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Les clés de Pays-Bas–France
Par Alexandre Doskov
5 minutes
Le gros morceau des éliminatoires pour le Mondial est arrivé pour les Bleus, qui croisent le fer contre les Hollandais à Amsterdam. Couper leur jeu, puis appuyer très fort pour les lessiver : après tout, la recette pour presser des oranges n'est pas si compliquée.
Que faire de Paul ?
Les bruits qui courent en ville disent que la Pioche est rouillée. Est-ce la réalité, ou une nouvelle illustration de cette spécialité française qui nous conduit à chercher les problèmes où ils ne sont pas, pour le plaisir de râler et de lancer des débats interminables ? Depuis un été dont il est sorti avec une pancarte « Coucou, je vaux 120 millions d’euros » collée dans le dos, Pogboum tabasserait moins que prévu. « Il fait pschitt » , aurait dit Jacques Chirac. Sujet à trop de pression pour certains, moins talentueux qu’on voudrait le croire et donc carrément surcoté pour d’autres, ou encore mal utilisé dans le système de Deschamps… En bref, chacun a sa théorie. À Deschamps de calmer les ardeurs des observateurs qui savent tout mieux que tout le monde, et surtout de mettre son Paulo sur orbite. Car en plus de jouer dans un Manchester United à la rue, le pire serait que Pogba développe un spleen en équipe de France.
Trouver notre point G
Le vieux fantasme d’une paire d’attaquants qui jouent à la fois ensemble dans un grand club européen et en équipe de France est en train de se réaliser. Griezmann et Gameiro ont régalé face à la Bulgarie et la doublette a de bonnes chances de s’imposer sous le maillot bleu sur la durée. Dans le système de Deschamps, ils ont en plus la chance d’avoir moins d’efforts défensifs à fournir. Profiter de l’aisance et de la folie de Griezmann, puis filer les bons ballons à Gameiro pour que son efficacité devant le gardien fasse la différence sera une obligation pour faire sauter les verrous de la défense néerlandaise. « C’est une entente qui se fait naturellement, on n’a pas forcé les choses. Depuis que je suis arrivé à l’Atlético de Madrid, on discute beaucoup, on est souvent ensemble. On se cherche beaucoup sur le terrain » , analyse simplement Gameiro. Sa place en équipe de France repose-t-elle uniquement sur la réussite de son association avec Grizou ? En tout cas, si Gameiro flanche un jour, Giroud et Gignac sont toujours dans les parages pour récupérer la pointe de l’attaque. Décidément, le point G de l’équipe de France a encore beaucoup de plaisir à offrir.
Éviter de dramatiser le match avec des phrases toutes faites
La France et les Pays-Bas, les deux cadors du groupe, s’affrontent alors qu’ils sont tous les deux en tête à égalité de points, et qu’ils restent chacun sur une victoire facile face à la Bulgarie et à la Biélorussie ? Et bim, le grand manuel des expressions bateau est de retour. En conférence de presse après le match contre les Bulgares, Hugo Lloris a eu droit à cette question si prévisible : « Est-ce déjà une finale de groupe ? » Ajouter de la dramaturgie à un match certes décisif, mais pas fondamentalement capital pour autant, servira simplement à créer une atmosphère tendue autour de la rencontre. Pas vraiment utile, surtout que les Pays-Bas n’ont besoin de personne pour se monter le chou et faire de leur campagne de qualification pour le Mondial une opération rédemption après leur été sans Euro. L’équipe qui prendra la tête du groupe ce soir est tout sauf certaine de garder son maillot jaune jusqu’au bout, et les derniers matchs des éliminatoires se joueront en 2017. D’ici là, la Bulgarie aura tout le temps de créer la surprise en dominant la poule sans partage, condamnant la France à jouer son dernier match face à la Biélorussie le couteau sous la gorge pour arracher la deuxième place, synonyme de barrage.
Mater ces jeunes bataves un peu foufous
La Hollande cru automne 2016 est emmenée par une bande de minots que les Français ne connaissent pas encore très bien. Et du onze néerlandais aligné en mars dernier lors de la victoire des Bleus en amical, il ne devrait même pas rester la moitié dans les titulaires de ce soir. Si on compare avec les soldats de la finale de la Coupe du monde 2010, seul Stekelenburg a survécu. Du très en forme Vincent Janssen de Tottenham à l’intenable Quincy Promes, en passant par Davy Klaassen, les solutions offensives des Oranje sont aussi variées que flippantes. En défense, Joël Veltman mettra lui aussi ses jambes de vingt-quatre ans au service des siens, faisant ainsi des Pays-Bas une équipe jeune et déterminée. Revers logique de la médaille, la plupart de ces joueurs sont encore inexpérimentés en sélection. Une bande de blancs-becs que les Bleus vont devoir vite calmer, sous peine de les voir cavaler partout sans pouvoir les arrêter.
Créer un nouveau traumatisme chez les Hollandais
La non-participation des Pays-Bas à l’Euro avait été dure à digérer au pays des tulipes. Qui aurait pu prévoir que les Néerlandais termineraient quatrièmes sur six du groupe lors des éliminatoires, derrière la Tchéquie, l’Islande et la Turquie ? Une situation aberrante qui a laissé des traces, et que les Pays-Bas ne veulent plus jamais revivre. Alors relancer la grande et terrible machine à douter en leur flanquant une belle gifle serait une solution vicieuse mais efficace pour les voir s’effondrer lentement dans les prochains mois. Et après plusieurs matchs passés à enchaîner les déconvenues, les Pays-Bas arriveraient laminés lors du match retour au Stade de France le 31 août 2017, pour tendre l’autre joue et repartir avec une nouvelle défaite qui fait mal. Une deuxième compétition internationale loupée et les Pays-Bas sont bons pour déprimer à tout jamais, abandonner le football, et envoyer tous leurs grands gaillards jouer au handball. Et ce jour-là, il appartiendra aux Experts de monter un plan pour se débarrasser des Hollandais. Hors de question que ces gars-là nous empêchent de récupérer notre titre olympique en 2020.
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