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Les clés de Lazio-Inter
Depuis l’annonce du calendrier de la saison 2017-2018 de la Serie A, c'était une certitude que le choc de la dernière journée entre la Lazio et l’Inter allait être décisif d’une manière ou d’une autre. Dans le mille : les deux clubs jouent une place en Ligue des champions, compétition qu’ils ont désertée depuis trop longtemps.
Sur les talons de la Lazio, l’Inter pourra-t-il faire déchausser son adversaire ?
Avec trois unités d’avance et un dernier match à domicile, la Lazio a l’avantage dans cette finale pour la Ligue des champions. L’Inter est donc obligée de gagner pour avoir le même nombre de points, et passer devant au classement grâce à la règle des confrontations directes, puisque le match aller s’était terminé sur un 0-0. Tout pour que la tension soit à son comble.
La Lazio saura-t-elle trouver son second souffle ?
Pourtant, Simone Inzaghi semble être affaibli tactiquement avant d’aborder ce match face aux Nerazzurri. L’équipe est apparue fatiguée en cette fin de saison, et le coach devra composer sans Marco Parolo ni Luis Alberto. Heureusement pour les Romains, leur buteur en série, Ciro Immobile, est de nouveau disponible. De quoi procurer quelques inquiétudes à l’adversaire qui s’attendait à ne pas voir celui qui a fortement contribué, avec ses 29 buts, à faire de l’attaque de la Lazio la meilleure de Serie A cette saison (87 buts). Les Biancocelesti pourront aussi toujours compter sur leur vedette, Milinković-Savić, qui a encore porté l’équipe quasiment à lui seul contre Crotone le week-end passé (2-2). Le souci est que l’effectif s’est pas mal essoufflé à force d’avoir tout donné au fil des mois. Car c’est grâce à la motivation et la rage de ses joueurs que la Lazio a fait la différence dans ce championnat, mais ce sont justement ces ingrédients qui semblent faire défaut depuis les deux dernières rencontres, où il a fallu partager les points avec l’Atalanta et Crotone. Mais avec un stade Olimpico sold out, la perspective de se qualifier pour la Ligue des champions leur donnera sûrement envie de mordre une dernière fois sur leur chique.
Les Milanais arriveront-ils à être autre chose qu’un mur ?
Pour l’Inter, si Roberto Gagliardini semble trop juste pour partir dans le onze de base, Miranda, aussi de retour de blessure, ira compléter une formation qui tourne plutôt bien depuis deux mois, malgré les quelques points gâchés. Car, tout comme la Lazio, même si l’équipe est en forme, l’Inter est la championne pour se saborder, et c’est bien là tout le souci des hommes de Spalletti. Le jeu proposé est devenu bien plus fluide ces derniers temps, et le ballon tourne bien mieux. Mais si les actions sont créées, la finition n’y est pas pour autant. Heureusement, les Interistes peuvent compter sur leur défense, la deuxième plus solide de Serie A (28 buts encaissés), derrière la Juventus et ses 26 buts, mais ex-aequo avec le Napoli et l’AS Roma. Bien mieux que les Laziali et leurs 46 pions encaissés. Ce match est aussi l’occasion rêvée pour Antonio Candreva d’inscrire son premier but de la saison. Ce serait une belle ironie de le faire contre son ancien club…
Aura-t-on réglé le dilemme De Vrijien ?
Ça a dû être un sacré bordel dans la tête de Stefan de Vrij pendant toute cette semaine. Le défenseur titulaire de la Lazio a déjà signé pour rejoindre l’Inter cet été, mais que faire ce dimanche ? Jouer la carte du professionnalisme à fond et tout donner pour offrir une qualification à son futur ex-club, tout en s’en privant personnellement par la même occasion ? Ou bien rester sur le banc et laisser les autres se charger du verdict ? D’après la Gazzetta dello Sport, Inzaghi aurait demandé au Néerlandais un entretien privé pour comprendre s’il était prêt à tout donner ou pas. Même Immobile, Parolo et Lulić, le capitaine, lui en auraient touché deux mots, histoire de bien clarifier les choses. Toujours selon le quotidien italien, De Vrij aurait tout de même rendu son verdict ce vendredi, via un message sur la conversation Whatsapp de l’équipe : « Je veux jouer parce que c’est une partie trop importante pour nous et pour couronner au mieux la fin de saison. » De quoi rassurer les supporters romains, du moins jusqu’au coup d’envoi.
Les capocannonieri ont-ils aiguisé leurs couteaux ?
Pas de bol pour Mauro Icardi, Immobile est de retour. Et l’Italien possède encore un but d’avance sur son rival argentin qui en compte 28. En considérant que la défense nerazzurra fasse le taf, une réalisation de Maurito permettrait de partager le titre de capocannoniere avec Immobile, en plus de la qualif. Ce serait alors la deuxième fois que le capitaine de l’Inter obtiendrait cette récompense en copropriété, puisque c’était déjà le cas en 2014-2015 quand il rattrapait Luca Toni et ses 22 buts, lors de la dernière journée avec un doublé contre l’Empoli. Quant à Immobile, sauf si Icardi parvient à le dépasser, il s’agirait de son deuxième titre après celui remporté avec le Torino en 2013-2014. La bataille dans la bataille.
À qui profiterait le crime ?
Au-delà de l’honneur, au-delà de la course au meilleur buteur du championnat, au-delà du jumelage qui unit Laziali et Interistes. Cette saison-ci, l’UEFA a permis à la Serie A d’envoyer quatre équipes en Ligue des champions et il serait regrettable de s’en priver. Pour l’Inter, la dernière apparition remonte à 2011-2012 et une défaite en huitièmes de finale contre Marseille et un grand Brandão. Pour la Lazio, ça fait plus de dix ans, en 2007-2008 et un parcours s’arrêtant à la phase de groupes. Et ce qui est encore plus beau, ce sont les sous qui vont avec la musique de la plus grande des compétitions européennes. Rien que 35 millions d’euros sont prévus pour celui qui y participera, sans compter ce que ça implique en sponsoring et droits TV. Soit une belle somme pour que la Lazio renforce son effectif, tout en tenant une position qui aiderait fortement à garder Milinković-Savić, à qui plusieurs gros clubs européens font les beaux yeux. Les Nerazzurri seraient encore plus satisfaits, eux qui ont des comptes à rendre à l’UEFA pour le fair-play financier. Ce pactole aiderait aussi à mieux négocier les achats de Rafinha et Cancelo, tous les deux en prêt, mais dont le prix tourne autour des 35 millions chacun. Que la fête commence !
Par Giuliano Depasquale