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Les clés de Lyon-PSG
Lyonnaises et Parisiennes se retrouvent pour la première finale franco-française de l’histoire de la Ligue des champions. Les hommes en ont rêvé, les femmes l’ont fait. Écrasantes sur la scène nationale, les Rhodaniennes visent leur deuxième titre européen consécutif. Larguées en championnat par leurs rivales du soir, les joueuses de la capitale, elles, espèrent sauver leur saison avec un premier sacre européen.
Les Parisiennes vont-elles enfin prendre leur revanche ?
Deux matchs face à Lyon, deux défaites en six jours, les Lyonnaises ne réussissent décidément pas aux Parisiennes. Les joueuses de Patrice Lair ont été incapables cette saison de mettre un terme à l’hégémonie rhodanienne au niveau national, voyant tour à tour le championnat et la Coupe de France leur filer sous le nez au profit de leurs ennemies des bords du Rhône. Pire, elles ont aussi abandonné leur place de dauphines aux Montpelliéraines, terminant troisièmes de D1. Une position qui prive les femmes de la capitale d’une qualification en Ligue des champions pour le prochain exercice. Mais les Parisiennes ne veulent pas quitter l’Europe et comptent sur une victoire face aux Lyonnaises ce jeudi soir pour être présentes sur la scène continentale à la rentrée. Plus qu’une revanche sur la saison qui vient de s’écouler, Laura Georges et sa bande ont aussi une revanche à prendre sur la dernière confrontation européenne entre les deux équipes. Celles qui évoluaient alors sous les ordres de Farid Benstiti ont toujours en tête l’humiliation du 8-0 (score cumulé) infligée la saison dernière en demi-finales par les Fenottes. Une raison de plus, s’il leur en fallait, pour tenter de ramener la Ligue des champions de la capitale des Gaules à la capitale tout court.
Sabrina Delannoy va-t-elle partir sur un succès ?
Douze ans au PSG et seulement un titre en poche (une Coupe de France en 2010, ndlr), la fidélité de Sabrina Delannoy n’a pas été récompensée en ce qui concerne de son palmarès. Faute d’avoir été sacrée championne de France (cinq fois vice-championne), la capitaine parisienne, qui a annoncé courant mai sa retraite à l’issue de la saison, compte sur cette finale face à Lyon pour installer une deuxième étagère dans son armoire à trophées. De toutes les virées européennes de son club de toujours, l’internationale française ne goûtera pourtant à Cardiff qu’à sa deuxième finale de Ligue des champions. « Ce sera un moment particulier. Bien sûr que j’ai envie de clôturer ma carrière par le plus beau des trophées. Aussi pour récompenser le travail de toute l’équipe, du staff, du PSG. Après l’échec en Coupe de France, on aurait pu être abattues, mais pas du tout » , espérait la leader de la défense du PSG dans les colonnes du Parisien à quelques jours de la finale. La voilà à 90 minutes d’un éventuel premier et unique couronnement européen.
Jessica Houara-d’Hommeaux et Caroline Seger vont-elles regretter d’être parties ?
Le Paris SG a connu des départs en masse lors du dernier mercato estival. Jessica Houara-d’Hommeaux, Caroline Seger, Kenza Dali et Kheira Hamraoui ont fui la capitale pour le Rhône. Si les deux dernières, en manque de temps de jeu, ne sont pas du voyage au pays de Galles, la Française et la Suédoise espèrent ne pas regretter leur choix de l’été passé. Restée sept ans à Paris, le défenseur des Bleues a décidé de rejoindre l’OL, pour ajouter des lignes à son palmarès. Si elle a déjà pu en inscrire deux nouvelles pour sa première saison à Lyon, la joueuse de vingt-neuf ans aimerait connaître les joies d’une victoire en Ligue des champions quelques semaines après avoir découvert celles d’un sacre en championnat. Voir leurs anciennes coéquipières soulever le trophée européen une saison après les avoir quittées serait cruel pour Jessica Houara-d’Hommeaux et Caroline Seger. À voir si le destin décidera d’être blagueur ou non.
Les esprits se sont-ils apaisés ?
Les deux équipes restent sur une rencontre tendue en finale de Coupe de France. Le doigt d’honneur de Camille Abily en direction du banc parisien, et l’engagement à la limite du raisonnable sur la pelouse, ont contribué à électriser le climat de la rencontre sur et en dehors du pré, il y a deux semaines à Vannes. « J’ai entendu et j’ai vu beaucoup de choses. Je sais comment elles fonctionnent » , expliquait Sabrina Delannoy à la fin du match, pendant que Wendy Renard ne se faisait pas d’illusion sur la finale de Cardiff : « Il y aura sûrement des mots et des gestes. Ce n’est pas beau, mais ça fait partie du football de haut niveau. » Déjà rivaux au niveau masculin, les deux clubs le sont également au niveau féminin, l’écrasante domination lyonnaise, la rivalité entre les deux coachs et la saison blanche du PSG ne contribuent pas à l’apaisement des tensions. Si les joueuses rangent leurs majeurs, que les entraîneurs ne se calculent pas et que les ultras des deux bords s’ignorent, le football féminin français devrait donner une bonne image à toute l’Europe.
Par Maeva Alliche