- Trophée des Champions
- Monaco-PSG
Les clés de Monaco-PSG
Le Trophée des champions n'a jamais fait vibrer grand monde. L'affiche de ce soir est pourtant belle, et devrait livrer quelques informations sur la forme des nos amis parisiens et monégasques à l'aube de la reprise. Avec en prime, les ombres menaçantes des rumeurs de transferts de Neymar et de Mbappé qui survoleront le stade Ibn-Batouta de Tanger.
Rendre intéressant le Trophée des Champions
Les fameux « quadruplés » avec lesquels fanfaronnait le PSG en 2015 et 2016 ont gentiment fait sourire le petit monde du football français. « Cette saison est réussie, puisqu’on a gagné quatre titres » , balançaient ici et là les Parisiens, en ajoutant le Trophée de Champions au panier de courses qui contenait déjà le championnat, la Coupe de France, et la Coupe de la Ligue. Le Trophée des Champions est-il un « vrai » titre ou non ? Le fait que le débat existe prouve que la légitimité de ce titre est encore à établir. Et depuis quelques années, les organisateurs ont eu la mauvaise idée d’organiser le match à l’étranger histoire d’éloigner un peu plus le Trophée des champions de l’intérêt du public français. Au beau milieu de l’été, entre les reportages de France 2 sur le chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens, les fans de football ont donc droit à un match anecdotique entre des joueurs au bronzage impeccable qui croisent le fer quelque part en Chine, au Gabon ou au Canada. Espérons que le Monaco-PSG de ce soir attire plus de monde à Tanger que les 10 000 pauvres spectateurs qui étaient dans le stade l’année dernière en Autriche…
Parler de football
Le PSG et Monaco sont dans l’oeil du cyclone, au cœur des deux rumeurs de transfert les plus balèzes du moment, liés aux deux joueurs qui font le plus parler d’eux dans toute l’Europe : Neymar et Kylian Mbappé. « Viendra, viendra pas ? » pour le premier, « partira, partira pas ? » pour le second, le Vieux continent s’affole depuis des semaines et pour beaucoup, le stade de l’overdose de rumeurs et de déclarations bidons a été atteint. Et si on profitait de ce Monaco-PSG pour se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, dans une galaxie peu lointaine, ces deux équipes étaient les plus bandantes du championnat et que personne n’a loupé une miette de leur affrontement pour le titre ? Le peuple veut du sport et en a marre des débats stériles sur le mercato auxquels il préfère les débats encore plus stériles sur le jeu. Les « C’est qui le meilleur : Areola ou Trapp ? Nan mais t’as vu la boulette de Trapp contre Tottenham ? » , « Tu penses que Lemar il sera à la Coupe du monde? Il est chaud hein ? » et autres « Vas-y Cavani il a encore loupé une frappe, sale chèvre va ! » nous manquent. Bring back our café du commerce, par pitié.
Pour le PSG, gagner au moins un match cet été
Il y a ceux qui pensent que bonne saison rime avec bonne préparation. Et puis il y a le PSG version 2017-2018, qui va devoir trouver d’autres dictons pour se rassurer. Car l’International Champions Cup, aussi insignifiante soit-elle, a été un petit chemin de croix d’une semaine qui a vu les Parisiens se faire rosser par Tottenham, dominer par la Juve, et galérer pour battre la Roma aux pénos. Paris peut toujours se réfugier derrière des excuses prévisibles, expliquer que cette compétition ne veut rien dire, avancer que ce qui se passe en juillet reste en juillet, mais le mal est fait. Le PSG a joué en levant le pied et en faisant tourner son effectif ? Ben oui, comme toutes les autres équipes qui jouent l’ICC. La bonne nouvelle pour Paris ? Javier Pastore a fini meilleur buteur de l’équipe, et va relancer l’éternel fantasme de le voir au top sur une saison complète. L’encore meilleure nouvelle ? Il a abandonné ses cheveux teints en blond.
Voir les petits nouveaux, surtout les Monégasques
Si on aime la rentrée des classes, c’est aussi parce qu’on se frotte les mains en attendant de découvrir les petits nouveaux. Revoir tous les potes qu’on avait quittés il y a deux mois, c’est bien. Juger les nouveaux arrivants est un exercice aussi amusant qu’incertain, et le casting de ce soir a tout pour plaire. Côté parisien, si on sait de quoi cette vieille crapule de Dani Alves est capable, on a hâte de voir ce que vaut Yuri Berchiche, nouveau caillou dans la chaussure de Kurzawa. Dans la tranchée d’en face, les points d’interrogation sont légion. Qui est ce Terence Kongolo, défenseur biberonné au Feyenord Rotterdam enrôlé pour 15 millions ? Et ce petit crack de Youri Tielemans, recruté pour dix briques de plus, est-ce qu’il est aussi fort qu’on le dit ? Bref, tout le monde a envie de voir qui sont ces garçons que l’ASM revendra 65 millions dans trois ans à Manchester City.
Interpréter les signes
C’est fou mais c’est ainsi, chaque geste de Neymar est scruté à la loupe et interprété. Comme si autour du terrain, plusieurs millions de tarés avaient dégainé leurs jumelles pour zieuter et analyser chacun de ses mouvements. Comment a-t-il célébré son but ? A-t-il embrassé l’écusson sur son maillot ? À qui a-t-il tapé dans la main ? Depuis deux semaines, tous les matchs de préparation du Barça sont devenus des remakes de Da Vinci Code et le Trophée des Champions ne devrait pas échapper à ce petit jeu. On attend déjà les « Ok, Lucas a marqué et Marquinhos et Dani Alves ont été les premiers à lui sauter dessus. Ils mettent en avant le clan brésilien, ça veut dire que Neymar vient » , ou encore les grandes analyses de la joie de Mbappé s’il marque. Sincère ? En retenue ? Et s’il tourne la tête d’un quart vers la gauche, ça veut dire quoi ? Et s’il serre d’abord le poing gauche avant de serrer les deux, c’est qu’il reste à Monaco ou pas ? Un jeu de piste qui devrait à coup sûr battre son plein ce soir.
Par Alexandre Doskov