend que ça. Les réseaux sociaux aussi.
Le duel Ronaldo – Lagerbäck
Quand on l’attaque, Ronaldo contre-attaque. L’entraîneur de l’Islande, Lars Lagerbäck, regrettera peut-être ses propos après la finale de la Ligue des champions, remportée par le Real Madrid, où il avait déclaré : « Le Portugal a l’un des meilleurs joueurs du monde, mais c’est aussi un acteur très talentueux. » L’histoire n’aura donc pas servi de leçon au sélectionneur islandais qui aurait dû se rappeler les moqueries de Sepp Blatter ou encore de tous les supporters qui scandent « Messi, Messi » . Le général Ronaldo a souvent répondu de la même manière : un but, parfois même deux ou trois. Déjà sur-motivé à l’idée de rapporter au Portugal son premier trophée, Cristiano a trouvé une raison en plus pour faire trembler les filets islandais. Comme s’il en avait besoin…
L’Islande et la peur de la première fois
L’Islande jouera contre le Portugal son premier match en compétition internationale. Et comme toutes les premières fois, ce ne sera pas évident pour les hommes de Lagerbäck. Les joueurs pourront néanmoins compter sur les conseils de l’éternel Eidur Guðjohnsen pour les aider à appréhender ces matchs de haut niveau qu’ils n’ont jamais disputés. Pourtant, l’Islande plaît déjà. C’est le principe de l’équipe à la mode : tout le monde lui trouve quelque chose, mais personne ne sait quoi. En fait, l’Islande bénéficie, notamment dans l’Hexagone, de l’engouement autour du Petit poucet en Coupe de France. Ouais, c’est chouette de supporter l’équipe d’un pays de 333 000 habitants qui a envoyé 10% de ses ressortissants faire la fête en France pour sa première compétition internationale. Reste maintenant à savoir ce que peu de gens savent : ce que le onze islandais a dans le bide. S’ils ont réalisé d’excellents matchs de qualification en finissant notamment devant la Turquie et des Pays-Bas qu’ils ont battus à l’aller comme au retour, la pression ne sera pas la même au coup d’envoi de ce match. Alors que personne ne les voyait se qualifier pour cet Euro, les Islandais auront à cœur de prouver qu’ils ne sont pas là par hasard.
« Attention à ce diable de Sigurðsson »
Au pays des « sson » , le maître à jouer s’appelle Gylfi Sigurðsson. Le milieu offensif de Swansea est clairement le joueur le plus technique et le plus talentueux de cette équipe d’Islande. Avec 11 buts marqués en Premier League cette saison, soit autant que Diego Costa et un de moins qu’Alexis Sánchez, Sigurðsson a pris une nouvelle dimension cette saison. S’il y en a bien un qui lui a toujours fait confiance, c’est son sélectionneur Lars Lagerbäck. Dans une interview accordée à SoFoot en 2014, Lars déclarait déjà sa flamme à son joueur vedette : « C’est un joueur de classe mondiale. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de milieux qui soient aussi forts que lui à la fois offensivement et défensivement. Pour moi, c’est un joueur en or à avoir dans son équipe. Il lit le jeu parfaitement. » Ce match est le bon moment pour lui de donner raison à son coach.
Par Steven Oliveira