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Les clés de l’Olimpico
Oui, Lyon peut terminer sa saison ce soir. Et Marseille consolider sa place sur le podium. À part ça ? Plein de choses. Poussons la porte de cet OM-OL prometteur.
Gérer la déception de ceux qui n’ont pas été appelés par Deschamps
Chez les Marseillais, il y aura le camp des heureux – Thauvin, Mandanda – et celui des déçus – Rami et Payet. Un problème qui n’encombrera pas les Lyonnais, puisque seul Fekir semble sélectionnable aux yeux du décideur, et qu’il est blessé pour le moment. L’annonce de la liste de Deschamps, c’était il y a trois jours. Un laps de temps très court pour digérer une déception. Surtout à une période où chaque non-sélection en Bleu est un mauvais signe en vue de la Coupe du monde. Rami et Payet, éléments indispensables du onze de Garcia, devront donc laisser leur frustration au vestiaire et réussir à se concentrer sur les Lyonnais. Après tout, il y a neuf chances sur dix pour que Didier Deschamps regarde le match. Une prestation réussie, et hop ! On revient vite fait bien fait dans les petits papiers du sélectionneur. C’est comme ça que ça marche, pas vrai Wissam ?
Utiliser les forçats du milieu sans les user
Ils sont milieux défensifs, ils jouent tout le temps, ils courent tout le temps, ils n’ont pas grand-monde pour les remplacer sur le banc, et ils seront titulaires ce dimanche soir au Vélodrome. Lucas Tousart et Luiz Gustavo sont des forçats condamnés aux travaux forcés par des coachs qui ne peuvent se passer d’eux. Depuis le début de saison, les deux hommes ont joué 2300 minutes chacun rien qu’en Ligue 1. Ajoutez à ça les matchs de Coupe d’Europe, les coupes nationales, plus la débauche d’énergie liée à leur poste et à leur style de jeu, et le travailleur devient fou comme disait Chirac. Garcia et Génésio n’hésitent pas à faire les bourrins en demandant à leurs sentinelles de jouer quasiment tous les matchs ? Alors, prions pour que Gustavo et Tousart ne soient pas victimes d’un coup de mou ce dimanche soir. Notons tout de même que le coach de l’OM a été plus prévoyant que son collègue lyonnais en faisant sortir le Brésilien au bout de 56 minutes jeudi soir en Ligue Europa. Une demi-heure qui pourrait faire la diff’.
S’accrocher à ce fichu podium
Cet OM-OL, c’est avant tout un match entre le troisième et le quatrième de Ligue 1. Si les Marseillais gagnent, ils colleraient au train de Monaco tout en envoyant huit points aux Lyonnais. Si Lyon l’emporte, le club de Jean-Mimi Aulas reviendrait à deux petits points de Marseille. Autant dire qu’il y a de l’enjeu. Et pas qu’un peu. Chaque année, quand le printemps arrive, le sempiternel refrain sur l’importance de « la-troisième-place-qualificative-pour-le-tour-préliminaire-de-Ligue-des-champions » revient. En plus, le troisième de Ligue 1 débarquera directement au troisième tour qualificatif la saison prochaine. Avec un seul affrontement à gérer avant les poules, donc. Ça serait quand même dommage de ne pas en profiter. En particulier pour les Lyonnais qui n’ont plus que ça à jouer. Quant aux Marseillais, avec un peu de chance et un bon concours de circonstances, ils peuvent même rêver d’attraper la deuxième place dans les prochaines semaines. C’est possible, c’est réalisable.
Monter sur un autre podium, celui du classement des buteurs
Le calcul est simple : Cavani est loin devant et ne sera pas rattrapé, sauf catastrophe. Et derrière lui, on trouve qui ? Neymar, blessé jusqu’à la fin de la saison. Falcao, en délicatesse avec son corps et qui n’avait plus joué depuis la 24e journée. Puis un trio Fekir/Díaz/Thauvin, le premier étant à l’infirmerie pour le moment. Pour résumer, Mariano Díaz et Florian Thauvin – seize buts chacun en Ligue 1 cette saison – ont une occasion en or de grimper sur le podium des meilleurs buteurs du championnat. Eh oui, Falcao (muet contre Lille) n’est qu’à 17 buts, et Neymar à 19. Si Díaz ou Thauvin veut grimper sur la boîte, ça commence par marquer un but ou plus ce dimanche soir. Ce qui ne servira à rien à part à flatter l’ego de celui qui y arrivera, mais c’est déjà pas mal. Car une baston pour l’orgueil, ça se mène avec autant de sérieux que n’importe quel autre combat.
Montrer que Marseille peut gagner un match contre un membre du Top 4
Il a fière allure, cet OM version 2017-2018. Après quelques balbutiements logiques pour un chantier qui démarre, l’OM Champions Project a trouvé son rythme de croisière et est en train de prouver qu’il n’est pas qu’un nom ronflant. Jouer des coudes en haut du classement en Ligue 1 et atteindre les quarts d’une Coupe d’Europe, c’est clairement pas mal. Mais l’OM a un gros souci : il n’arrive pas à gagner contre les gros. En championnat, les chiffres observés face aux membres du Top 4 sont criants : un nul et une défaite contre Paris, un nul et une défaite contre Monaco, une défaite contre Lyon. Ce soir, c’est la dernière chance qu’auront les Marseillais de battre une équipe du Top 4 cette saison. En cas d’échec, il s’agirait d’une petite tache coriace au milieu des belles performances de l’effectif de Garcia. En revanche, en Ligue Europa, pas de problème : le RB Leipzig n’est que sixième de son championnat. Ouf !
Par Alexandre Doskov