- Euro 2016
- Quarts
- Galles-Belgique
Les clés de Pays de Galles-Belgique
Dans ce quart de finale, le pays de Galles reprend un statut qui lui convient mieux : celui de l'outsider. Les Belges, quant à eux, vont encore devoir batailler pour faire craquer une équipe qui va les attendre.
La capacité des Belges à percer un bloc compact
Depuis le début de l’Euro, la Belgique doit assumer son statut d’équipe à battre. C’est-à-dire qu’elle doit se démener à chaque fois pour réussir à contourner un adversaire qui l’attend très bas, prêt à se projeter en contre à la moindre faille. À part contre l’Italie lors du premier match, les Belges ont toujours su se défaire de ce piège, en forçant le verrou adverse. Mieux, contre l’Irlande et contre la Hongrie, les hommes de Marc Wilmots ont carrément fini par faire exploser ce satané loquet.
Une bonne nouvelle, car le pays de Galles ne devrait pas proposer une approche différente de celle des adversaires précédents. Et la défense à cinq des Gallois a déjà joué bien des mauvais tours aux Belges en phase éliminatoire. Lors des qualifications, les deux nations étaient dans le même groupe et se sont affrontées deux fois. Résultat, un match nul et une défaite pour les Belges, sans inscrire le moindre but.
L’efficacité galloise
Mine de rien, la Belgique et le pays de Galles sont les meilleures attaques du tournoi, avec respectivement huit et sept buts. Si la Belgique le doit à son football résolument offensif, les Gallois quant à eux se reposent sur une efficacité qui fait froid dans le dos. Il suffit de voir leur huitième de finale contre l’Irlande du Nord pour se rendre compte que les coéquipiers de Gareth Bale n’ont pas des masses d’occasions de marquer dans un match. Quelques offensives bien senties, et c’est suffisant pour avoir une moyenne de 1,75 but par match. Pour inscrire leurs huit buts, les Belges ont eu besoin de 84 tirs dont 21 cadrés. À titre de comparaison, les Gallois ont frappé seulement 44 fois au but, pour 11 tirs cadrés, avec sept buts à la clé. Si les Dragons parviennent à être aussi adroits en quarts de finale, la Belgique peut trembler.
Le match dans le match : Bale/Hazard
Les deux équipes peuvent compter sur un leader technique incontesté : Gareth Bale d’un côté, Eden Hazard de l’autre. Chez les Gallois, le joueur du Real Madrid a l’habitude de porter toute l’équipe sur son dos, en atteste le nombre de buts qu’il a inscrits en éliminatoires, et ses trois pions depuis le début de la compétition, dont deux sur coup franc. De toute façon, Bale n’est jamais aussi fort que lorsque tout repose sur lui. White Hart Lane peut le confirmer.
Chez les Belges, le statut de leader d’Eden Hazard est plus récent. S’il est, depuis longtemps, le meilleur Belge en talent brut, c’est la première fois qu’il le confirme dans une grosse compétition internationale. Même si la Belgique peut s’appuyer sur plusieurs forces, le joueur de Chelsea a mis tout le monde d’accord contre la Hongrie, en signant la meilleure prestation individuelle du tournoi. Avec deux joueurs capables de faire gagner leur équipe à eux seuls, le duel entre les deux s’annonce déterminant.
La pointe de l’attaque belge
Quatre. La Belgique dispose de quatre attaquants de pointe, plus que n’importe quelle autre nation. Et on l’a bien compris, c’est Romelu Lukaku qui est le numéro un dans la hiérarchie. Et malgré son doublé contre l’Irlande, il est le joueur le plus contesté du onze de départ de Marc Wilmots. Ses difficultés dans le jeu, sa lenteur et sa technique approximative sont loin de faire l’unanimité. Mais il a le mérite d’user et de peser sur les défenses adverses. Alors, logiquement, c’est lui qui débutera contre le pays de Galles. La question se pose alors surtout du joker qui entrera en fin de match, pour tenter de faire la différence. En début de tournoi, le sélectionneur belge a privilégié les options Benteke et Origi. Sans succès. En huitièmes de finale, Michy Batshuayi a enfin eu sa chance, et a su la saisir au bout de 90 secondes. Si Wilmots veut, il sait qui faire entrer en supersub.
L’entrée en jeu de Jonathan Williams
Il n’a aucune dégaine. Avec son petit corps d’enfant malade et son crâne déjà dégarni à 22 ans, Jonathan Williams est loin d’avoir un physique qui inspire la crainte. Et pourtant, le jeune joueur de Crystal Palace apporte quelque chose à chaque entrée en jeu. Contre l’Irlande du Nord, ses trente minutes passées sur le terrain ont coïncidé avec l’ouverture du score galloise. Dans un registre différent du solide Ledley et des organisateurs Allen et Ramsey, Williams fait jouer sa rapidité et son habilité dans les petits espaces. Un profil qui pourrait faire mouche face aux contres gallois en fin de match.
Par Kevin Charnay