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Les clés de Milan-Juve
Milan - Juve, c'est l'affiche de cette 9e journée de Serie A et ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas suscité autant d'intérêt. Passage en revue de ce qu'il faudra suivre de près.
Le cauchemar de la finale de Coupe
C’était le 21 mai dernier et à la 110e minute, Álvaro Morata venait priver les Rossoneri, pourtant auteurs d’une belle prestation, d’un titre salvateur et d’une place en Ligue Europa. Et c’est peu dire que le spectre de cette défaite, au bout du bout, est encore présente dans les esprits milanais. Ignazio Abbate, au micro de la Sky Sports fait de son mieux pour ne pas paraître trop aigri : « Nous ne serons pas vraiment nerveux car quand vous affrontez l’une des équipes les plus fortes d’Europe, les attentes ne sont pas élevées. Contre la Juventus nous ne gagnons pas très souvent, la défaite lors de la Coupe d’Italie fait toujours mal parce que nous méritions mieux. Nous allons entamer la partie comme outsider et nous allons voir ce qui peut se passer durant les 90 minutes. » En gros, pas très optimistes les Milanais.
La goal-line technology
Autre souvenir douloureux pour le Milan, la dernière fois que les deux rivaux se sont affrontés en étant si bien classés, c’était en 2012. Le 25 février exactement. Le Milan mène alors 1-0 et on joue la 20e minute. Buffon vient juste de détourner une tête de Mexès quand Muntari surgit et pousse la balle au fond. But ! Sauf pour l’arbitre de touche, pourtant idéalement placé. En fin de match, Matri égalisera pour la Juve, qui finira championne en fin de saison. En évoquant ce fait de jeu, certains parlent d’effet papillon puisque depuis ce jour-là, le Milan rame dans la boue alors que la Juve ne cesse de grimper. Quels changements aujourd’hui ? Le Milan est troisième, à cinq points, et San Siro est équipé de la goal-line technology. Et ça, ça peut faire la différence.
Milan-Juve, gol negato a Muntari. Il ladro ruba al ladro? pic.twitter.com/VdSmgB2b
— Luis García (@Luis_ilCapo) 3 mai 2012
Le Gianluigico
Le passé, le présent et l’avenir. Comme toujours, quand les deux Gianluigi se retrouvent, que ce soit en Serie A ou en sélection, c’est ce à quoi tout le monde pense. Sauf que Buffon n’est toujours pas prêt à lâcher le présent (Aulas, Lacazette, Tolisso et consorts peuvent le confirmer) et qu’il est encore largement capable de décider du sort d’un match. En face, Donnarumma continue d’impressionner de sérénité.
Globalement, les deux Gigi (Gigi et Gigio pour être précis) sont encore et toujours en pleine bourre. Si le Turinois n’a pris que cinq buts depuis le début de la saison (alors que le Milanais en est à 11), c’est en grande partie parce que lui est bien plus sollicité. Pour le premier, c’est douze arrêts en sept matchs. Pour le second, vingt-deux en huit. Bref, difficile de comparer, mais une chose est sûre : ce sera le genre de matchs où il sera difficile de marquer un but de plus que l’adversaire.
La fameuse « bataille du milieu de terrain »
C’est censé être l’une des forces de la Juve : un milieu de terrain complet et complémentaire. Mais face à Lyon, c’était la catastrophe. Lemina a fini par tout envoyer en l’air, Khedira s’est tapé une sieste et Pjanić n’a jamais réussi à trouver, et encore moins à donner, le ton. Si Hernanes devrait prendre la place du jeune Gabonais, il faudra surtout qu’Allegri leur mette un bon coup de pied au cul s’il ne veut pas que Kucka, Locatelli et Bonaventura ne prennent le contrôle du ballon.
L’expérience
Lors de la dernière journée, l’équipe la plus jeune alignée en Serie A, c’était le Milan, avec une moyenne à vingt-quatre ans et 231 jours. Autant dire que c’est peu dans un club et dans un championnat où l’expérience a toujours été et est toujours largement louée. À titre de comparaison, la Juventus flirte plutôt avec les trente piges de moyenne et n’a aligné que deux joueurs de moins de vingt-cinq ans (Lemina et Dybala) pour son dernier match contre l’Udinese.
D’ailleurs, en interview cette semaine avec la Gazzetta, Buffon parle des Milanais comme de ses petits-enfants. Avec beaucoup de bienveillance. Mais peu de crainte : « Ils me rappellent un peu la Juve d’il y a quelques années. Ils ont juste besoin de temps et d’expérience pour progresser. » Difficile de savoir comment le prendre. Bien ou mal ?
M’Baye Niang
Avec lui, le Milan marque toutes les 45 minutes. Sans lui, le Milan n’a marqué qu’un seul but en 181 minutes. Et puis désormais, ses déclarations sont dignes de celles d’un daron. La preuve avec son interview cette semaine pour la Repubblica : « Je ne me sens plus comme un jeune aujourd’hui. J’ai bientôt vingt-deux ans et je joue en pro depuis mes seize ans. De Sciglio et moi, on doit être des exemples maintenant pour les plus jeunes, comme Donnarumma et Locatelli. » La maturité, vraiment ?
Par Ugo Bocchi