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Les clés de Pologne-Portugal
Ce n’est peut-être pas le quart de finale le plus excitant du tableau, mais ce derby du BTP entre le Portugal et la Pologne devrait réserver son lot de surprises. Entre record, attentes et mise au point, voici les clés de ce match.
Ronaldo a Platini dans le viseur
Avec 8 buts inscrits en Championnat d’Europe, Cristiano Ronaldo n’est plus qu’à un seul but du recordman Michel Platini. Étincelant contre la Hongrie lors du dernier match de poule, puis au service de l’équipe contre la Croatie, Ronaldo semble être revenu à son meilleur niveau. Ce jeudi contre la Pologne, le capitaine du Portugal retrouvera une pelouse et un arbitre qui lui réussissent. L’Allemand Felix Brych, qui officiera lors de ce quart de finale, a arbitré six fois Cristiano Ronaldo, et ces six rencontres se sont soldées sur cinq victoires et un nul pour l’équipe du Portugais, avec quatre buts pour lui à la clé. Cristiano va faire ce jeudi son grand retour au Vélodrome. S’il n’y a mis les pieds qu’à une seule reprise, les supporters marseillais se rappellent très bien de ce 8 décembre 2009. L’attaquant du Real Madrid avait inscrit un doublé dont un coup franc surpuissant de 33 mètres qui s’était logé dans la lucarne d’un Steve Mandanda médusé. Et si après 850 tentatives ratées, CR7 dépassait le maître des coup des pieds arrêtés, Platoche, sur un coup franc ?
Faire taire les critiques
« Ce Portugal est dégueulasse » , « Une victoire au bout de l’ennui » … La qualification du Portugal face à la Croatie a été beaucoup critiquée par la presse française. La raison ? Le Portugal ne serait pas assez séduisant dans le jeu, à l’inverse de la Croatie qui était une équipe agréable à voir jouer en phase de poules. En quarts de finale, face à un adversaire plus faible techniquement que la Croatie, les Portugais devraient de nouveau avoir le ballon (64,8% de possession en moyenne en poule) et vont avoir à cœur de proposer du jeu afin de montrer que cette étiquette de « mentalité défensive » n’était valable que sur un match. Ou alors à l’inverse, ils vont se qualifier sur un CSC de Krychowiak, dans la prolongation, après un bon vieux 0-0, en rappelant à la presse que la Grèce avait bien gagné l’Euro en 2004, face aux Portugais, sur un jeu ultra défensif.
Renato Sanches, un nouveau statut à confirmer
Élu « homme du match » lors du huitième de finale face à la Croatie, alors qu’il est entré à la mi-temps, Renato Sanches a de nouveau montré à toute l’Europe qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. Âgé seulement de 18 ans, le néo-Munichois devrait en toute vraisemblance connaître sa première titularisation avec la sélection portugaise. Entré en jeu à 8 reprises depuis sa première sélection face à la Bulgarie le 18 mars dernier en amical, le milieu de terrain a été impressionnant de puissance et de technique lorsqu’il était sur la pelouse durant cet Euro. Auteur d’une ascension fulgurante cette saison, qui l’a vu passer de la réserve de Benfica à un quart de Ligue des champions face au Bayern, puis par un transfert cet été chez ce même Bayern pour 35 millions d’euros (plus des bonus éventuels), nul doute que Renato Sanches ne sera pas submergé par la pression d’une première titularisation lors de ce quart de finale de l’Euro 2016.
Retrouver un Lewandowski buteur
Meilleur buteur des éliminatoires avec 13 buts, record du Nord-Irlandais David Healy égalé, Robert Lewandowski était attendu comme la tête d’affiche de cette équipe de Pologne. Problème : en quatre matchs dans cet Euro 2016, l’attaquant du Bayern n’a pas inscrit le moindre but. Pire, il ne semble même pas peser sur les défenses adverses et avec seulement trois buts inscrits pour un seul encaissé, le point fort de la Pologne est devenu sa défense. Pourtant, les Polonais arrivaient à l’Euro avec l’attaque la plus prolifique des qualifications avec 33 buts inscrits en 10 matchs. Lors de la séance de tirs au but contre la Suisse en huitièmes de finale, Robert Lewandowski a pris ses responsabilités de capitaine en tirant en premier le penalty. Ce tir au but transformé va peut-être redonner confiance à l’attaquant qui cherche à retrouver son sens du but qui lui a permis d’inscrire 30 pions en Bundesliga cette saison.
Attendre la séance de tirs au but
La Pologne a éliminé la Suisse au tour précédent aux tirs au but, après un nul 1-1 dans le temps réglementaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Polonais sont adroits dans l’exercice : cinq tireurs, cinq lucarnes. Le gardien suisse Yann Sommer, sosie officiel de Nuno Gomes, était pourtant sur la trajectoire de la plupart des tirs, mais n’a rien pu faire face à la précision de Lewandowski et consorts. Du côté du Portugal, la dernière séance de 2012 est encore présente dans la tête des joueurs. En demi-finale de l’Euro 2012, le Portugal s’incline face à l’Espagne après l’avoir pourtant mise en difficulté pendant 120 minutes. Cristiano, qui avait choisi de tirer en dernier, attend toujours de pouvoir effectuer sa tentative. Alors, si ce quart de finale se joue aux tirs au but, la Pologne aurait un avantage certain, à moins que Rui Patrício ne retire ses gants comme son illustre aîné Ricardo.
Par Steven Oliveira